Le Cahier de Guerre de Marcel COSSON (14/081914---27/08/1917)
La période de commémoration du centenaire de la grande guerre, a suscité une mobilisation des visiteurs
Le cahier de guerre de Marcel COSSON
RECIT D’UN CARNET DE ROUTE OU MON GRAND PERE « MARCEL COSSON » A DECRIT SON QUOTIDIEN PENDANT LA GUERRE 1914/1918
1ère partie – La Moselle et la Lorraine Allemande
Mobilisation le 6 août 1914, affecté au 3ème régiment d’artillerie lourde
14 Août 1914
Embarqué le 14 août à la gare des Aubrais, départ 21h, passé à Vierzon, Bourges, Cosne, Clamecy, Auxerre, La Roche (Migennes), St Florentin, Dijon, Is sur Tille, Juvelize, lieu de débarquement le 16 août à 16h.
16 Août 1914
Continuation par route jusqu’à Bayon, chef lieu de canton de l’arrondissement de Lunéville situé à 20 kms environ, arrivée à 22h, cantonné dehors, pluie à verse.
17 Août 1914
Séjour à Bayon, les chevaux toujours dehors et toujours le mauvais temps.
18 Août 1914
Repos, la température a changé et il fait un temps superbe.
19 Août 1914
Départ de Bayon à 8h pour Lunéville, passés à Méhoncour, Lamath, arrivés à 17h, logés dans la caserne du 17ème chasseur à cheval. Beau temps. Le canon fait rage.
20 Août 1914
Départ de Lunéville à 7h, nous passons à Einville au Jard, Beauzemont, Parroy, Xures dernier village français. Nous franchissons la frontière à 12h40 et nous entrons en Lorraine très émus car un peu plus loin « Pont du Canal » s’est livrés les premiers combats. Nous voyons les tombes de nos petits frères que nous saluons du fond du cœur.
Tout le parcours de notre route jusqu’à Lagarde, 1er village lorrain n’est sillonnée que de sépultures fleuries, suprême reconnaissance des camarades, à côté ce sont des effets d’équipement : fusils, etc. ………..
Lagarde, village assez important où s’est livré un sanglant combat dont les traces ne sont point encore effacées. De tous côtés on aperçoit des trouées dans les murs, dans les fenêtres causées par les balles ou les obus quand les maisons ne sont pas entièrement incendiées. De là nous passons à Veaucourt, Xousse et nous arrivons à Lacroix où nous cantonnons dehors.
Lacroix est ce village français où fut fait prisonnier le Maire pendant la réquisition des chevaux.
A 21h alerte ; il nous faut battre en retraite, nos troupes de 1ère ligne se replacent pour prendre une autre position et il faut nous retirer jusqu’à Lunéville où nous arrivons à 8h du matin le 21 Août. Le reste de la journée repos, ce dont nous avons grand besoin.
22 Août 1914
Nous partons vers Lunéville à 5h. Nous nous retirons jusqu’à Rauville où nous arrivons à 12h. A la frontière il se livre un grand combat sur tout la ligne. Le canon ne cesse de gronder. Le fort de Hanonviller est de la partie. A 17h30 il nous vient un ordre nous demandant des chevaux pour la colonne légère. A 18h ordre pour nous de partir, nous marchons toute la nuit, nous passons à Ogneville et nous allons cantonner à Laleufe, petit hameau où nous arrivons à 9h le 23 août.
23 Août 1914
Nous passons toute la journée sans pain. Nous avons de bonnes nouvelles de la frontière, nos troupes ont repris l’offensive et repoussent les Allemands qui étaient venus jusqu’à Lunéville.
24 Août 1914
Nous levons le camp au matin. Nous passons à Vezelise, Ceintrey, Flavigny et nous allons cantonner dans les prés de Tonnoy où nous passons le reste de la nuit pas très chaudement.
25 Août 1914
Séjour à Tonnoy, il vient camper auprès de nous des habitants qui ont fuit devant l’envahisseur.
26 Août 1914
Nous restons à Tonnoy. Seulement quelques voitures vont approvisionner nos batteries de tir. Le soir on nous apprend que les Allemands sont repoussés.
27 Août 1914
Nous levons le camp à 8h. Nous passons à Burthecourt et nous arrivons à Manoncourt en Ville en Vernois à 13h. Nous cantonnons dehors, seulement la nous couchons dans les granges. Nous apprenons que le 4ème Bataillon de Chasseurs ont un engagement meurtrier avec l’ennemi. Les chasseurs clouent les Allemands à la baïonette dans Dombard.
