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Petit Journal N°14 Page N°2

Auteur : Poulot  Créé le : 23/03/2015 10:16
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RETOUR EN ARRIERE

1er et 2nd Jeudis de l’Histoire … La guerre de 1870

Extraits de : « Anniversaire de la bataille de Coulmiers » par Gérard LEMAÎTRE.

(Suite du petit Journal N°13)

 

«  …Cet ordre répété par le major CAMPION est exécuté de suite et les hommes se portent en avant, tout en se reformant en désordre, et les balles bavaroises qui partent des murs crénelés de la ferme font des victimes parmi les soldats désobéissants. Les officiers interviennent : ‘’restez donc sur deux rangs, vous courrez cent fois moins de risques !’’ A ce moment, les bavarois se retirent du parc poussés par les mobiles de la Dordogne et le 38ème de marche, tandis que le 7ème bataillon de chasseurs est renforcé  sur sa gauche par quelques compagnies du 2ème bataillon des mobiles de la Dordogne, sur sa droite par le 1er bataillon du 31ème de marche pour le coup de main final. Mais, dans l’ardeur d’en finir, naît la confusion et des balles françaises atteignent des français pendant que les bavarois, retranchés dans les bâtiments, tirent à bout portant une balle et  rendent ensuite leurs armes – alors que l’écurie de la ferme est en flammes. Les hommes de la division BARRY pénètrent maintenant dans le bourg de Coulmiers. Bientôt, ce sont  ceux de la brigade d’ARIES qui en font autant, fouillant méthodiquement toutes les maisons du bourg et du Bout-au-Mauger. Quelques bavarois, n’ayant pas eu le temps de fuir, sont pris, notamment sur la place de l’église où le saint-cyrien Jehan SOUDAN, engagé volontaire de 17 ans, fait 14 prisonniers bavarois qui se sont cachés au-dessus d’une étable. Les prisonniers de cet enlèvement de Coulmiers sont emmenés dans une clairière de Carcan où ils passeront la nuit, avant d’être dirigés le lendemain vers Beaugency – par le chemin des Bœufs. Les habitants de Coulmiers sortirent de leurs cachettes dès l’arrivée des premiers soldats français sortant du parc, la plupart des gens étant réfugiés dans les caves du château de Coulmiers appartenant à M. Anatole de Villebonne.                              

Tous les hommes valides partirent immédiatement à la recherche des tués et des blessés sans distinction de camp aidant ainsi le personnel de l’ambulance.

Les voitures gerbières et tombereaux commencent la bien triste besogne. Les morts, qu’ils soient français ou bavarois, sont ensevelis provisoirement dans une sablière de la corne nord-ouest du parc. Les corps de 38 français et de 49 bavarois reposent  donc côte à côte (à la mort, il n’y a plus d’ennemi). A Epieds-en-Beauce, une fosse fut creusée dans un champ de blé ainsi qu’une autre dans le cimetière  où furent déposés les corps de quarante-cinq soldats français. Les églises de Baccon, Epieds, Coulmiers sont transformées en ambulances, de même que la chapelle et la bibliothèque du grand Luz,, les écoles de Baccon, Epieds , Coulmiers, les châteaux de la Renardière, de Coulmiers, ainsi que dans de nombreuses fermes, notamment à Champs, Bordebuse, Cheminiers, l’Ormeteau, Champferré où dans une grange sur de la paille, se trouvent les corps du lieutenant-colonel COUDERC de FOULONGE et du capitaine de GRAVILLON. Les pertes furent difficiles à évaluer puisque les deux parties minimisèrent  leurs propres pertes et exagérèrent celles de l’adversaire. En se plaçant entre les chiffres, la vérité semble plausible : du côté français, les pertes s’élèvent  à 1800 tués ou blessés et un peu plus de 200 disparus. Le 16ème corps a plus souffert que le 15ème qui n’engageât pour la bataille que la moitié de ses effectifs. La cavalerie, quant à elle, a souffert bien inutilement sous le feu de l’artillerie bavaroise. Du côté de l’armée allemande, les pertes sont d’environ 1500 hommes tués ou blessés parmi lesquels 50 officiers ; par ailleurs, les troupes françaises firent 2000 prisonniers dont une grande partie, blessés et malades, pris à Orléans par la division MARTIN des PALLIERES et les volontaires du commandant de CATHELINEAU. L’artillerie de von der TANN fut plus ou moins démontée en défendant le par cet nombreux furent les servants tués ou blessés. En voyant les chiffres une chose est frappante, c’est la supériorité des pertes de l’armée de la Loire ; ce fait est facilement explicable puisque les fantassins du général von der TANN attendaient les soldats de d’AURELLE derrière les murs et les fossés, bénéficiant d’une excellente protection par rapport aux français qui s’avançaient à découvert. La nuit du 9 au 10 novembre fut terrible d’un côté comme de l’autre. En effet, la pluie et la neige tombèrent sur les troupes du général von der TANN en pleine retraite et sur les bivouacs de l’armée de la Lire qui tente de se reposer dans cet affreux bourbier. Pendant ce temps atroce, les volontaires vendéens, deux compagnies de la division MARTIN des PALLIERES et la compagnie SANSAS des francs-tireurs de Tours pénètrent dans Orléans, enlevant différents postes importants : hôpital, gare, pont de chemin de fer, etc. …Ces troupes arrivèrent quelques heures après la rupture du combat, von der TANN, bien renseigné évitant de se laisser enfermer dans la poche que d’AURELLE tente de fermer avec l’armée de la Loire. Cet encerclement, le général bavarois à su l’éviter habilement en livrant bataille plutôt que ne le prévoyait d’AURELLE et son état-major et M. de FREYCINET. Du côté français, la défection et le manque d’initiative de la cavalerie du général REYAU ont failli être une catastrophe pour la division JAUREGUIBERRY ; l’amiral y remédia de justesse grâce à son habileté et à son énergie. Ce 9 novembre, l’armée de la Loire avait une nette supériorité numérique, mais les troupes ne sont pas aguerries, mal armées, mal habillées ; le moral, au plus bas après la capitulation du maréchal BAZAINE à Metz, avait été retrempé le 7 novembre au premier engagement sérieux de l’armée de la Loire à Vallière. Les troupes de von der TANN, numériquement inférieures, sont, par contre, bien commandées, bien armées, bien organisée et aussi bien exercées … »

 

A SUIVRE

 

 


 


 

                                


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