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Carnet de route du Poilu Raymond JOUSSET: deuxième partie: Jan 1916 à sept 1919.

Auteur :  Créé le : 30/03/2014 18:07
Modifié le : 06/04/2014 17:17

Avertissement:

Après la publication du résumé et de la 1ère partie du carnet de route de l'enfant de Saint Sigismond Raymond JOUSSET, nous publions ci-après la deuxième partie et la fin de son Carnet de route de sa Guerre de 14/18.(De janvier 1916 à septembre 1919)

Carnet de route de la Grande Guerre de

Raymond JOUSSET (deuxième partie)

Raymond JOUSSET en Argonne en 1916

Janvier1916

En janvier restant toujours dans les tranchées de l'Argonne à la Haute-Chevauchée à droite du Four de Paris, avec repos au Claon, on fait 6 jours de 1 ère ligne, 6 jours de réserve, 6 jours de repos.

Février1916

Le 26 Février étant au repos au Claon j'ai une permission pour aller voir mon frère Robert au Islettes pour la journée, que je savais être là, après avoir passé une bonne journée ensemble je retourne au Claon puis le lendemain 27 je remonte en tranchée au plateau de Bolante où une mine allemande saute devant le secteur déterminant un vaste entonnoir, l'ennemi a de suite occupé les lèvres sud par une lutte à la grenade.

Le 28 une action tentée a permis d'occuper la rive nord, les pertes sont élevées à 7 tués, 2 ensevelis et 25 blessés.

Mars 1916

Le 10 nous sommes relevés dans la matinée et allons cantonner au Claon en repos.

Le 13 mars 1916 nous allons cantonner au Neufour à l'est du Claon.

Le 16 nous allons en 1ère ligne à l’emplacement habituel.

Le 22 nous sommes relevés et passant en 2ème ligne dans la nuit.

Le 28 nous sommes relevés et allons cantonner au Claon.

Avril 1916

Le 2 Avril retour en 1ère ligne en forêt d'Argonne avec des combats sur place.

Le 9 nous sommes relevés et passant en 2 ème lignes.

Le 16 nous sommes relevés et allons cantonner au Neufour en repos

Le 23 retour en 1ère ligne dans la soirée toujours en forêt d'Argonne dans les même tranchées.

Le 28 avril nous sommes relevés et passant en 2ème lignes.

Mai1916

Le 4 Mai nous sommes relevés dans la matinée et allons au repos à Lachalade.

Le 10 retour en 1ère ligne nous prenons 2 forts camouflets ennemis, faisant 5 blessés et dégât matériel.

Le 13 je suis désigné comme caporal avec 4 hommes à occuper un petit poste avancer pour observation très rapprocher d'une dizaine de mètre des allemands, le poste était bien abrité, trou en terre couvert de rondins et butte de terre, 2 créneaux ,mais avec la consigne de ne pas tirer, l’ennemi semblait faire des tir de réglage car de temps en temps un obus de 105 tombait et se rapprochait de plus en plus, tout à coup j'aperçois un allemand a mis corps au-dessus de la tranchée qui observait avec des jumelles, j'en fis part au capitaine qui me dit, tirer le, alors on braque 2 fusils dans les créneaux et quand il s'est remontré, j'ai commandé faire feu, j'ai tiré avec un camarade et nous ne l'avons plus revu; mais par la suite de cela nous avons reçu un bombardement d'obus de 105, dont un est tombé sur le coin de notre poste, blessant un homme qui était avec moi, puis par la suite nous avons évacué le poste.

Le 16 nous passons en 2ème lignes un peu en arrière.

Le 22 nous sommes relevés et allons cantonner à Futeau en repos.

Le 27 de retour en 1ère ligne toujours dans le même secteur en forêt d'Argonne, des petits combats de temps en temps sans bougé de nos tranchées.

Juin 1916

Le 5 Juin nous sommes relevés dans la matinée et passons en 2ème lignes

Le 11 nous sommes relevés dans la matinée et allons occuper les abris du camp de la chèvrerie à coté de Lachalade en repos

Le 16 nous retournons en 1 ère ligne au plateau de Bolante, La Fille Morte.

Le 18 je suis blessé a la cheville du pied gauche, un homme me prend sur son dos et me transporte au médecin major qui est en 2ème ligne, après m'avoir examiner mon pied, il me fait parvenir à l'ambassade divisionnaire qui se trouve en bas du Ravin, et là on me transporte au dépôt des éclopés du 5ème corps qui se trouve dans un bois à l'arrière du front dans des baraquements, j'y reste le mois juillet ne pouvant pas marcher.