28 Août 1914
Séjour à Manoncourt dans la boue car il fait un temps affreux.
29 Août 1914
Nous restons encore. Le temps se remet au beau. Nous apprenons que les Allemands ont subi de grosses pertes du coté de Lunéville, 4500 hommes environ. Nos troupes ayant repris l’offensive les ont repoussés ; on entend le canon plus loin.
30 Août 1914
Repos
31 Août 1914
Nous levons le camp à 8h et nous allons cantonner à St Nicolas situé à 4 kms. Notre parc est formé dans le quartier Félix Douay, caserne du 4ème chasseur à pieds.
1er Septembre 1914
Séjour à St Nicolas ; triste séjour car à tout instant nous voyons passer des convois de nos blessés.
2 Septembre 1914
Nous quittons St Nicolas à 17h. Nous reprenons la route de Manoncourt où nous passons et nous allons camper à Burthecourt où nous arrivons à 20h ; nous couchons dehors.
3 Septembre 1914
Nous quittons Burthecourt à 13h, nous passons près de Flavigny que nous laissons à notre gauche et nous allons cantonner à Frolois.
4 Septembre 1914
Repos
5 Septembre 1914
Nous restons encore là. Nous devons attendre y attendre les pièces du 155 qui sont en réparation à Toril et que nous ravitaillons. Jusqu’au 11 septembre nous restons stationnaire sans beaucoup de changement, promenades des chevaux, quelques décisions plus ou moins vraies.
11 Septembre 1914
Il nous arrive des chevaux et des hommes de Joigny et nous rentrons les chevaux dans des cantonnements car il fait un temps affreux.
12 Septembre 1914
Nous apprenons que 62000 plaques d’identité allemandes viennent d’être expédiées sur Berlin.
13 Septembre 1914
Nous quittons Frolois à 14h. Nous nous dirigeons sur Toul, nous passons à Bainville, Pont St Vincent, Harron où nous arrivons à la nuit et où nous campons. Nous allons cantonner à Sexey aux Forges. Nous sommes très bien accueillis chez de braves gens du nom de Lekmann.
14 Septembre 1914
Nous quittons Sexey à 8h pour atteler, il pleut averse, nous sommes embourbés, nous ne quittons Maron qu’à 13h. A 18h nous passons à la ferme des Chimées et nous arrivons à Bicqueley à 21h et nous y couchons, les chevaux attachés aux roues.
15 Septembre 1914
Nous repartons à 5h et nous allons former notre parc à Moutrot où nous arrivons à 19h.
16 septembre 1914
Repos
17 Septembre 1914
Nous allons changer nos munitions de 115 contre du 120.
18 Septembre 1914
A l’appel de 18h il nous est donné connaissance de la défense du FORT DE TROYON par une poignée de braves qui tinrent bon pendant 5 jours du 8 au 13 septembre, sous un bombardement incessant et ne se rendirent pas.
18 au 22 Septembre 1914
Rien à signaler
22 Septembre 1914
Départ de MONTROT à 20h, nous passons à TOUL et nous allons embarquer à FOUG à 2h. Le train démarre à 8h nous emportant pour une destination inconnue. En route nous bifurquons par la ligne de GRAY et de là DIJON, la direction de PARIS jusqu’à VILLE NEUVE ST GEORGES où nous prenons la grande ceinture. Quel accueil auprès de l’Est. Depuis le matin, à tous les arrêts, ce ne sont que dons de toute nature jusqu’à PANTIN où nous arrivons à 12h et d’où nous repartons à 12h20.
Nous passons à EPITUCHES ?????
CREIL qui fut occupé par les Allemands, là nous apprenons qu’ils renouvelèrent encore leurs actes de barbaries, ils violèrent des femmes, pillèrent et incendièrent les maisons.
24 Septembre 1914
Nous arrivons à COMPIEGNE à 15h. Les Allemands l’occupèrent 14 jours. A 18h nous arrivons à TRICOT où nous débarquons et nous partons cantonner à BRUNVILLERS LAMOTTE (oise) à 3h du matin.
25 Septembre 1914
Réveil à 5h30, en route nous passons à CRECEVEUR (somme) MONTDIDIER, bourg très important et nous allons cantonner à ERCHES.
