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Petit Journal N° 17 Page N°1

Auteur : Poulot  Créé le : 02/03/2015 09:39
Modifié le : 02/03/2015 09:47
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LE PETIT JOURNAL N°17 Mars 2015

Le mot du président

3 siècles à travers champs …

Je vous invite dans la navette à remonter le temps et l’espace !

A bord de notre dernier ‘’Jeudi de l’Histoire’’, nous vous avons entrainés, en un bref survol, au dessus d’un espace rural en pleine mutation, un monde agricole à multiples facettes où beaucoup de richesses restent encore à découvrir ! Notre vaisseau a fait ressurgir vos souvenirs d’enfance, suscité l’engouement pour la réhabilitation du passé et le partage d’un héritage collectif résolument tourné aussi vers l’avenir… 21èmeJeudi : agronomie, sélection de semences, une enquête sur « un paysan sans histoire »… notre périple s’est achevé en cette fin d’après-midi de novembre 2014, après avoir surpris un drone du coté de Boulay-les-Barres.

La rampe de lancement est toujours opérationnelle ; en mars 2015, un nouveau vaisseau vous attend pour une autre expédition en ‘’3d’’…

Mais voilà, il faut se quitter. Dans cette ambiance amicale et néanmoins studieuse, j’ai l’impatience de vous retrouver lors du 22ème Jeudi de l’Histoire où il sera question de personnages insolites.

François GENIES

Pèlerinage à Vauquois. (Suite du Petit Journal N°16)

« Le 13 juillet, le régiment est alerté et doit se tenir prêt. Les  Français avaient prévu une grosse attaque pour le 14, mais les Allemands lancent une attaque générale sur tout le front du corps d’armée. Le 46è RI se met en route descendant sur Clermont-en-Argonne pour arriver à Lochères et la Croix de Pierre au sud de la Haute Chevauchée. « Le 89 RI qui fait partie de la même brigade doit attaquer ce soir. Il pleut, le sol est détrempé ; les Allemands ont employé les gaz asphyxiants. »

Le 14 juillet, alerte à 3h 20 du matin. Les Poilus se rassemblent au bord de la route, leurs toiles de tentes trempées. L’ennemi a repris toute la 1ère ligne. Nous bivouaquons au sud de la maison forestière.  La fusillade crépite, à 7h le canon ne cesse de tonner…. Nous avons gelé et somnolé tout l’après- midi. Les boches nous ont pris un boyau entre les côtes 285 et 263. Deux compagnies doivent le reprendre.

Le 15 juillet, il n’a pas cessé de pleuvoir depuis hier ; les malheureux qui ont subi l’attaque sont toujours dans les tranchées. Dans quel état ? On se le demande. Vers le soir, le sergent  PEZARD part en reconnaissance vers la Maison forestière et le Four des Moines, puis la Haute Chevauchée : les boches ont reculé.  Ils rencontrent des soldats : Où en est-on ? Où passent nos lignes ? Par la Fille Morte et 285 et le Ravin de Chippe. Nous l’avons 285 ? Oh le sommet est entre les lignes, on n’a pas pu y rester, les boches non plus, çà tombe trop. A 21 h, nouvelle alerte. Fusillade et canonnade affolée du côté de Bolante ; Le sergent PEZARD ne parle pas d’engagement de ses hommes. Je suppose que papa était dans une autre compagnie ?

En tout cas, papa blessé fut évacué sur Clermont en Argonne (je le tiens de mémoire les rares fois où il a évoqué ces moments là) Au moment où il fut blessé au bras gauche, une partie du muscle du bras gauche emporté par un éclat d’obus, son lieutenant lui a dit : « POINTEREAU ton fusil ? avant d’être tué à son tour.  Ce sont les seuls souvenirs verbaux que j’ai (hélas), papa  racontant cela souvent quand il était malade et il pleurait. Ayant perdu beaucoup de sang et affaibli, il trouve une place dans une ambulance pour Bar le Duc (on ne lui trouvait pas de pantalon). De là, il fut transporté à l’Hôpital du Val de Grâce à PARIS. Ma grand -mère POINTEREAU (Maria JAMAIN) alla lui rendre visite accompagnée d’une de ses filles, sans doute la tante Thérèse. Elle prit le train à Patay. » A suivre.

 

 Odile POINTEREAU-LEJUSTE