Raymond JOUSSET au dépot en Argonne en juillet 1916

Août 1916

En fin d'août je sors de l'infirmerie avec une permission de 7 jours, ma 2ème depuis que je suis au front.

Septembre 1916

Ma permission finie je rejoins ma compagnie en Argonne, puis quelque jours après nous quittons l’Argonne pour nous rendre au camp de Mailly, après quelques jours de repos, le régiment est transporté en camions dans la Somme, où nous débarquons à Brays-s-Somme.

Le 20 septembre nous montons en ligne au ravin des Aiguilles, il n'y a pas de tranchée, mais des trous d'obus relier les uns au autres, sans abris.

 

Le 21 nous sommes à Curlu dans des tranchées entre Curlu et le bois de Hem, dans la nuit nous avons des difficultés par des tirs de barrages et d'obus lacrymogène sur le plateau au nord de Bouchavesnes, Rancourt en passant par Maurepas.

Le 25 septembre 1916 nous participons à une attaque générale sur le bois Saint-Pierre-Vaost,

au nord de Bouchavesnes, avec les mitrailleuses nous subissons des pertes considérables.

Le 26 après une nouvelle préparation d'artillerie, l'attaque est a nouveau déclenchée à 16 heures sans plus de succès toujours au nord de Bouchavesnes au bois St-Pierre-Vaost.

Le 27 après une lutte à la grenade et de pétards qui dure une partie de la nuit, la tranchée allemande tombe enfin dans nos mains.

Le 28 l'ennemi ne tente aucune action en dehors de violents tirs de barrage vers 9 heures et 18 heures. Pendant toutes ces nuits de combats nous n'avons presque plus de ravitaillement, nous mourrons de soif, l'eau qui était dans les trous d'obus nous donne la diarrhée, mais à Bouchavesnes qui ce trouve entre les deux lignes il y a une Fontaine de bonne eau et la nuit au début du conflit vers minuit une corvée de 3 où 4 hommes va remplir des bidons, et un jour ils se sont rencontrés avec des Allemands non armés qui eux aussi mourraient de soif, et venaient aussi en chercher, après une trêve convenue, ça a duré quelques jours on était pas bombarder et on se retrouvait vers minuit, mais un jour les Allemands ne sont pas venus à l'heure, et ils ont envoyé des obus sur Bouchavesnes tuant les Français qui s'y trouvaient, peut-être que ce n'était pas la même unité?

Le 29 nous sommes relevés et allons au Moulin de Fargny à côté de Curlu.

Le 30 nous allons en repos à Etinchem, là nous recevons du renforts.

Octobre1916

Le 9 Octobre nous quittons Etinchem dans la matinée et allons cantonner à Suzanne.

Le 11 nous quittons Suzanne, et nous allons au Moulin de Fargny pour se rendre au ravin des Aiguilles, la position est intenable sous les mitrailles ennemies, nous nous portons dans les tranchées de Bouchavesnes dans la soirée du 12.

Le 13 nous restons sur nos positions très dures, de très violents bombardements pendant 12 jours de 1ère ligne sans reculer d'un mètre, nous tenons bon.

Le 27 nous sommes relevés à 7 heures et embarqué en camions autos à Méricourt-sur-Somme, pour aller à Villers-Bretonneux en repos.

Novembre1916

Le 4 Novembre nous quittons Villers-Bretonneux en camions à 12 heures, et nous ramène cantonner à Suzanne.

Le 5 nous quittons Suzanne à 4 heures 30 et allons occuper les abris de la Cranière.

Le 7 nous quittons les abris à 5 heures pour revenir cantonner à Suzanne.

Le 8 nous quittons Suzanne dans la soirée et allons relevés la 1ère ligne, un bataillon du 72 ème, entre la route de Bouchavesnes et Moislains, des coups de mains de temps en temps.

Le 12 nous sommes relevés dans la nuit et allons à Suzanne d'où nous sommes embarqués dans la soirée du 13 novembre pour aller cantonner à Brassy au sud-ouest d'Amiens.

Le 18 nous quittons Brassy à 7 heures 30 pour se rendre à la gare de Prouzel où nous sommes embarqués en train dans la nuit. La Somme est finie pour nous ,

Nous débarquons à Vitry-la-Ville à 2 heures et nous cantonnons à Pogny-sur-Marne en repos. Là, j'ai un copain dans ma compagnie qui est de ce village, et m'invita chez ses parents à faire un bon repas. Puis mon tour de permissions étant arrivé, je pars en permission pour 7 jours, ma 3ème.