26 Septembre 1914
Repas, quelques voitures seulement qui vont au ravitaillement.
26 au 30 Septembre 1914
Même travail : ravitaillement et chercher les projectiles aux gares.
30 Septembre 1914
Réveil à 3h, nous levons le camp à 4h. Nous passons à ARVILLERS, FOLIES, BEAUFORT, LEQUESNEL, CAIX, HARBONNIERES (somme) où nous cantonnons.
Notre première visite est pour le cimetière où nous avons beaucoup de nos frères enterrés 200 environ, car ils combattirent une poignée contre une masse. Nous voyons un mort Allemand, un gamin plutôt qui n’est pas encore enterré.
1er Octobre 1914
Repos, dans la nuit le canon n’a pas cessé.
2 Octobre 1914
Rien d’anormal, la bataille se continue lentement. A tout moment il passe devant notre cantonnement des voitures de blessés.
Nous levons le camp à 20h pour BAYONVILLERS à 3 kms où nous arrivons à 24h et nous couchons dans une écurie à moitié démolie.
3 Octobre 1914
Nous rentrons nos chevaux dans les cantonnements.
6 Octobre 1914
Nous levons le camp à 11h. Nous passons WARFUSEES et nous arrivons à VILLERS BRETONNEUX à 14h, les chevaux dehors à côté d’une fabrique qui fut incendiée par les Allemands. Là encore on nous apprend leurs actes de barbaries, pillages et viols.
7 Octobre 1914
A 1h réveil, nous levons le camp pour aller ravitailler, nous passons à HERICOURT, à la pointe du jour à CHUIGHOLLES, ensuite nous repassons à HERICOURT, HARBONNIERES, ROSIERES important par son industrie, VERLY où nous ravitaillons nos batteries et où nous cassons la croute. Nous repartons à 13h30 pour BAYONVILLERS en passant par ROSIERES où nous arrivons à 16h.
9 Octobre 1914
Repos
Il passe des prisonniers Allemands ce qui fait grand plaisir.
10 Octobre 1914
Promenade des chevaux par VIENCOURT
11 Octobre 1914
Nous levons le camp à 4h, nous passons à FOUILLOY, CORBIE, très important, LES PRES BONNAY, BONNAY, FRANVILLERS, BAIZIEUX, VARLOY, BAYON, VARENNES, LEAVILLERS, LOUVENCOURT où nous arrivons à 16h, ce qui nous fait environ 35 kms.
12 Octobre 1914
Repos
13 Octobre 1914
Partis à 2h du matin chercher des projectiles à la gare de CHEPY ; arrivés à 12h et repartis à 15h servir toutes les batteries, à 20h du soir nous rentrons au cantonnement pour arrivés à 22h.
14 Octobre 1914
Repos
15 Octobre 1914
Repos
Changement d’écriture
12 Octobre 1914
Nous allons charger et ravitailler, nous traversons 2 villages dans le Pas de Calais
13 Octobre 1914
La température change, il commence à tomber de l’eau, nous avons la chance d’être dans un bon cantonnement. Il passe des prisonniers Allemands, ils paraissent bien démobilisés.
14 octobre 1914
Le temps se remet au beau
15 Octobre 1914
Repos
16 Octobre 1914
Nous levons le camp à 1h. Nous passons à NIEUCHELLE, L’AUTHIE, MARIEUX BEAUMONT VILLAGE, D’ORVILLE, ici nous arrivons à 4h. Les chevaux sont cantonnés dehors et nous couchons dans une maison abandonnée où il y a un peu de foin pour nous coucher.
18 Octobre 1914
Nous levons le camp pour aller cantonner à POMMERA sur la route de Paris à Arras où nous prenons le cantonnement à SENEYOLAIS. Il passe des voitures de ravitaillement constamment. La bataille se continue près de nous sur tous les fronts. On entend gronder le canon jour et nuit, on nous parle du Général PESEIN, beau frère d’un officier Allemand ne sera jamais puni comme il le mérite.
19 Octobre 1914
Nous recevons une cantine de lettres qui nous fait plaisir que nous attendons avec impatience.
20 Octobre 1914
Repos, rien à signaler. Le canon gronde toujours
21 Octobre 1914
Nous allons charrier les voitures pour aller aux batteries de tir ; nous passons à SIEULTY, L’ARHIRY
22 Octobre 1914
Repos, il passe de la troupe sans cesse se dirigeant sur ARRAS, 10 pièces gros mortier 220 avec tout son matériel, les hostilités reprennent.
