Rechercher un article, un évennement, un acteur à l'aide de mots clé    

Petit Journal N°10 Le Souvenir Français par Jean-Christophe DENIS

Auteur : Poulot  Créé le : 12/07/2012 20:38

14ème jeudi de l’Histoire

LE SOUVENIR FRANÇAIS

 

 


Des origines à nos jours

Par Jean-Christophe DENIS

Délégué départemental

 

En 1871, c'est la défaite. Le traité de Francfort est signé entre la France et l'Allemagne le 10 mai 1871.

Son article 16 stipule : Les gouvernements français et allemand s'engagent réciproquement à faire respecter et entretenir les tombeaux des soldats ensevelis sur leurs territoires respectifs.

Afin de s'acquitter fidèlement de ses obligations, le pouvoir législatif français a élaboré la loi du 4 avril 1873 dont l'application a notamment consisté à regrouper les restes mortels des défunts qui ont été enterrés sur les lieux des combats, dans les cimetières communaux, dans des sépultures normalisées avec ou sans monument commémoratif.

François-Xavier Niessen, professeur à Neuilly-sur-Seine,  pensa que le culte des morts pour la France et l'entretien de leurs tombes devaient constituer le trait d'union capable de conserver dans les esprits le sentiment d'unité nationale. Alsacien français, son désir était aussi de travailler au maintien du souvenir de la France en Alsace-Lorraine, du souvenir de l'Alsace-Lorraine en France. C'est le 13 février 1887 que Xavier Niessen réunit à l'Hôtel-de-Ville de Neuilly ceux qui avaient répondu à son appel afin de leur soumettre les statuts d'une société ayant pour but d'entretenir les tombes des soldats morts pour la France et de perpétuer la mémoire de ceux qui avaient accompli de belles actions à la gloire de la Patrie. "La société nationale pour l'édification et l'entretien des tombes des militaires et marins Morts pour la Patrie" fut autorisée par arrêté ministériel en date du 29 août 1887. En 1906, le 1er février, le Souvenir Français est reconnu d'utilité publique.

Durant la guerre de 14-18, bon nombre des membres du Souvenir Français sont restés sur les champs de bataille. En 1915, après avoir voté la création de la mention « Mort pour la France », le parlement donne le droit à la sépulture perpétuelle, aux frais de l'Etat, aux militaires morts pour la France.

Au cours de cette période, l'action du Souvenir Français se diversifie énormément car il faut apporter un soutien moral aux blessés soignés dans les hôpitaux et une aide aux familles touchées par la disparition de l'un des leurs. Il a poursuivi ainsi son action jusqu'après la victoire, mais l'Association, qui avait déjà en charge entre autres les 88000 tombes de 1870, ne pouvait à elle seule s'occuper des tombes des 17 millions de morts de la Grande Guerre.

Entre les deux guerres, pour ne pas oublier leurs compagnons tombés au champ d'honneur, ceux qui sont revenus vont être à l'origine d'un formidable élan pour la mémoire de ceux qui sont morts pour la France et c'est à cette époque-là que vont se multiplier les monuments aux morts communaux, érigés grâce à l'attribution de subventions aux communes pour glorifier les morts pour la patrie.

La loi du 31 juillet 1920 crée le Service national des sépultures ; dès lors l'Etat prend à sa charge les cimetières militaires de l'ancienne zone des armées et organise les nécropoles nationales. Restent alors les carrés militaires communaux dont l'entretien incombe aux municipalités qui, dans de nombreux cas, demandent au Souvenir Français de se substituer à elles, ainsi que pour celui des tombes individuelles.

Fondé spécialement pour entretenir les tombes militaires et ériger les monuments commémoratifs, le Souvenir Français a vu son rôle modifié ; il n'est plus seul à entretenir les tombes : chaque village a ses morts et son monument.

La guerre de 39-40 conduit assez rapidement à une impossibilité de continuer à exercer les missions du Souvenir Français. Pendant l'Occupation, toute l'action du Souvenir Français repose sur les initiatives locales des adhérents car la coordination des délégations générales et des comités est très difficile, voire impossible.

Outre les missions habituelles d'entretien des tombes et des monuments, le Souvenir Français se veut gardien de la mémoire. Il lui appartient donc d'organiser et de participer à toutes les cérémonies patriotiques et de veiller à ce que l'oubli ne fasse son œuvre ni en France, ni dans les pays étrangers où nos soldats ont combattu.

Le Souvenir Français compte 250000 membres actifs, regroupés dans 1700 comités cantonaux ou communaux qui recouvrent la totalité du territoire national.

La Délégation générale du Loiret regroupe 13 comités cantonaux qui sont implantés à Beaugency, Beaune-la-Rolande, Boynes, Châteauneuf-sur-Loire, Gien-Briare, Lorris-Ouzouer, La-Chapelle-Saint-Mesmin, Montargis, Meung-sur-Loire, Orléans, Patay, Pithiviers et Sully-sur-Loire.

Les principales ressources du Souvenir Français sont les cotisations de ses adhérents, les subventions des collectivités territoriales, les dons, les legs et pour 16 % de ses rentrées, la quête du 1er novembre. Tous les ans, le Souvenir Français est autorisé par publication au Journal officiel à quêter aux portes des cimetières. La revue du Souvenir Français constitue également une recette pour l'association. Editée trimestriellement, elle est un support de communication moderne qui apporte une information aux adhérents et est un moyen de liaison entre tous ses membres.

 

Les anciens combattants qui ont tant donné à notre pays disparaissent inexorablement mais le souvenir de leurs associations, dont chacune traduit une page de notre histoire nationale, doit demeurer vivant. Pour ce faire, le Souvenir Français se doit d’être le garant de la transmission des valeurs léguées par ceux dont les noms sont inscrits sur les monuments de nos villes et villages.

 

(Contact, Président du comité de Patay : Monsieur Eric GUISET   ericguiset@aol.com)