Le 28 je retrouve ma compagnie à Pogny-sur-Marne.

Le 30 nous quittons Pogny-sur Marne à 8 heures en camions autos et débarquons à Vinets près d'Arcis-sur-Aude où nous cantonnons en repos.

Décembre 1916

Le 16 Décembre nous quittons Vinets dans la matinée et allons cantonner à Chamfleury près de Reims.

Le 18 après avoir quitté le cantonnement nous arrivons au château de Champigny, près de Reims.

Le 19 Maintenant le Chemin des Dames, nous quittons le cantonnement pour aller à Vandeuil.

Le 21 nous quittons Vandeuil pour aller à Serzy-et-Prin, nous faisons des exercices de combats.

 

Le 26 nous quittons Serzy-et-Prin pour aller à Unchair.

Le 28 décembre 1916 nous quittons Unchair pour cantonner à Bouffïgnereux.

Le 29 occupé à faire des tranchées et préparation au combat jusqu'à Roucy et Pontavert.

Janvier 1917

Le 1er janvier secteur calme toujours même emploi du temps, préparation au combat entre couper de repos, tout le mois, il fait très froid.

Février 1917

Le début de ce mois nous arrivons à Bouffïgnereux.

Le 10 nous quittons Bouffïgnereux dans la soirée et allons occupé des barraquements du Blanc-Blois à Cormicy.

Le 16 nous quittons les baraquements du Blanc-Blois et revenons cantonner à Bouffïgnereux.

Mars 1917

Le 1er mars nous quittons Bouffïgnereux à 3 heures 30 et allons cantonner à Treslon Le 3 nous quittons Treslon pour aller cantonner à Cuchery.

Le 7 nous quittons Cuchery pour aller à Anthenay en repos.

Le 9 en raison du mauvais temps il n'y a pas d'exercice.

Le 10 nous quittons Anthenay à 7 heures pour se rendre par le train au camp d'Aougny, embarquement à Reuilly, passant à la Ferté-sous-Jouarre, Lizy-s-Ourcq, Mareuil-s-Ourcq, Ormoy-Villers et débarquons à la station d'Orrouy à 16 heures, nous allons cantonner à Béthisy-St-Martin au sud de la forêt de compiègne.

Du 11 au 13 on fait des exercices de combat pour la prochaine attaque.

Le 14 nous embarquons à 16 heures par le train suivant le même itinéraire que pour y venir, nous débarquons à la gare de Port-à-Binson à 22 heures et allons à pied cantonner au camp d'Aougny.

Du 16 au 18 nous sommes en repos.

Du 19 au 21 exercice de tir et de combat entre Aougny et Lhéry.

Le 23 nous quittons le camp d'Aougny à 6 heures 30 pour nous rendre à Romigny où l'on cantonne.

Du 24 au 30 exercice d'attaque au combat.

Le 31 nous quittons Romigny pour nous rapprocher du front, et faisant des préparatifs d'attaque dans le bois de Beaumarais.

Avril 1917

Le 1er avril nous allons occuper le centre d'Eureux, on fait des travaux de terrassement et transport de munitions en 1ère ligne en vue d'une attaque prochaine, l'ennemi nous bombarde en nous envoyant des gaz asphyxiants.

Le 3 nous sommes près de Pontavert, nous creusons des boyaux et transportons des munitions.

Le 14 ils ont fait un bombardement à obus à gaz, qui s'est prolongé jusqu'au lendemain matin 6 heures, l'alerte à été donnée immédiatement, les hommes restant ont fait usage de leurs masque à gaz pour se protéger.

Le 15 préparations de l'attaque pour le jour J serait le 16 avril à l'heure H, 6 heures très peu de renseignements, entre 0 heure et 1 heure par une nuit très noire nous sommes dans l'attente.

Le 16 avril 1917 à 6 heures L'ordre est donnée nous quittons notre emplacement, nous avançons en direction de Juvincourt, nous sommes escortés par une escadrille de tanks, nous recevons des obus entre Juvincourt et Corbeny, un éclate près de moi me blessant à la main gauche par des petits éclats, la main en sang, je retourne en arrière au poste de secours, on me fait un pansement et une fiche évacuable à l'infirmerie.

Le 17 on m'envoie à l'hôpital d'Amiens, je prend donc le train avec d'autres blessés à Breuil tout ceux qui pouvait marché et on en descend à Amiens, je suis hospitalisé à l'hôpital temporaire no 7 Louvancourt j'en ressort le 1er Mai après guérison avec une permission de 7 jours , ma 4 ème et un certificat de blessure à la main gauche.

