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Petit Journal N°13 Page N°2

Auteur : Poulot  Créé le : 30/03/2015 15:48
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RETOUR EN ARRIERE

1er et 2nd Jeudis de l’Histoire … La guerre de 1870

Extraits de : « Anniversaire de la bataille de Coulmiers » par Gérard LEMAÎTRE.

(Suite du petit Journal N°12)

«  … Le duel d’artillerie est bientôt à l’avantage des pièces françaises ; en effet, les canons du jardin du Grand Luz changent sans cesse de place et aussi de direction, ce qui gêne les batteries bavaroises du parc, qui ne peuvent trouver de points fixes étant incommodées par les arbres. Le lieutenant-colonel BAILLE reçoit l’ordre de monter en ligne, ce qu’il fait immédiatement avec les 2ème et 3ème bataillons qui se portent sur la gauche du 22ème mobiles de la Dordogne, mais bien vite les soldats sont arrêtés par une pluie de balles partant de la lisière du parc. Mais le jour baisse et le général BARRY demande au lieutenant-colonel de NOÜE de redoubler le feu de son artillerie, pour éteindre définitivement les batteries adverses, de même que les batteries du 15ème corps en position dans le jardin du Grand Luz redoublent également le feu sur Cléomont. En plus, une batterie vient prendre position dans le bois de la Marnière, tirant à la fois sur le parc et la ferme. BARRY est prêt à donner l’ordre de ce nouvel assaut aux unités quelque peu mélangées, tandis que les 3 bataillons du 66èmemobiles de la Mayenne, sous les ordres du commandant LECLERCd’OSMONVILLE, et la brigade du général d’ARIES sont prêts à appuyer l’assaut.

De son côté, le général von des TANN voit son artillerie réduite de plus en plus au silence. Il sait la 2ème brigade von ORFF arrêtée devant Cheminiers ; il connait la supériorité numérique de l’armée de la Loire, de même que l’avance de la 1ère division du 15 corps du général MARTIN des PALLIERES qui approche d’Orléans. Il pense un moment lancer sa cavalerie sur le 16ème corps du général CHANZY, mais le jour baisse de plus en plus, et il court alors le risque d’être enveloppé avec ses troupes s’il se maintient dans Coulmiers. A 3h30, il donne l’ordre au colonel ISENBURG de commencer l’évacuation du parc ; ce colonel bavarois, qui a très bien résisté au premier assaut de français, commence par faire évacuer les batteries.

BARRY a fait prévenir tous les corps de sa division pour un dernier et vigoureux effort ; le général lui-même prend la tête du 1er bataillon du 22èmemobiles et demande au 1er bataillon du 38ème de marche, qui est à droite des mobiles, de faire une dernière tentative avec le commandant GARIOT, de même qu’il le demande aux 2ème et 3ème bataillons opérant à gauche. Ayant mis pied à terre avec tout son état-major, le général BARRY, l’épée à la main, guide les mobiles sur le parc sous une grêle de balles pendant que la sonnerie de la charge se fait entendre. Les soldats suivent, sans tirer un coup de fusil, en criant : ‘’En avant ! Vive la France ! Vive la Dordogne ! ‘’. Cette attaque, bien secondée par les efforts des autres régiments, jette le trouble dans les rangs bavarois qui abandonnent alors la lisière du parc et reculent entre les arbres. A 100 mètres du parc, le capitaine d’état-major de GRAVILLON est tué d’une balle au front ; le commandant de CHADOIS, monté sur un cheval blanc, agite son képi au bout de son épée lorsque, à 30 pas du parc, il reçoit une balle à l’aine et l’autre au cou. Les mobiles se reforment en bataillon sur la lisière du parc pendant que BARRY les félicite : « Mes enfants, vous êtes des braves, mais votre commandant est un héros ». Le général embrasse le brave commandant de CHADOIS dont les blessures saignent abondamment. Pendant ce temps, simultanément et indépendamment des mobiles de la Dordogne, qui ont pénétré sur la droite du parc avec le général BARRY, le 38ème de marche avec les 2ème et 3ème bataillons mène l’attaque sur la gauche. Le lieutenant-colonel BAILLE impatient, se porte au galop, monté sur son cheval Agêna, sur le front de la position et la parcourt sous les balles ; entre son régiment et le parc, quelques tirailleurs sont embusqués derrière les arbres ou buissons. Au retour de cette reconnaissance, le colonel BAILLE donne l’ordre aux deux bataillons de son régiment de se déployer et d’emporter le parc :’’C’est notre tour ! 38ème de marche, en avant, droit au village !’’. Les 2ème et 3ème bataillons hâtent le pas vers le parc, du mieux qu’ils le peuvent, d’autant plus que les terres sont fraîchement labourées en cet endroit. Les hommes vont tout de même au pas de gymnastique, derrière le trot du cheval du colonel. L’espace qui les sépare des bavarois est franchi en quelques minutes. Le 2ème bataillon (commandant de MORNAC) aborde le parc et le sergent CHARBONNIER, secrétaire du colonel, franchit le premier le profond fossé et la haie bordant le parc, à environ 120 mètres de l’angle Nord-ouest du parc. A la suite du sergent CHARBONNIER et du colonel BAILLE, les tirailleurs et le 2ème bataillon se répandent dans le parc à la poursuite des bavarois, qui, bien entendu, n’ont pas plus attendu les baïonnettes du 38ème de marche que celles du 22èmemobiles de la Dordogne. Par contre, le 2ème bataillon du 38eme de marche est entré dans le parc, sans prendre un temps d’arrêt sur la lisière, contrairement aux mobiles de la Dordogne, et s’est trouvé à même de fusiller les bavarois qui résistent, et aussi de leur couper la retraite en faisant près de 200 prisonniers. Le 3ème bataillon (commandant LA FLECHE), du 38ème, quant à lui, il contourne le parc par la gauche en suivant la route d’Orléans ; empêchant les bavarois de fuir de ce côté (face nord du parc), alors qu’ils sont chassés des taillis par les baïonnettes du 27ème bataillon qui poussent vivement les « casques à chenille » sur le bourg de Coulmiers. Quant au 7ème bataillon de chasseurs, terré depuis près de deux heures à quelques 250 mètres de la ferme de Cléomont, il opère à l’extrême droite de la division BARRY. Le commandant GALLIMARD pense tout comme le général BARRY et le lieutenant-colonel BAILLE qu’il est grand temps d’en finir avec la ferme de Cléomont et il s’écrie :’’Debout ! Sac au dos, tout le monde !’’ … »

A SUIVRE


 

 


 


 

                                 


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