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Sougy: Les Cahiers de doléances

Auteur :  Créé le : 30/12/2013 09:44

Avertissement: Le document reproduit, ci-dessous est la transcription in extenso des cahiers de doléances de cette commune, retrouvés aux Archives du Loiret parJean-Claude DOLIVET chercheur et historien amateur d'histoire locale, que <loirebeauce-encyclopedia.com> tient à remercier

Les Cahiers de Doléances de SOUGY.

Dép. Loiret. Arr.Orléans. Canton  d'Artenay.

Gén. El. Gren. Dioc.Orléans.

JOUSSE. - 162 feux. 600 communiants. Chapitre de Sainte-Croix. 3 justices, r. au b. d'Orléans. D'Artenay pour la poste aux lettres et de Patay pour le marché. Br. de Langennerie. A 3 lieues de Langennerie, 3 d'Orléans, 2 d'Artenay et 2 de Patay. Route de Huêtre. A une portée de fusil du grand chemin d'Orléans à Chartres. Plaine. Beauce. 2,000 ar­pents de terres labourables; 20 arpents de vignes. La cure est à portion congrue; à la collation du chapitre de Sainte-Croix. 5 hameaux, qui sont :

Lancorne, Milchevreuil, Topineux, Les Bordes-Sougy et Boissay.

1768. - 176 feux. Chapitre de Sainte-Croix. Blé.

Dîme. - 1 gerbe de 44 pouces par mine de 46 perches (20 pieds à la perche).

TAILLE de la paroisse en 1788. -10,928 1. 15 s., dont 5,157.15 pour le principal et 5,771 pour les impositions accessoires et la capitation.

PROCÈS-VERBAL - Assemblée électorale du Jeudi 26 février, au banc d'œuvre de l'église, sous la présidence de Guillaume-Anne Salomon de la Saugerie, conseiller du Roi, docteur agrégé en l'Université d'Orléans, avocat en Parlement, bailli de la justice temporelle de Sainte-Croix d'Orléans. - Population : 190 feux. - Comparants : Jean-Pierre Gassot ; Nicolas-Léonard Chartier (18.15 + 21.1); André Thomain (230 + 257.16); Jacques Ménard (89 + 99.11); Pierre Bourdon (10.10 + 11.16); .Jacques Legrand (4 + 4.9); Pierre Michau (59.5 + 66.5); Toussaint Moulin, laboureur (105 + 117.12); François Lanceau (11.5 + 12.11); Jacques Hardy (23 + 25.15); Charles Pouradier (43.15 + 48.18); Pierre Cosson (201 + 225.8); Jacques Bouin (28.10 + 31.18); Laurent Lecointre (17.15 + 19.19); Pierre Chaudeau (16 + 17.18); François Ménard (8 + 8.19); Pierre Dorard (5 + 5.12); Germain Echard (19 + 21.5); Louis Legrand, marchand (20.10 + 22.19); Jean Bruneau (34.15 + 38.19); Étienne Régnier (25.15 + 28.12); Louis Chesneau, traiteur (15 + 16.16); Pierre Ménard (14.10 + 16.11); Pierre Chaudeau (16 + 17.18); Etienne Carreault (19 + 21.5); Étienne Chaudeau (8.10 + 9.11); Noël Sallé (62.10 + 69.19); Pierre-Guillaume Sevin (21.10 + 24.1); Georges Chaudeau (10.10 + 11.15); François Sevin (2 + 2.4) Louis Michau (33 + 36.17); Denis Moreau (7.15 + 8.13); Charles, Chaudeau (10 + 11.4); Noë1 Sallé (81.5 + 91.4); Simon Massot

(27.15 + 31.1); Jacques Chevallier (8.5 + 9.4); François Crépin (1.5 + 1.8); Léonard Rousseau (225 + 252.5); Léonard Doucet (52 + 58.4); Adrien Heurteau (10 + 11.4); Laurent Chaudeau (11.10 + 12.18); Guillaume Bouin (25.10 + 28.11); Jean-Baptiste Gassot; Philippe Vigoureux (107.10 + 120.9); Nicolas Chartier (18.15 + 21.1); Barthélémy Besnault (28 + 31.8); Jean Sallé (24 + 26.18); Jérémie Lefort (14 + 15.13); Ch.-Léonard Descauses (83 + 92.l9); Jacques Sevin (1.5 +1.8); Georges Chaudeau (10 + 11); Charles Des­causes (15 + 16.16); Jean-Pierre Hauduroy (2 + 2.5); Députés Jacques Ménard ; Jacques Legrand.