Mai1917

Le 8 mai ma permission terminée je retrouve ma compagnie au Chemin des Dames près de Craonne.

Le 9 mai1917 toujours dans le même secteur pour circuler de Arcis-le-Ponsart, à Cruguy, Serzy et Prin, Houges, Breuil, Romain, et Ventelay avec des exercices de combats.

Le 18 Mai retour sur le front à Roucy, puis Pontavert, Craonne.

Le 19 journée assez calme jusqu'à 16 heures, après nous recevons des 105 et 150 jusque dans la nuit, et sur la 1ère ligne des rafales de mitrailleuses.

Du 20 au 22 sans bouger de place au combat, qui par moment sont très durs à tenir.

Le 23 l'activité de l'aviation ennemi qui nous mitraille, plusieur avions allemands sont abattus.

Du 24 au 29 toujours même secteur même combat sur place sans cédé du terrain malgré les coups de main ennemi sans progression.

Le 30 nous sommes relevés dans la nuit et allons cantonner à Bourgogne en arrière.

Juin 1917

Le 1er Juin même cantonnement avec exercice dans les bois des environs.

Le 3 juin je suis envoyé en permission de 7 jours mon tour étant arrivé, ma 5ème.

Le 11 de retour au Chemin des Dames dans le même secteur.

Le 13 nous quittons les lieux pour aller cantonner à Serzy et Prin en zone de repos, départ à 4 heures en passant par Ventelay, Romain, Breuil, Hourges, Crugny et arrivons à Serzy et Prin à 9 heures.

Le 14 installation au cantonnement, nettoyage, lavage.

Le 15 et 16 organisation d'un champ de tir pour grenades.

Le 17 grand repos.

Du 18 au 23 exercice de tir et théorie de combat, inspection.

Le 24 fête du régiment au château de Prin

Du 25 au 28 exercice spécialités de tir au combat etc

Le 29 préparation au départ.

Le 30 nous quittons Serzy et Prin à 3 heures 30 par Vandueil, Jonchéry-sur-Vesle, Montigny-sur-Vesle, Ventelay, arrivé au camp de Bourgonge à 8 heures 30 nous nous installons.

Juillet 1917

Le 2 Juillet nous quittons le camp de Bourgogne à 19 heures 30 pour aller en 1ère ligne dans les tranchées près de Pontavert.

Du 3 au 5 toujours dans secteur, Pontavert, Craonne, nombreuse rafales de mitrailleuse, des obus de 105 et de 77 sur notre secteur, des tirs de surprise par moment, nous avons de nombreux blessés et de tués par ses bombardements.

Le 6 un peu plus calme des obus tombent de temps en temps, faisant 1 tué et 2 blessés dans ma compagnie.

Du 7 au 11 toujours en positions dans nos tranchées, malgré les rafales de mitrailleuse ennemie et les obus de 77 et 105 qui pleuvent.

Le 12 deux patrouilles ennemis ont tenté de s'approcher de nos défenses vers 22 heures et 1 heure, elles ont été repoussées avant d'arriver à notre tranchée avec nos fusils mitrailleurs.

Le 13 l'artillerie ennemi bombarde notre 2ème ligne en arrière avec des obus de gros calibre, 150.

Du 14 au 16 la matinée assez calme, mais l'ennemi se prépare à une attaque vu que les bombardements continue et intense.

Le 17 nous sommes relevés de 1ère ligne pour aller au camp de le Moncet.

Du 18 au 25 installation au camp, nettoyage et lavage.

Le 26 nous quittons le camp de le Moncet à 2 heures 30 pour aller cantonner à Arcis-le-Ponsart arrivé à 7 heures 30.

 

Le 27 nous restons à Arcis-le-Ponsart en exercice jusqu'au 11 août.

Août 1917

Le 4 Août je reçois ma 1ère citation extrait de l'ordre du régiment pour les combats que j'ai menés dans le secteur, j'ai pris les tranchées en 1ère lignes pendant 20 jours, c'est très dur, peu de sommeil et pas beaucoup de nourriture, puis 20 jours de 2ème lignes et 20 jours de repos ses très long.

Le 12 août 1917 nous quittons Arcis-le-Ponsart pour aller au camp de la Faite, départ à 5 heures 20 en passant par Crugny, Serzy et Prin, Vandeuil, Jonchery-s-Vesle, la ferme du Goulot, Montigny-s-Vesle, Ventelay, arrivé au camp de la Faite à 11 heures, installation au camp.

Le 13 exercice d'emploi de masque à gaz et de tir.