23 Octobre 1914
Notre pièce est supprimée, elle opérait dans le secteur.
24 Octobre 1914
Rien à signaler
25 Octobre 1914
Idem
26 Octobre 1914
Nous nous demandons si nous allons rester longtemps à ne rien faire, nous espérons tous d’être immobilisés se n’est pas que nous doutions de la Victoire mais nous voulons tous que le triomphe du droit sur la force soit certain car le progrès est aussi nécessaire à l’humanité et à la vie de nos chers camarades mais nous voudrions nous approcher davantage pour respirer cette confortable atmosphère de sincère et chaleureuse amitié que nous témoignons sur cette admirable Angleterre et noble Belgique et dont nous sommes à une faible distance. A 4h il arrive un ordre de partir ravitailler, nous partons.
27 Octobre 1914
Rien à signaler, nous apprenons sur le journal que le coût de la guerre pour l’Angleterre, la France, la Belgique, la Russie, l’Allemagne et l’Autriche pour la semaine est 46 millions de livre sterling. Les armées de la France, Angleterre et de l’Empire Allemand dépendront des résultats de la plus grande bataille qui ne se soit jamais vu et que se livre ici à côté de nous,
dans le Nord de la France. Déjà les blessés sont expédiés en arrière du front tandis que toutes les nations engagées dans cette action gigantesque continuent à transporter des troupes sur la ligne de feu.
Il est impossible d’estimer même approximativement les contingents engagés de part et d’autre mais c’est peu dire que leurs propositions seront énormes. Les Allemands ont plus maintenant de supériorité numérique et nous comptons tous sur une grande victoire d’ici peu de jour. Aussi nous pourrons enfin affirmer que tout va bien.
Arras a souffert et souffre plus considérément que Reims. L’artillerie allemande s’est amusée à bombarder les édifices qui sont des joyaux de l’architecture flamande. Dans le nord de la France les dégâts sont effrayants. A Amiens 1500 jeunes gens ont été emmenés en Allemagne. Combien de villages, de pays entiers qui sont ruinés par la guerre et qui ne pourront se relever, de piller et emmener les habitants pour se servir à ces odieuses expéditions ; faire charger leurs wagons d’approvisionnement. De toute manière tout ce qu’ils ne pourront emporter, ils le gaspillent ou brûlent.
28 Octobre 1914
Nous recevons encore quelques lettres, c’est toujours plaisant. Le soir il arrive un ordre de faire partir 43 attelages de la section pour former une batterie de tir. Ils partent à 8h du soir, on se sépare de tous les camarades.
29 Octobre 1914
Nous voyons passer 200 autobus chargés d’infanterie et chasseurs à pied, c’est un va et vient continuel.
Le 3ème mois est écoulé.
1er Novembre 1914
Les attelages quittent à la gare de MONDICOURT pour recevoir des voitures à munition pour les conduire à la gare d’AUTREIL.
2 Novembre 1914
Nous levons le camp pour aller à 5m, village de POMEUR où nous restons 15 jours à VILLERS BRETONNEUX où nous sommes à la gare chargée de projectiles dans une fabrique de lingerie. Les allemands en ont emmené pour 200 0000 francs d’effets divers, ils n’ont pas pu tout emmener, ils en ont caché en dehors du pays que les gens du pays ont repris après leurs départs qui avait été vu par une petite fille.
10 Novembre 1914
Nous partons de RUBANGRE le 10 novembre au matin par une épaisse couche de neige et un froid terrible et un verglas où les chevaux peuvent à peine marcher,, c’est aussi pire que la retraite de Moscou. Nous arrivons à RAINCHEVAL à 11h du matin où nous sommes pas mal logés. Nous y restons 4 semaines. Nous repartons de RAINCHEVAL le 14 décembre.
10 décembre 1914
Nous repartons de à 2h de l’après midi pour faire 17 kms. Nous arrivons à HEILLY à 4h1/2 du soir, il fait nuit, pas trop bien logés, nous couchons dans un sous sol, nous habitons dans une laiterie fromagerie
14 Décembre 1914
Nous levons le camp à 1h de l’après midi pour aller à HEILLY, nous passons par Toutencourt, Contay, Franvillers, nous arrivons à HEILLY à 17h par une pluie forte et de la boue jusquà la cheville.
