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La ruche appelée pagnier d'André Gilbert dit Dédé (L'haritage pardu, 1995)

Auteur :  Créé le : 17/12/2021 20:30
Modifié le : 29/12/2021 05:21
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Dans ce petit texte rédigé en patois beauceron, André Gilbert nous rappelle que le sucre n'a pas toutjours été un produit aussi courant et peu cher, même dans la première moitié du 20è siècle.

Il nous rappelle aussi que le rucher tenait une place très particulière et symbolique dans l'exploitation agricole car on lui faisait porter le deuil lorsque son propriétaire décédait.

L’ pagnier par André Gilbert dit Dédé (L’haritage pardu, 1995)

 

            L’aut’ jur j’ avé parlé à propos d’ la mort du maître de Laleu qu’y l’avint mis un crêpe aux pagniers à mouches.

            Y a une soixantaine d’années, y avé pas du suqu’ en morcio à foison comm’ annui. C’été un luxe. Y avé du suqu’ Candy cheu l’épicier ; un groucône en suqu’bis ; l’ marchand y n’en cassé dé bouts avec un martio et y t’ en vendé pour 2 sous ou 5 sous, just’ assez pour suçailler…

            Pour sucrer, on s’sarvé du miel. Dans pas mal de mésons y avé dé ruches, dé pagniers comm’ on disé. C’été un espèce de pagnier pointu renvarsé, tressé en paill’ou en ousier, bardé d’bouse de vache pour le rend’ étanche, un bout d’ bois du’ et qui dépassé en haut, couvert d’un espèce de moyett’ en seigue serré en bas avec un carcle de poinçon.

             D’dans y avé 3 ou 4 travarses pour lé mouche y lé mouches y l’accrochent leu’ pains d’cire, car ça avé la forme d’une petite miche.  

Ruche en paille recouverte de bouse de vache ou fiente de poule pour la rendre étanche

Collection Serge Dufour. Photo M.-C. Marinval