Le 14 nous quittons le camp de la Faite à 20 heures pour aller en 1ère ligne dans le secteur Hoche les tranchées Lamoureux.

Du 15 au 23 pas beaucoup de mouvement à signaler, des escarmouches de temps en temps.

Le 24 nous sommes relevés et allons occuper les abris de Concevreux.

Le 25 nous sommes occupés à différent travaux par le génie, transport de matériels et de munitions.

construction d'un blockhaus etc....jusqu'au 3 septembre,

Septembre 1917

Le 3 Septembre nous sommes relevés et allons cantonner à Ventelay.

Le 5 on m'envoie en permission de 9 jours.

Le 15 septembre de retour après ma permission terminée, à Ventelay au cantonnement.

Le 22 nous quittons Vantelay à 19 heures pour aller en 1ère ligne dans les tranchées à Roucy, nous construisons des abris dans les tranchées, l'ennemi nous envoie des obus à gaz pendant la nuit, il y a quatre intoxiqués très grave, dont deux en sont mort des suites.

Octobre1917

Le 5 Octobre à 6 heures exécution d'un coup de main ennemi devant moi, nous les recevons par un tir de barrage intense, et à la grenade, ils ne réussissent pas à nous sortir, nous sommes restés sur place dans nos tranchées, et à plusieurs fois comme ça, les jours suivants sans nous déloger de nos tranchées.

Le 13 Octobre, dans la nuit du 13 au 14, nous sommes relevés pour aller au camp de la Faite, d'où nous repartons à 8 heures pour aller cantonner à Crugny en passant par Romain, Breuil, Hourges, Crugny.

Du 15 au 17 installation, désinfection et nettoyage.

Le 18 nous quittons Crugny à 10 heures pour se rendre à Ventelay au camp n°l en passant par Hourges, Breuil, Ventelay. A 17 heures nous quitons Ventelay pour aller relever un battaillon à la route 44 dans des abris .

Novembre 1917

Le 20 novembre nous quittons nos abris pour attaquer le Moulin de Juvincourt. Cette attaque est faite sans incident majeur et terminée en24 heures, les allemands l'ont quitté sous notre feu..

Le 24 a la tombée de la nuit l'ennemi tente un coup de main sur notre ligne, le tir de barrage est demandé et au bout d'un quart d'heure à une demi-heure le calme est revenu et notre ligne est conservée le lieutenant Lafond est blessé.

Du 25 au 27 nous souffrons beaucoup des bombardements ennemis qui sont très violents, de 77 et de 105 à chaque instant sur notre ligne, la circulation est impossible le lieutenant HAINAULT est tué.

Le 27 nous sommes relevés dans la nuit sans incident à 2 heures 45 de la 1ère ligne pour l'arrière.

Le 28 nous nous rendons à Ventelay où nous restons une nuit.

Le 29 nous continuons pour se rendre à Breuil au camp indochinois.

Décembre 1917

Le 16 Décembre nous quittons le camp de Breuil pour se rendre à Maizy., Arrivés à 8 heures 30 en passant par Romain, Meurival, Muscourt, Maizy nous sommes en réserve, nous déchargeons des wagons, et toute sorte de travaux, puis exercice de manoeuvre de canon.

 

Le 30 décembre je suis envoyer en permission, mon tour étant arrivé.

Janvier 1918

Le 13 janvier je regagne ma compagnie qui n'avait pas bougé de place, le soir nous quittons Maizy à 16 heures pour aller en 1 ère ligne toujours dans même secteur, Pontavert, Craonne.

Le 14 et 15 journées assez calmes, quelques blessés quand même.

Le 16 Janvier 1918 c'est le dégel, les parapets des tranchées et des boyaux éboulent les communications deviennent très difficiles par la boue et l'eau dans les tranchées.

Le 17 Janvier des rafales de mitrailleuses pendant toute la nuit, tir de harcèlement sur le bois de L'Enclume.

Le 18 communications de plus en plus difficiles par suite de la boue nous ne pouvons y marcher, on enfonce jusqu’aux genoux.

Le 21 nous sommes relevés à 23 heures pour nous rendre à Maizy, ou on se rassemble et on repart à 7 heures pour aller à Baslieux-les-Fismes ou l'on cantonne, lavage, nettoyage.

Le 23 nous quittons Baslieux-les-Fismes à 5 heures pour aller cantonner à Villemoyenne en passant par Fismes, Chéry-Chartreuve, Mareuil-en-Dôle, Fère-en-Tardenois et Villemoyenne.

Le 24 préparatif de départ.