 

POPULATION EN 1790. - 690 habitants.

 

Doléances de la paroisse de Sougy-en-Beauce, du ressort
du bailliage d'Orléans.

 

Nous, syndic et habitants de la paroisse de Sougy, assemblés par-devant Mr le bailli de la justice temporelle de Sainte-Croix d'Orléans, en vertu de son ordonnance relative à la lettre du Roi pour la convocation des États généraux, avons dit ce qui suit :

D'abord, nous ne saurions exprimer toute notre reconnaissance, tout notre amour pour notre bon Roi. Lorsque nous avons entendu lire la lettre de Sa Majesté au sujet des États généraux qu'elle veut bien assembler de tous les coins de son royaume, nous avons cru entendre un bon père qui voudrait rapprocher de lui tous ses enfants et soulager ceux de ses sujets qui, comme il l'a dit lui-même, ont plus de maux et d'appréhensions. Nous sommes malheureusement de ce nombre; nous ne pouvons donc contribuer comme les sujets riches de Sa Majesté au bien de l'État et à la prospérité du royaume autant que nous le désirerions. Chargés d'impôts, tout en portant au milieu de nos champs le poids du jour et de la chaleur et les rigueurs des saisons, nous ne pouvons que faire entendre, comme notre bon Roi nous y appelle, nos plaintes et nos doléances.

 

Nous osons donc très humblement remontrer à Sa Majesté que, dans cette paroisse composée de 190 feux, au nombre desquels nous comptons seulement sept fermes de deux ou trois charrues et sept autres d'une seule, dont souvent les fermiers sont forcés de se passer de domestique, dans un terrain dont le produit est en général médiocre , il nous faut payer pour la taille et autres impositions 10,916 livres, et plus de 1,300 livres pour la corvée; sans parler des vingtièmes que paient les petits propriétaires en même proportion que les propriétaires riches et aisés; sans parler du champart et de la dîme que doivent nos terres; sans parler enfin des faux frais qu'entraîne nécessairement le tirage de la milice, ni des autres charges communes à tous les sujets. Aussi nous voyons le pauvre mercenaire devenu vieux réduit à mendier son pain.

 

Pourquoi nous supplions instamment la bonté de notre Roi de vouloir bien aviser aux moyens d'alléger à (sic) son peuple le plus indigent le poids des impôts; de supprimer les gabelles, les corvées, les droits d'aides, le champart que nous payons à la neuvième gerbe.

 

Nous supplions aussi sa Majesté que, dans toutes les délibérations qui se feront aux États généraux prochains et tous ceux qui se tiendront à l'avenir, elle veuille accorder et ordonner que les voix soient comptées par tête, sans aucune distinction des ordres de l'État.

 

Enfin, honorant le Roi comme fils aîné de l'Église, notre sainte mère, nous le supplions de ne pas permettre que les non catholiques, nos frères égarés qui nous environnent, abusent du bienfait qui leur est accordé par son édit du mois de novembre 1787. Nous le conjurons, au nom de Dieu, de ne pas souffrir que par leurs assemblées publiques ils ébranlent la simplicité de notre foi, ou, un Jour, celle de nos enfants.

 

Nous ne cesserons de prier pour le Roi, la famille royale et la prospérité du royaume.

 

(Suivent 40 signatures: celles de Jean-Pierre Gassot, Jacques Legrand, André Thomain, etc., et celle de Salomon de la Sau­gerie, bailli de la justice de Sainte-Croix.)