Lieutenant Robert PORCHON, un Chevillois dans la grande guerre.
Modifié le : 12/09/2025 08:38
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Antoine DANSE membre de Racines du Pays LoireBeauce, en relisant "Ceux de 14" de Maurice GENEVOIX, a été alerté par le i'engagement de Robert PORCHON, <loirebeauce-encyclopedia.fr>
Antoine DANSE témoigne: <
Plus jeune j’avais lu son œuvre « Ceux de 14 », recueil de récits de guerre et je n’avais pas fait attention aux différents personnage qui avaient participé à cette triste période qu’est la guerre de 1914-1918 et décrite dans ce livre si poignant et véridique.
Maintenant que je suis installé dans l’Orléanais j’ai quelques repères sur cette région et son passé . Ainsi je connais un peu Châteauneuf-sur-Loire depuis qu’un de mes fils y a habité.>>.
Maurice GENEVOIX:
Né le 29 novembre 1890 et ses parents viennent habiter dans cette commune en 1891 afin de reprendre un magasin familial d’épicerie-mercerie.
Maurice entre comme interne à Orléans au lycée Pothier (alors rue Jeanne d’Arc) de 1903 en classe de 5°, jusqu’en 1908. Puis ce sera le lycée Lakanal à Sceaux, près de Paris, où il est khâgneux durant trois années (1908-1911) . Il est admis à l’École normale supérieure à Paris, mais il doit faire son service militaire, un an au 144° régiment d’infanterie de Bordeaux. Il est nommé sous-lieutenant de réserve, puis deviendra lieutenant à la fin février 1915 et commandera la 5° compagnie du 2° bataillon.
Le 25 avril il est blessé de 3 balles au bras et à la poitrine, et évacué vers les hôpitaux de l’arrière, puis réformé.

Maurice Genevoix
Le 2 août 1914 la mobilisation est décrétée et Maurice part au 106° régiment d’infanterie à Châlons-sur-Marne. Le 25 il monte au front avec des renforts et rencontre le sous-lieutenant d’active Robert Porchon. Ils sont affectés à la 7° compagnie.
Le 106° fait partie de la 12 ° division d’infanterie avec le 132°R I et du 26° bataillon de chasseurs à pied.
Qui est Robert Porchon ?
« Il est né le 23 novembre 1894 à Chevilly, fils d’Angel, notaire, et de Gabrielle Néaf.
Il suit des études au lycée Pothier à Orléans et entre ensuite à l’École militaire spécile de Saint-Cyr le 7 novembre 1913 à Versailles. Il est de la promotion « De la Croix du Drapeau » 1913-1914, qui reçoit son baptême de promotion le 30 juillet 1914. Il est nommé sous-lieutenant au 106e régiment d'infanterie (106e RI) le 15 août 1914. »
Le sous lieutenant Robert Porchon
Après l'attaque de nuit à Rembercourt (Meuse), le 10 septembre 1914 (combats de la ferme de Vaux-Marie), dans laquelle le commandant Giroux commandant le 2° bataillon a été tué, le capitaine Bord en prend le commandement, et laisse la 7e compagnie au seul officier d'active, le sous-lieutenant Porchon.
Lettre à sa mère : « Je te disais que je suis maintenant commandant de compagnie, faute d'officiers pour remplir ce rôle. Il n'en reste plus des masses au 106, et je suis un des chanceux. Sur sept saint-cyriens que nous étions, je suis le seul qui reste. » du 27 septembre 1914, Carnet de route.
(Il faut signaler qu’une compagnie d’infanterie comporte 250 combattants, c’est beaucoup pour un jeune sous-lieutenant de 21 ans).
Cet état de fait dure jusqu‘au 8 novembre quand un nouveau capitaine est nommé à la tête de la 7° compagnie.
Le sous-lieutenant Porchon reprend son commandement à la 4° section.
Le régiment de déplace en train vers Verdun.
Le 21 septembre, la 12e D I est appelée, d’urgence sur la tranchée de Calonne, pour arrêter l’offensive ennemi, en marche sur Saint-Mihiel et les Hauts de Meuse. Le 22 septembre : arrivée à Rupt-en-Woëvre. Combats de Mouilly, de la tranchée de Calonne, sur la position des Eparges, en avant de la tranchée de Calonne. Les pertes sont importantes. Des renforts arrivent nombreux de Châlons-sur-Marne.
La vie au front se passe ainsi : 3 jours de repos en arrière dans un village , puis 3 jours en deuxième ligne et 3 jours en première ligne. Les mois d’automne sont très pluvieux si bien que la boue omniprésente gêne considérablement les déplacements et la vie dans les tranchées. Tous les « poilus » s’en plaindront dans leurs carnets de guerre et leurs courriers. Un des écrits de Maurice Genevoix, s’intitule « la boue », il est consigné sur 168 pages.
La butte des Éparges est une hauteur des Hauts de Meuse haute de 345 mètres, longue de 1 100 mètres et large d'environ 700 mètres. Elle est située sur la face nord du saillant allemand de Saint-Mihiel, cette hauteur s'avance dans la plaine de Woëvre ce qui en fait un observatoire idéal pour l'artillerie française.
La crête s'étend d'est en ouest avec les Allemands au sud.
De nouveaux renforts sont arrivés et répartis dans les sections.
Le 17 février 1915, le combat pour la prise de la crête des Éparges débute par l'explosion simultanée de quatre mines sous les lignes allemandes, suivi d'un violent bombardement d'une heure. À 15 h, le 2e bataillon du 106° part à l’assaut de la crête et la conquiert . Mais une contre-attaque allemande déclenchée à 8 h le 18 février repousse les troupes françaises sur leur ligne de départ.
Le jour même, à 15 heures, l'attaque est renouvelée par les 2 compagnies les moins éprouvées du 2° Bataillon soutenues par le 3 ° Bataillon et une compagnie du 132 °. Les tranchées allemandes sont reprises et cette fois, nous devions les garder définitivement. En vain, les obus criblent le terrain jour et nuit, en vain, l'ennemi lance de furieux assauts, 4 dans la journée du 19, un cinquième le 20, un sixième enfin le 21. Mais nos soldats se maintiennent stoïquement sur la position. D’autres
Le 20 février , après trois jours infernaux sur le piton des Éparges, Robert Porchon est blessé légèrement au front entre les tranchées de 1re ligne et le poste de secours. Il est tué par un obus alors qu'il redescend vers celui-ci .
17 – 21 février 1915 : violents combats aux Éparges.
Le 22, les 2° et 3° bataillons qui ont beaucoup souffert vont prendre un repos bien gagné.
Ce succès a été chèrement acheté : 300 tués, dont 8 officiers. 300 disparus et plus de 1000 blessés.

Tombe du lieutenant Porchon.
D’autres attaques auront lieu en mars et avril. Après trois mois de combats extrêmes pour l'infanterie des deux parties, dans la boue, sous le pilonnage incessant de l'artillerie des deux camps, les Français possèdent, dans des conditions précaires, la plus grande partie de la crête des Éparges excepté le point X. Il est pour eux impossible d'y établir des postes pour l'artillerie, but de la bataille. Ces combats coûtent environ 12 000 pertes (tués, blessés et disparus) pour les deux camps, pour des résultats quasi nuls. Les combats dans cette région se transforment en guerre des mines jusqu'en avril 1917. Au cours de cette période, 46 mines allemandes et 32 mines françaises explosent sur une longueur de front de 800 mètres sans modifier la ligne de front.
Tous ces combats, jusqu’au corps à corps, préfiguraient la future bataille de Verdun , de février à décembre 1916.