Le 25 nous quittons Villemoyenne à 9 heures pour se rendre à Fère-en-Tardenois ou nous embarquons en chemin de fer à partir de 11 heures pour enfin partir à 14 heures 50 en passant par Trugny, Breny, Troësnes, La Ferté-Milon, Mareuil-s-Ourcq, Crépy-en-Valois, Béthisy-St-Martin,Pont-Ste-Maxence, où nous débarquons et allons cantonner à Montépilloy près de Senlis, la guerre du Chemin des Dames est finie pour nous, nous sommes au grand repos.

Du 26 au 29 janvier installation au cantonnement grand nettoyage de propreté.

Février 1918

Exercice de combat les après midi, nous allons jusqu'à Barbery.

Mars 1918

Le 11 Mars nous quittons Montépilloy pour se rendre dans la région de Vic-sur-Aisne en passant par Crépy-en-Valois, Fresnoy, Rosières, Droizelles, Nanteuil-le-Haudouin, arrivé au cantonnement à 12 heures à Péray-les-Gombries.

Le 12 nous quittons Péray-les-Gombries à 6 heures pour aller à Préciamont près de la Ferté-Milon en passant par Boissy-Fesnoy, Betz, Antilly, Thury-en-Valois, Marolles et arrivé a Préciamont au cantonnement à 13 heures dont 7 heures de marche à pied.

Le 13 nous quittons Préciamont à 6 heures pour aller à Dampleux en passant par Marolles, La Ferté-Milon, Faverolles puis arrivé à Dampleux à 10 heures au cantonnement.

Le 14 nous quittons Dampleux à 8 heures pour aller à Ressons-le-Long en passant par Vouty, Corcy Longpont, St Pierre-Aigle, Cutry, Laversine, Ambleny, Maubrun, puis arrivé a Ressons-le-Long à 10 heures au cantonnement.

Du 15 au 18 travaux de nettoyage et de propreté, puis exercice aux environs du cantonnement, nous sommes rapprochés du front car on entend le canon qui tonne au nord de L'Oise. Nous marchons en direction de Chauny en passant par Fontenay, Nouvron, Vézaponin, Blérancourt, Manicamp, Abbécourt et Ognes.

Le 22 les allemands ayant attaqué à Chauny, une forte attaque, nous sommes partis à l'attaque dont je fais partie, les combats ont continué jusqu'au 29 mars, les allemands ont traversé L'Oise et un trou s'est créé entre les français et les anglais, la route de Noyon est ouverte, notre mission est de boucher le trou au plus vite.

Le 23 nous prenons contact avec l'ennemi entre Noureuil et Vitry, comme ils sont plus forts que nous et cherchent à nous contourner, nous sommes obligés de nous replier sur Caumont, Chauny pour ne pas être encerclés.

Le 24 la même chose, les allemands viennent nous mitrailler par avion et ceci pendant toutes les journées du 25 et 26 Mars, où ces jours là on a pu les arrêter à Abbécourt.

 

Le 29 nous sommes relevés la bataille de L'Oise est finie pour nous, nous sommes dirigés dans un autre secteur sur l'Aisne à Roye-sur-Matz.

Avril 1918

Le 2 Avril nous sommes emmenés en camions à Marest-sur-Matz.

Le 13 Départ de Marest-sur-Matz à 22 heures en passant par Margny-s-Matz, Gury, nous tenons les tranchées entre Roye et Gury,

Du 14 au 20 Avril 1918 remise en état des tranchées, occupation du secteur.

Le 20 nous sommes bombardés par des obus toxiques à hypérite, de 2 heures à 4 heures 30, nous sommes relevés à 11 heures 30 sans incident, et allons cantonner à Mareuil-la Motte où nous sommes en réserve, car la nuit nous allons travailler à refaire les tranchées et abris éboulés au cours de l'hiver. Nous sommes bombardés par des obus de 105.

Mai 1918

Le 28 mai nous quittons Mareuil-la-Motte à 10 heures pour aller relevé le 1er bataillon à Laberlière dans des caves et abris.

Le 31 nous sommes relevés dans la nuit de Laberlière, de 1ère ligne pour aller à Ricquebourg vers 10 heures.

Juin 1918

Le 1er Juin toujours dans le même secteur nous remontons en 1ère ligne à refaire des tranchées d'un village a l'autre, on s'attend à une attaque prochaine des allemands peut-être le 9 juin.

