Petit Journal N°9 Histoires d'avions : le Focke Wulf 190 d'Alfred GÜNTHER par J. SURIER

LE PETIT JOURNAL N°9 - Mars 2011

LE MOT DU PRESIDENT

« Des racines et des ailes »

Notre 13^ème Jeudi de l’Histoire aurait pu s’appeler ainsi mais le nom était déjà  retenu … L’affluence des participants ne nous a pas permis de tous vous accueillir et je le regrette beaucoup.

A l’heure où le public s’enflamme et suit avec passion la construction et les premiers vols de notre futur voisin, l’Airbus A400M, nous avons fait un retour sur cette épopée aérienne de l’année 1944 en souvenir de tous ces jeunes aviateurs qui, à chaque décollage, risquaient leur vie ; retour exceptionnel sur l’histoire des combats au dessus de notre contrée, au dessus de ce pays, naguère si paisible, où tout devient une cible pour ces oiseaux de fer et de feu surgis de nulle part … Le passage des bombardiers de la RAF, de l’USAF… les plus anciens d’entre nous entendent encore le ciel vrombir, exploser et s’embraser Ld’immenses feux d’artifices.  Les plus jeunes retrouvent les histoires que leur contait leur grand-mère … Souvenir d’une période où la raison d’état l’emportait sur le droit des populations de vivre ou de survivre tout simplement.

J’ai hâte de vous retrouver à Tournoisis, le 3 mars prochain, où nous parlerons de nos rapports avec la Grande Guerre ; mais je ne peux pas vous en dire plus pour le moment … A bientôt

Le Président

François GENIES

13ème JEUDI de  l’HISTOIRE ‘    ‘’histoires d’avions’’.

Sans la ténacité, la chance, des bonnes volontés,  je n’aurai pas eu la possibilité de vous raconter le « tragique destin d’Alfred GÜNTHER ».

   A St Hilaire-St Mesmin, tout le monde savait qu’un avion allemand était tombé dans le Loiret, en face du restaurant « l’Escale de Port Arthur », au bas de la rue de l’Eglise. Quant à la date, aux circonstances du crash et à l’identité du pilote : aucune information ! En 1973, les sapeurs pompiers d’Orléans, au cours d’exercices de plongée avaient remonté des ossements  déposés en Mairie. Parmi les morceaux de ferraille abandonnés sur la berge, une couronne avait permis à  M. Roland Guillemain, passionné par l’histoire et la recherche des épaves de la seconde guerre mondiale, d’identifier l’avion : un Focke Wulf 190.

LA CHANCE : En 1989, M. Joël Bedrunes de la Sté d’Histoire locale de St Hilaire, en consultant  de vieux agendas tenus par son grand-père, découvre à la date du 15 juin 1944 la mention de la chute de l’avion dans le Loiret.

  LA TENACITE : A partir de ces 2 indices, les recherches effectuées par M. Guillemain livrent l’identité du pilote et les circonstances du combat : le 15 juin, des chasseurs allemands décollent  au petit matin de Guyancourt (Yvelines) pour une mission de surveillance. Au-dessus d’Orléans, c’est la rencontre avec une formation de 70 à 80 bombardiers, et l’engagement avec les chasseurs US de l’escorte. Au retour à Guyancourt, les pilotes allemands constatent qu’un des leurs manque à l’appel : l’adjudant-chef Alfred GUNTHER, âgé de 26 ans. 

  DES BONNES VOLONTES : avec l’aide du Club Subaquatique Orléanais, de la Sté d’Histoire Locale de St Hilaire, de la presse (REP, N.R), des sponsors, entreprise Lebrun Lenormand, société de manutention  et de relevage Legrand, le moteur, immergé depuis 46 ans à 6 mètres de profondeur, est sorti du Loiret, le 27 août 1990 devant des centaines de curieux. Le moteur a fait l’objet d’une restauration dans le laboratoire scientifique EDF Valectra selon les mêmes principes que ceux appliqués aux objets récupérés dans l’épave du Titanic.  En 1992, après avoir été exposé à St Hilaire, il a été transféré au Mémorial de Caen.

 TENACITE TOUJOURS : Poursuivant son enquête, M. Guillemain a retrouvé l’épouse d’Alfred GUNTHER et son fils résidant à Dresdes. Les preuves du décès du pilote ont permis d’attribuer à Mme GUNTHER le statut de « veuve de guerre » et pour son fils handicapé celui de « pupille de la nation »  Jacky SURIER

VOS PROCHAINS JEUDIS

3 mars 2011 : « Nos rapports avec la Grande Guerre »

17 novembre 2011 : « Traditions et patrimoine bâti