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Petit Journal N°16 Page N°3

Auteur : Poulot  Créé le : 11/03/2015 10:43
Modifié le : 11/02/2018 12:59
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        20ème Jeudi de L’Histoire

             13 mars 2014

 

        « Il était des ‘’Foi’’ en Pays Loire-Beauce »

 

Le protestantisme en Beauce jusqu’à la Révolution

La Beauce est une vaste région ! Je me suis limitée à la partie que j’ai étudiée plus particulièrement, qui s’étend de Châteaudun à Janville, de Sancheville à Bricy, où le protestantisme est né au cours du XVIe siècle. Le temple actuel de Gaubert, commune de Guillonville, toujours ouvert, est le témoin actuel d’une histoire de près de cinq siècles. Le protestantisme a été introduit en Beauce par l’Université d’Orléans et les allers et venues de la Cour dans le Blaisois. Il a touché dès le 16e siècle toutes les classes de la société, nobles et paysans, bourgeois et artisans. Le curé de Varize et le seigneur de Bourneville adhèrent aux idées de la Réforme en 1559. D’abord annexe de l’Eglise de Châteaudun, l’Eglise réformée de Bazoches-en-Dunois a un pasteur en propre à partir de 1605. On connaît  quelques-uns des membres de l’Eglise grâce aux registres de Baptêmes-Mariages-Sépultures, qui courent sur les années 1671-1684. En 1684, avant même la révocation de l’Edit de Nantes, l’Eglise doit fermer. Le pasteur est contraint à l’exil, et les membres à l’abjuration. Plusieurs choisissent l’exil, ils gagnent la Hollande, l’Angleterre et même l’Afrique du Sud. Commence alors pour l’Eglise réformée ce qu’on appelle « le Désert », la clandestinité, jusqu’aux années 1760 où les protestants relèvent la tête et, malgré les interdictions, reprennent la célébration du culte, de manière de moins en moins cachée. Ils vont se marier à l’étranger, à Tournai, puis devant des pasteurs qui passent une fois par an. Les autorités s’inquiètent de ces libertés que prennent les réformés, et elles frappent un grand coup en enfermant le maître d’école clandestin à Bicêtre en 1779.

L’Edit de Tolérance, promulgué en 1787 par Louis XVI, accorde enfin aux protestants un état-civil mais ne dit rien du culte. Ils peuvent alors faire réhabiliter leur mariage. Leur pasteur, Lombard-Lachaux, devient maire d’Orléans, et la Révolution les laisse à nouveau abandonnés.

Dans mon roman, Le livre sans titre, je raconte cette renaissance du protestantisme beauceron dans la deuxième partie du XVIIIe siècle.   

                                                                                    Isabelle Olekhnovitch

Ceux qui n’auraient pu être présents le 13 mars à Tournoisis sont invités à venir à la Maison de la Beauce à Orgères où je donnerai la même conférence le dimanche 23 novembre à 15 heures.