Le 9 juin en effet, une forte attaque allemandes, et ont été maître de nous, ils ont fait une partie du régiment prisonnier dont le colonel, car nous étions encerclés. J'étais avec un camarade dans le bout d'une tranchée abris quand on s'est aperçu de cela, on a pris le boyaux en vitesse pour l'arrière, il était temps, les allemands arrivaient, où nous étions prisonniers, les autres camarades qui étaient dans l'abris sont restés et se sont faits prendre aussitôt, nous avons essuyés 2 coups de feu sans nous atteindre, puis avec mon camarade nommé Depiatza nous avons retrouvés d'autres compagnies dans la soirée, les éléments restant du régiment se sont regroupés, les combats ont duré jusqu'au 14 juin.

Le 14 juin je reçois ma 2ème citation.

Le 15 nous sommes relevés et embarqués en camion à Lachelle à 4 heures pour être transporté dans la région de Domartin-en-Goële, nous débarquons à Rouvres vers 9 heures.

Le 16 nous quittons Rouvres pour aller à Mauregard.

Le 19 nous quittons Mauregard à 9 heures 30 pour Moussy-le-Vieux où nous cantonnons.

Le 21 de retour à Mauregard avec des exercices et des travaux.

Le 24 nous quittons Mauregard à 8 heures 30 en camion autos pour la région de Montmirail en arrière de la Marne en passant par Lagny, Coulomiers, Rebais, La Ferté Gaucher, Montmirail, Corrobert ou nous cantonnons.

Le 25 nous sommes employés à toutes sorte de travaux,

Le 27 nous quittons Corrobert à 19 heures 30 et passons par Verdon, Montigny-les-Condé Condé-en-Brie, Celles-les-Condé et nous arrivons à St Aignan pour cantonner en repos.

Juillet 1918

Le 2 Juillet je part en permission de 10 jours mon tour étant arrivé.

Le 12 de retour de permission, je retrouve ma compagnie en 2ème lignes près de Condé-en-Brie.

Le 15 grande attaque allemande,la 2ème batailles de la Marne, les combats sont très dur dans les bois de Condé-en-Brie, nous sommes obligé de nous replié.

Le 17 nous faisont une contre attaque avec appuis de tank Renault, nous reprenons le terrain perdu la veille, et maintenons nos positions.

Le 23 nous sommes relevés et allons au sud de Condé-en Brie, puis par étapes nous arrivons au camp de Mailly le 26 juillet, là ,on embarque en chemin de fer et transporter en Lorraine, arrivé à Barisey-au-plain, nous débarquons et allons cantonner à Bulligny (au sud de Toul ).

Août 1918

Le 14 Août nous montons en 1ère ligne par étapes nous gagnons le secteur de Sivry au nord de Nancy, secteur calme nous reprenons l'instruction d'exercice et allons en patrouilles, embuscades où coup de mains, jusqu'au bord de la Seille par des combat.

Raymond JOUSSET en escouade sur le front de Lorraine en septembre 1918: X

Septembre 1918

Le 4 Septembre les allemands attaque un petit poste important, la riposte à été énergique, l'ennemi a eu des pertes très importantes.

Le 17 Septembre 1918 un coup de main est tenté par nous sur le bois René a la rive droite de la Seille, l'opération n'a pas réussis, nous sommes restés sur nos positions.

Le 25 nous sommes relevés et ramener à Pont-Saint-Vincent, au sud de Nancy, puis embarqué en chemin de fer, et transporté dans la Marne à St Germain-la-Ville, puis Chépy au sud de Châlons-s-Marne où l'on cantonne.

Octobre 1918

Le 4 Octobre nous sommes transportés en camion autos et débarqués dans la nuit à Ville-sur-Tourbe, nous revenons a côté de l'Argonne,nous sommes dans les anciennes tranchées allemandes, de la justice et du Mont-Têtu.

Le 6 dans la nuit du 6 au 7 nous relevons des éléments Américains dans le secteur de Monthois, nous occupons les tranchées au sud du village, en passant par Cernay-en-Dormois, Bouconville Séchault.

Le 10 octobre à 10 heures deux reconnaissances sont lancée sur Monthois, dont je suis désigné avec quelques hommes pour aller à Monthois, j'arrive à Monthois les quelques allemands qui y étaient, se sont enfuis, notre attaque était déclenchée, l'ennemi était en plein repli, quelques résistantsdans les rues, nous traversons le village et arrivant à la lisière nord le lieutenant Sarvazi est tué d'un éclat d'obus à la tête, notre attaque rapide à surpris l'ennemi, il abandonne une grosse quantité de matériel, fusils,mitrailleuses légères, dépôt de vivres considérable.

