Rechercher un article, un évennement, un acteur à l'aide de mots clé    

Les FOYERS du Soldat: le millième inauguré à Cercottes

Auteur :  Créé le : 09/09/2017 19:39
Exporter l'article au format pdf

Note de la rédaction: Dans le N° 365 du Figaro du 24 septembre 1918, il est fait état de l'inauguration du 1000ème "Foyer du Soldat", établissement promu par l'U.F.A.( Union Franco-Américaine)

Le millième Foyer du soldat 


Nous avons inauguré hier, au camp de Cercottes, le millième foyer du soldat. Est-ce bien le millième exactement? Non, pas tout à fait, je veux dire un peu plus. Le millième est celui de Saint Mihiel dont il n'était pas encore question quand la cérémonie inaugurative du foyer de'Cercottes fut décidée; et il a été, dans l'intervalle, procédé, mais avec une moindre solennité, à plusieurs inaugurations analogues, car l'œuvre, depuis qu'elle est devenue, dans les conditions que je rappelais il y a quelques jours, union franco-américaine, s'étend pour, ainsi parler à vue d'oeil. C'est, en somme, cet heureux développement que' nous venons de fêter. Un banquet, d'une très belle ordonnance, et dont M. Sautter, le si dévoué directeur général, fit les honneurs avec la distinction la plus affable, réunit d'abord à Orléans, autour d'une table délicatement .fleurie les invités- de. l'U. F. A. -1 J'ai dit quel généreux concours et si noblement désintéressé cette association puissante, chargée par le gouvernement des Etats-Unis d'assurerle ravitaillement moral de l'armée américaine, a apporté à l'œuvre française des foyers. M. Sautter a tenu à honneur de lui en exprimer publiquement sa gratitude très motivée. (Le budget de l'U. F. A. s'élève maintenant à cinquante millions par an, et l'Y. M. C. A. en prend à sa charge la presque totalité.) 

Or, il y a quelque chose de supérieur à cette générosité de nos amis d'Amérique, et c'est l'infinie délicatesse qu'ils y apportent. Ils n'oublient pas et ils ne souffrent pas que l'on oublie que les Foyers du soldat sont une œuvre française. Tout de même, il se commet parfois à ce sujet telles méprises dont nous avons bien vu que M. Sautter ne prend pas son parti. Un journal ne se demandait-il pas récemment, et à propos de l'œuvre môme de M. Sautter, vivifiée certes par la tant précieuse collaboration américaine, quand nous aurions enfin une Y. M. C. A. française? Il faudrait n'avoir, ni pour soi, ni pour son pays, aucune espèce d'amour propre d'auteur pour ne pas trouver là matière à quelque récrimination. Mais M. Sautter n'y met pas d'amertume. Il n'y a pas d'homme plus indulgent et plus courtois. Semblablement, n'a-t-on pas écrit que les foyers du soldat existent en effet, mais qu'il n'y vient jamais personne? A cela que pourrait-on opposer de plus probant que l'éloquence des chiffres ? Or, c'est par millions que l'on compte les lettres rédigées par les soldats dans les foyers. L'œuvre sait apparemment à quoi s'en tenir, puisque c'est elle qui fournit le papier à lettres. Et comment les soldats y écriraient-ils tant de lettres s'ils n'y venaient pas? Ils y viennent, et ces foyers sont pour eux une sorte de trait d'union entre l'armée et la famille. Après le discours de M. Sautter, le général de l'Espée, commandant le 5ème corps d'armée, prononça une brève allocution, et M. Coffin, l'un des deux directeurs adjoints américains de l'U. F. A., prit à son tour la parole. M. Coffin s'exprime dans un français très correct et souvent imagé. Il nous a dit avec la plus rare élévation de pensée le caractère moral de l'intervention américaine. Quelle que soit la contribution financière de l'Amérique, il ne s'agit point pour l'Amérique d'acheter à prix d'or l'amitié de la France. Mais la France lui apparaît comme l'hostie ou comme ,1e Christ des nations. Ceci, pourrait-elle dire en montrant au monde ses plaies, est mon corps qui a été rompu pour votre salut. Que cette évocation, où s'exprime l'àme religieuse de l'Amérique, fut émouvante Et d'autant plus que le visage de l'orateur des Y.M.C.A. reflétait la foi la plus ardente avec la sincérité la plus profonde. La France, au cours de cette guerre, a accepté d'un cœur vaillant toutes les, souffrances; elle a fait des prodiges d'héroïsme; les larmes de ses mères, de ses sœurs, de ses épouses, de ses fiancées ont coulé à flots avec le sang de ses fils. Peut-être ne sait-elle pas assez la valeur rédemptrice de son sacrifice, D'Orléans, des autos nous ont conduits au camp- de Corcottes. Nous visitâmes d'abord les salles diverses de jeux, de correspondance, de réfection dont l'ensemble constitue le nouveau foyer du soldat. J'y ai remarque de jolies peintures évoquant des paysages de guerre. Nos soldats (il y en a 4,000 au camp de Cercottes) y trouveront, tout ce qu'il faut pour tuer le cafard. Aussi bien ressemble-t-il, je pense, à tous les autres et je ne m'attarderai donc pas à le décrire. Nous eûmes ensuite une séance récréative, avec orchestre. dont la pièce de résistance fut une charmante comédie de Tristan Bernard, très bien jouée par Mlle Cécile Guyon, du Gymnase, et MM. Henri Bosc, du Vaudeville, et Margery. Pour finir, la visite du camp, où nous primes, au spectacle des mouvements de souplesse et de puissance des tanks, un plaisir extrême. Julien de Narfon.


A CERCOTTES, les ''Tankistes'' recevaient une formation automobile au

''dépôt du service automobile'' «TM 1402» du ''Camp des Tourrelles'' à ORLEANS.

Le Camp des Tourelles était rive gauche à côté de la gare des tramways de Sologne.

Une ligne de tramways allait alors jusquà St Marceau. Les ateliers de d'entretien et de réparation etaient à

St pryvé St Mesmin en face de l'actuel ''Country Club''.

 

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k291905h/texteBrut