15 au 25 Décembre 1914
Rien d’anormale mais pour notre réveillon intempéries pour Noël triste journée pluie toute la journée, nous payons le vin rouge 1,10 et blanc 1,30.
Nous passons 3 mois à HEILLY en cantonnement d’hiver..
22 décembre 1914
Il y a une sérieuse canonnade où le Général Joffre ordonne de prendre l’offensive. Nous y passons les fêtes de Noël, pour réveillon, menu :
-
Sardines,
-
Potage vermicelles,
-
Bœuf nature,
-
Civet de lapin,
-
Salade de mâches,
-
Fromage de Hollande,
-
Desserts;
-
Pommes,
-
Biscuits,
-
Thé
-
Eau de vie,
-
Cigare
6 Mars 1915
Nous partons d’Heilly pour former une batterie de tir de 120m de long. Nous allons à Bresle à 4 kms de Heilly pour former la batterie. Nous sommes partis 30 de la section avec un chef et un fourrier avec d’autres batteries qui sont dissoutes et 2 pièces de chaque batterie.
15 Mars 1915
Nous partons de Bresle le 15 au matin pour mettre en batterie à côté de Mailly Mallet et Lehelon va cantonner à Bertrancourt, nous y restons jusqu’au 1er Avril.
1er Avril 1915
Nous levons le camp à 2h du matin pour changer de position, nous passons par Foreville, Hedauville, Varboy, Baillon, Baizieux, Franviller, La Houssoye et nous arrivons à Pont Noyelle à 9h du matin.
2 Avril 1915
Nous cantonnons pour repartir le matin à 2h, nous passons par Daours, Aubigny, Cachy, Duvercourt, Thennes, Ho….., Moreuil, Morissel où nous cantonnons.
3 Avril 1915
Nous repartons à 6h du matin pour passer par Luneville, Pierrepont sur Avre, Gratibus où nous cantonnons ;
4 Avril 1915
Jour de Pâques.
Nous p artons à 6h, nous passons par Fignières, Becquigry, nous arrivons à Guerbigny par un triste temps, pluie toute la journée. Triste jour pour un jour de Pâques ; Nous partons mettre en batterie à 200 m de notre cantonnement.
Guerbkigny, petit pays assez plaisant. Nous allons à la pêche, nous avons mangé un e bonne matelotte. Nous sommes à 3 kms de Erches, Warsy touche à Guerbigny.
8 Avril 1915
Ce jour il y a eu 6 hommes de blessés dont un tué par un SS qui est tombé sur un bâtiment de l’autre côté de l’église. Nous y restons 3 semaines.
9 Mai 1915
Nous levons ………….. de position, nous allons mettre en batterie à Sailly aux Bois, l’échelon reste à Henu à 8 kms des pièces.
Le lendemain matin l’emplacement des pièces est bombardé, les arbres sont démolis, nous prenons notre service.
10 Mai 1915
Nous repartons à Guerbigny le 10 mai pour aller à…………………..pour mettre en batterie derrière Bienvillers aux Bois. Nous visitons le pays qui est bien éprouvé par les bombardements, bien des maisons sont démolies et l’église est dans un triste état comme près de mille habitations ; c’est vraiment triste à voir, on y trouve rien.
3 Juin 1915
Une pièce de la 1ère batterie éclate blessant 5 servants dont 2 sont morts de blessure, ils sont transportés à Henu.
4 Juin 1915
Je passe brancardier où nous sommes relevés tous les 3 jours. Notre poste de secours est à 2 kms dans une huilerie ; les gens sont très aimables, nous en profitons pour visiter les tranchées de Foyesse, c’est une forteresse, il faut le voir pour s’en rendre compte.
8 Juin 1915
Le 8 au soir jusqu’à 10h au matin nous nous……………… Demi-tour, nous passons par Bertrancourt. Tous ces pays sont emplis de troupe anglaise.
8 Juillet 1915
Cantonnement à Conte.
9 Juillet 1915
Cantonnement à Glisy
10 Juillet 1915
Cantonnement à Guimicourt où nous avons un très bon pays ; nous y restons jusqu’au 13.
13 Juillet 1915
Le soir nous partons pour Sonymot près d’Amiens pour embarquer. Après embarquement fait nous partons à 5h du matin mais nous voyageons toute la journée du 14 pour arriver le 15 à 3h du matin.
