Charsonville - Quand le cimetière était au centre du bourg - La nouvelle place - (3/3)
On ne connaît pas la création de l’ancien cimetière de Charsonville. Cependant, je pense que comme partout en France, il est possible qu’il soit apparu vers le 11 ou 12 ème siècle.
Durant 900 ans, les habitants de Charsonville vont vivre avec le cimetière au centre du bourg, à proximité de l’église. Il était même nécessaire de le traverser pour aller à l’église.
Mais, vers la fin du 19ème siècle, un bouleversement se produisit dans l’esprit de tous les habitants de Charsonville ; leur cimetière, « lieu d’inhumation communautaire au milieu des vivants », allait être déplacé hors du village.
Le document intitulé « Quand le cimetière était au centre du bourg » comporte les 3 parties suivantes :
1ère partie : l’inhumation jusqu’en 1898
2ème partie : la translation du cimetière hors du village
3ème partie : la nouvelle place du village
A l’aide des archives du Loiret, c’est la 3ème partie : « la nouvelle place du village » que le présent document va décrire.
Après la translation de l’ancien cimetière il fut décidé de transformer l’ancien cimetière en une place publique. Il était également prévu que seul le presbytère et son jardin ainsi que l’église resteraient sur la place. Les quelques maisons situées côté ouest étaient prévues à être démolies.
L’architecte, en charge du projet d’aménagement de la place, écrivait : « à partir de la grande rue du bourg on aura une belle vue sur l’église, le presbytère et la place sans les immeubles qui sont en face ».
Mais le projet d’élargissement de la route « d’Orléans au Mans » nécessitait la démolition d’une partie du presbytère ou sa reconstruction totale. Ce projet, trop coûteux, ne verra jamais le jour et le presbytère fut démoli vers la fin 1904. Pour rappel, le presbytère avait été vendu par la commune en 1792, puis acheté par cette dernière en 1814 pour y loger le curé. A cette époque, le maire avait choisi de conserver une des chambres du presbytère pour y installer le local de la mairie avant la construction de la nouvelle école et mairie en 1850.
Cependant avant de créer cette nouvelle place il fallait s’assurer que tous les corps des défunts de l’ancien cimetière avaient bien été transférés dans le nouveau cimetière. C’est ainsi qu’en 1907 se déroulèrent les travaux de terrassement de la future place pour retrouver d’éventuelles sépultures.
Les entrepreneurs devaient terrasser le sol jusqu’à une profondeur moyenne de 1,50m. Les ossements étaient triés et ramassés avec soin par les entrepreneurs. Les ossements triés et ramassés par les entrepreneurs étaient déposés dans une caisse. La surveillance des travaux fut confiée à un préposé de la commune (Léon Macé). Léon Macé transportait les ossements recueillis dans la fosse commune creusée dans le nouveau cimetière à l’aide d’une brouette.
A l’occasion de l’inauguration du nouveau presbytère et de la salle paroissiale de Charsonville le dimanche 3 mars 1912, le curé Launoy rappela ses débuts à Charsonville en septembre 1905. Il n’y avait pas de presbytère, pas même une maison. Chaque soir il était obligé de demander le gîte à son confrère et ami, l’abbé Vié, alors curé de Coulmiers.
Cette situation dura d’octobre 1905 à février 1906, époque à laquelle une habitation devint disponible, par suite du décès de Mme Pinsard. La commune loua cette maison puis l’acheta et enfin l’aménagea. Cette maison devint le presbytère.
Des anciennes habitations sur la place, la maison de Champenois, en mauvais état, avait été achetée dès le début du projet par la commune.
Ensuite la commune acheta la maison de Georgette Dupuis (couturière) en 1917. La maison fut démolie vers 1921 et il ne resta plus que l’église sur la place plantée d’arbres (comme aujourd’hui).
Principales sources
- Archives départementales du Loiret
- Généalogie du Loiret
- Géoportail