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Le Petit Journal N°21 Page 2

Auteur :  Créé le : 06/01/2018 18:50
Modifié le : 06/01/2018 20:05
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25ème Jeudi de l’Histoire : « La Loire »

La Haute Vallée de la Loire

et ses châteaux méconnus

 

C’est dans le massif du Mézenc, au pied d’un cône phonolitique : le mont Gerbier-de-Jonc (1551 m) que la Loire prend sa source, dans le département de l’Ardèche et la commune de Sainte-Eulalie. La Loire partage la France en deux parties à peu près égales et arrose 12 départements entre l’Ardèche et la Loire-Atlantique, où elle se jette dans l’océan.

Après avoir serpenté entre rochers et roches, le petit ruisseau, grossi de quelques affluents, a creusé son lit entre d’immenses gorges pittoresques.

Ce grand fleuve naissant longe alors le lac volcanique d’Issarlès ainsi que les ruines d’anciens châteaux forts souvent juchés sur d’imposants promontoires rocheux. Le long de ces gorges, certains notables avaient profité de ces sites magnifiques et du rempart naturel du fleuve pour se faire édifier des demeures seigneuriales plus ou moins imposantes dont certaines, parfois propriétés privées, ont conservé leur aspect des siècles précédents. Quelques châteaux font partie de la « Route Lafayette », fondée en 1974 par le Duc de Polignac et dédiée à un enfant du pays qui parcourut le monde. C’est le cas des châteaux d’Arlempdes, Goudet, Polognac, Lavoute-Polignac, Rochebaron ou Montrond.

Certes ces châteaux n’ont pas la prétention des grandes demeures royales que l’on peut visiter dans le Val de Loire en aval de Gien mais quelques-uns ont gardé le charme des demeures fortifiées construites avec goût pour le plaisir ou le besoin de leurs propriétaires. Les ruines des anciennes forteresses conservent secrètement le lourd fardeau de leur histoire et suscitent le respect au vu des malheurs et des souffrances que bien des hommes ont connu pendant de nombreux siècles pour les construire et les défendre.

Chateau de Polignac

Citations :

«… La plupart des Français ne voient dans notre fleuve qu’une Loire paisible et largement ondée. Pour eux, c’est une châtelaine, ce n’est qu’une châtelaine de Touraine ou d’Anjou, qui se promène entre vignes et jardins. Nous savons, nous, qu’avant d’être cette patricienne, elle fut une ouvrière, et qu’avant d’être ouvrière, elle est née paysanne. Fille capricieuse, qui vient à peine de s’échapper en sabots d’une étable du Gerbier -de-Jonc, sa rudesse déconcerte autant que son accalmie et, dans ses langueurs mêmes, il faut toujours songer à ses débordements… »

La Loire Forézienne, Guy Chastel, Moulins, 1948.

« …Ainsi commence humblement le plus grand fleuve de France. Il naît sans bruit, dans un site sans grandeur, pareil à un ruisseau ; mais ce ruisseau, peut-on le voir sans être ému, sachant qu’il va, puissant agent de civilisation, fertiliser d’immenses campagnes, vivifier d’illustres cités, enrichir, animer la Patrie !... »

La Loire, Louis Barron, Paris,1888.

«… Les deux rives de la Loire, dans les montagnes du Vivarais, offrent plusieurs châteaux isolés, que la puissance nobiliaire avait assez bien entretenus, jusqu’à l’époque orageuse où dut tomber tout ce qui s’élevait au-dessus du niveau de la société commune : conditions et monuments. Ces demeures seigneuriales, durant les guerres de religion, furent prises et reprises souvent par les calvinistes, les ligueurs, les royalistes : à cela se bornent, en général, les fastes dont elles furent le théâtre… »

La Loire Historique, G.Touchard-Lafosse, Paris,1858.

Conclusion :

Contrairement à l’habitude qui considère le château de Gien comme le premier château de la Loire, nous venons de voir que de précieux châteaux ou les ruines de forteresses datant de plusieurs siècles, sont eux aussi, de vrais châteaux de la Loire.

Le milieu du parcours de notre belle Loire se situe dans la Nièvre, près de Pouilly-sur-Loire, à une cinquantaine de kilomètres en amont de Gien, alors ne laissons pas à l’abandon plus de la moitié de notre Loire, remontons le cours et donc le passé si riche de notre fleuve, même si parfois ce voyage est hasardeux mais si pittoresque.

Nous pouvons admirer des paysages magnifiques tout en imaginant le courage et l’audace des mariniers qui pendant des siècles se sont lancés dans les eaux du fleuve entre les roches et rochers de la haute vallée de la Loire.

Avant d’arriver à la partie du Val de Loire classée par l’UNESCO au Patrimoine Mondial, nous avons vu que la première moitié de la vallée de la Loire cache des monuments historiques, parfois millénaires mais souvent mal connus et des paysages magnifiques.

Pour inciter les riverains du Val de Loire, les Français et des touristes du monde entier à découvrir cette belle et authentique région, ne pourrait-on pas envisager de faire classer les gorges de la Loire et tous ses trésors au « Patrimoine National de la Mémoire » !

Yves FOUGERAT