Le 11 le mouvement de lutte en avant se poursuit, il n'y a plus de tranchée et l'ennemi se replie.

toujours entre Brécy et Savigny-s-Aisne, nous arrivons au ruisseau le Jally.

Le 12 nous occupons depuis Savigny à la ferme Bagot, une tentative de franchissement de l'Aisne a échoué, là ses plus difficile l'ennemi nous tiens sous le feu de ses mitrailleuses, des points de passage possible de la rivière qui déborde.

Du 13 au 15 la situation est stabilisée de ce côté.

Le 16 les combats reprennent sur Olizy, l'ennemi se défend jusqu'à la dernière extrémité la lutte est très dur, nous avons la grippe, le mauvais temps, la fatigue, sous les bombardements intense d'obus à gaz, enfin nous franchissons L'Aisne en soirée.

Le 17 attaque sur attaque, qui péniblement ne parvenant pas jusqu'à la crête dominant Olizy.

Le 18 je suis intoxiqué par les gaz et évacué pour quelques jours ne voyant plus rien, j'ai les yeux enflés.

Le 22 je reviens, je suis envoyé avec quelques hommes en avant garde, pour reconnaître à la lisière d'un bois, l'ennemi, puis ma compagnie m'a suivi peu de temps après, on attaque l'ennemi, mais il résiste car ils ont beaucoup de mitrailleuses, ce n'est que dans la nuit du 24 au 25 octobre que nous venons de triompher de la ténacité de l'ennemi, nous prenons 19 mitrailleuses et les allemands se rendent et sont prisonniers.

Le 27 nous sommes relevés et retirés du combat après avoir gagné, puis acheminé vers l'arrière sur le camp de Chalons-sur-Marne.

Le 29 nous arrivons au camp de Montechenot puis Sermiers, le régiment a eu beaucoup de perte, là on rassemble les éléments restant pour former un bataillon de marche.

Novembre1918

Le 6 Novembre nous quittons Montechenot et Sermiers pour se rendre sur le champ de bataille, on arrive sur La vanne, puis St Loup où nous cantonnons.

Le 7 novembre la période héroïque est terminée. Je pars en permission de 10 jours mon tour étant arrivé.

Le 9 Novembre pendant ma permission, c'est chez mes parents que j’apprends que la guerre est finie, et que l'armistice est signé, Guillaume II a capitulé.

Le 18 Novembre ma permission terminée je retourne, retrouver mon régiment, à la gare régulatrice de Revigny. On me dit où il se trouve c'est à dire à Fraillicourt dans les Ardennes en territoire occupé par les allemands, arrivé là, nous restons en occupation.

Décembre 1918

Le 23 Décembre je suis détaché de la compagnie et envoyé avec un homme à Novions-Porciens dans un dépôt allemand où je suis chargé de prendre en note le matériel allemand que les artilleurs récupèrent un peu partout jusqu'au 15 janvier 1919.

Janvier 1919

Etant à Novions-Porciens jusqu'au 15 chargé du rapatriement du matériel.

Le 15 Janvier je suis relevé par un artilleur et rappelé à ma compagnie.

Le 19 le régiment embarque en train pour Gaillac dans le midi rapport au grève.

Février 1919

Nous sommes en repos à Gaillac.

Mars 1919

Le 10 Mars je suis envoyé en permission de 10 jours.

Le 20 Mars je suis de retour à Gaillac rien n’a bougé.

Avril 1919

Le 20 Avril le régiment quitte Gaillac et on vient s'installer à St Ouen près du fort de la Briche au Nord de St Denis.

Mai 1919

Toujours à St Ouen.

Juin 1919

Toujours à St Ouen

Juillet 1919

Le 25 Juillet je suis détaché pour occuper un poste de garde à Pantin au numéro 30 de la route d'Aubervillers, avec plusieurs hommes, j'ai relevé des américains qui s'en vont chez eux. Je reste là 15 jours à ce poste, puis je suis relevé par la 2ème compagnie, je rentre au fort de la Briche avec mes hommes le 10 août.

Août 1919

Le 20 août on m'envoie en permission libérable de 60 jours chez nous à Saint SIGISMOND.

 

Septembre 1919

En permission, le 6 Septembre je me rends à Orléans au dépôt de démobilisation du 131ème me faire démobiliser. Le soldat du bureau après avoir tamponné mes papiers, me dit :  « aller, t'ai plus soldat ! » je lui dis « merci il y a 6 ans que j'y suis, j'ai bien fait ma part, et je suis sorti du bureau bien content, j'ai maintenant 26 ans, ma jeunesse passée pour la patrie ».