15 Juillet 1915
Nous débarquons à St Menehoult pour aller cantonner à 10 kms plus loin Marfecourt, triste pays, on trouve rien ou peu de choses.
20 Juillet 1915
Le pays est bombardé, il y a eu 12 chevaux de tués. Une batterie et un homme, plusieurs blessés. A la section 2 hommes tués et plusieurs blessés.
22 Juillet 1915
Encore bombardements, encore une dizaine de chevaux tués ; une batterie de l’état major a été presque entièrement détruite.
23 Juillet 1915
Nous levons le camp pour aller cantonner au Mont Ivemont à 2kms de Makecourt. Dans les sapins nous construisons des abris. Nos batteries sont à 7kms en passant 21 colonnes par Coutemont et Dommartin, placé dans un ravin où nous sommes obligés de faire des abris sous terre pour nous coucher et confortable ou batterie dans la côte s’appelle la Dent de Scie.
24 Septembre 1915
Nous reprenons l’offensive avec de sérieux bombardements d’artillerie qui dure depuis plusieurs jours et qui est accompagné d’une charge à la baïonnette bien préparé avec révolver et poignard. Continuation de bombardements d’artillerie pour prendre la chenille en des points…………… Pour nous, nous voyons passer des quantités de prisonniers « boches » blessés et autres, plus ou moins bon aspect, pas bonnes mines. 4 jours leur ravitaillement était coupé. Nous faisons un emplacement de batterie, arrivé à……………. Nous y travaillons pendant la nuit à 4kms de notre emplacement actuel.
Le 24 prise du…………… perdu et reprise le 26 du Mont Tetu et Côte de la Chenille. Après 7 assauts consécutifs d’infanterie et enfeu et à sang ……………………………………………
Les boches nous mitraillent. Nous capturons les batteries artilleries enterrées dans les tranchées, nous quittons………………. Pour aller en repos pour 20 jours.
6 novembre
Nous repartons pour une nouvelle position, nous passons à Valmy, nous levons le camp à 7h du matin, nous faisons halte à Somme Bionne pour manger la soupe, nous repartons à la nuit pour arriver à notre position à 24h entre Perthe les Hurlus et Mesnil les Hurlus à la bute du Mesnil en face…………….Les positions sont en plein champ, sans arbre à côté et dans un triste terrain presque impraticable, on enfonce presque au genou et en plus il faut refaire les abris qui sont effondrés par les pluies. Nous sommes bombardés à chaque instant. Nous sommes à 1200 m des premières…….. boches. La batterie étant repérée, nous sommes obligés d’abandonner la position. Nous levons le camp le 14 décembre à 1h du matin pour passer à Nesmoulin ……………………………………………………………………
Où nous faisons arrêt pour casser la croûte. Nous repartons à 1h de l’après midi par ………….. et nous arrivons à Coustisol près de Lepine après une marche de 36 kms qui est de 1km de long sur la route. Nous repartons le 17 à 7h du matin, nous passerons à …………….pour embarquer à Nitry la Ville pour débarquer à Rogny sous Bois le 18 décembre et nous repartons pour Vincennes, Fort Neuf. Nous y restons 9 semaines pour renouveler le matériel. r
9 janvier
Nous rembarquons à la gare de Bercy, nous passerons par Corbeil, Melun, Malesherbes, Montargis, Gien, Cosne, Sancerre, Pougues les Eaux, Nevers, Moulin, Paray le Monial, nous passons à Avignon, Chateauneuf du Pape où nous avons un arrêt, nous arrivons à Marseille le 11 janvier à 9h du soir. Nous débarquons et nous menons notre matériel sur le quai pour embarquer sur le Santana. Nous passons 7 jours à Marseille où nous pouvons visiter de toute part. Notre séjour à Marseille nous logeons dans de grand baraquement en bois où nous pouvons loger quelques milliers sur de la mauvaise paille et très mal nourri où nous pourrons en garder un bon souvenir (on nous a muni de gilets de sauvetage en cas de danger).
20 janvier
Au matin nous quittons ce fameux cantonnement sans regret à 6h du matin pour embarquer sur le Santana qui quitte le port à 11h du matin (Le matériel et les chevaux sont transportés sur le ABDA). Nous sortons du bassin il est midi, nous longeons au large la côte française un peu au-delà de Toulon. Nous suivons le paquebot La Provence qui va faire son déchargement de Serbie à Toulon qui vient de Corfou loin du port. Nous apercevons un cuirassier qui fait des tirs, la mer est très calme. Dans la nuit du 20 au 21 nous passons dans les parages des côte de la Corse.
21 janvier
A 7h nous apercevons les côtes de la Sardaigne et le même jour à 16h nous apercevons les côtes de Tunisie de loin sur la droite.
22 janvier
Toujours sur une belle mer à 7h30 de Marseille, 7h45 heure du bateau, nous sommes en vue de l’Ile de Malte (anglaise) nous passons dans la mer Ionienne qui est plus mauvaise pendant toute la journée et toute la nuit ; les 2/3 des hommes sont malades.
23 janvier.
Le matin la mer est plus calme et le mistral est moins fort. Dans la nuit du 23 au 24 nous passons au Cap Montapen et au lever du jour nous apercevons les côtes de Grèce, mer calme, 11h40 nous rentrons dans la mer Egée en longeant les cotes de la Crète où nous entrons depuis l’archipel le plus dangereux pour les sous-marins où les destroyers anglais veillent l’horizon par des échanges de signaux entre les 2 bâtiments.
25 janvier 1916
Nous arrivons à l’entrée du port à la 1ère rangée de mines que deux petits destroyers ouvrent et ferment à chaque entrée de vaisseau. A 6h nous arrivons en rade de Salonique. A 7h arrivent deux remorqueurs qui viennent à la rencontre pour nous amener au quai de débarquement. Nous débarquons à 11h de France, ici il est 13h, nous avons voyagé avec la 35ème artillerie, un groupe du 116 Milené, deux génies, un escadron du 7ème chasseur d’Afrique notre batterie. Le café à bord sonnait à 6h, la soupe à 10h et le soir à 4h, ¼ de vin à chaque repas, très mal nourri.
26 janvier 1916
Sortie du port nous traversons un faubourg de Salonique pour aller cantonner à 4kms plus loin, à côté du camp anglais pour 3 jours.
29 janvier 1916
Nous repartons pour mettre en batterie à 25 kms au camp retranché, dans les montagnes à 1500 m de la gare de Nares auprès de Xouma où nous sommes en compagnie d’anglais. De temps en temps nous avons la visite des avions boches et Zepelin.
9 juillet 1916
Départ de Xouma à 8h du matin pour aller rejoindre la batterie à Pirenardl et repartir le lendemain matin à 5h30 pour aller cantonner à Guvesne où nous trouvons les camarades du 45ème d’artillerie. Nous faisons une vingtaine de kilomètres par de bien mauvais chemin. Nous repartons le lendemain matin à 5h30 pour faire 25 kms où nous avons une triste route pour cantonner auprès d’un pays que l’on appelle Sicovent dans un camp de concentration. Départ de Sicovent, le soir de Penerte à 20h30 pour Calpute où nous cantonnons à la porte du pays. Pays assez important avant la guerre qui comptait 6000 habitants. Nous y trouvons un missionnaire français et une école dirigée par les sœurs de St Vincent de Paul.
Nous y restons 10 jours pour repartir sur les frontières de Bulgarie à 2kms de Kelindir, assez bien abrité par des saules et une rivière à côté, poissons en quantité et lièvres aussi. Nous sommes dans les plaines de Chalsidique.
20 juillet 1916
Ce jour nous avons le baptême du feu en orient par les bulgares. L’échelon 24 et l’état major ont reçu quelques obus, un cheval de tué. Parti de Doisnon le 28 pour repasser par Salonique, nous faisons 250kms…………………………12 jours de marche en passant par Sorvely, Topehone, Astorvoy, nous mettons en batterie à côté de Christina et nous repartons quelques jours après pour rentrer à Monastir le 11 novembre par un temps pitoyable où nous resterons 8 jours. Nous restons à quelques kilomètres en cantonnement d’hiver où nous restons 3 mois dans des marais à 1km de Jabjomi. Nous allons cantonner à côté des ………… et les lignes du …………. Pour les avions à 2 reprises
Autour du 20 mars nous allons cantonner à Olivien, nous repartons le 3 avril 1917 pour la côte 1030………………. De marche passer mes fêtes de Pâques, arrivés dans les montagnes à 1200m d’altitude où nous sommes accompagnés de la neige, cantonne à 2kms de……….