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Les instituteurs à Charsonville au 19ème siècle

Auteur : Patrick  Créé le : 05/10/2023 15:48
Modifié le : 17/10/2023 12:29
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M Louis Boissonnet

Louis Boissonnet né en 1747 était instituteur en 1793 à Charsonville. Il succéda à son père, Pierre Boissonnet qui était également Maître d’école en 1764 à Charsonville.

Louis était marié avec Marie Anne Pellé. Puis, après le décès de celle ci, il épousa en 1784 Marie Marguerite Blondeau. Selon la loi de 1795 les instituteurs étaient nommés par le département sur proposition de la commune. Dans chaque école primaire on apprenait à lire, à écrire, à calculer et les éléments de la morale républicaine.

Sous l’Empire les mairies se souciaient peu de l’instruction car cette dernière était une source supplémentaire de dépenses pour les communes qui manquaient de ressources. L’instituteur rural était donc mal payé. En 1808, par exemple, la commune de Charsonville versait à Louis Boissonnet une indemnité de logement de 10 francs par an. La modicité de ses émoluments, même si l’instruction était payante, le contraignait à exercer, parallèlement à ses fonctions d’instituteurs, d’autres professions. Il était sonneur des cloches de l’église et grâce à sa belle écriture, Louis Boissonnet a probablement été secrétaire de mairie. Appoint non négligeable car en 1810 la commune de Charsonville versait 120francs par an d’indemnité à son secrétaire de mairie.

Au début du 19ème siècle les enfants de Charsonville recevaient une éducation primaire imparfaite et beaucoup en étaient privés. On note qu’en 1866, dans le Loiret, plus de 30% de la population (hommes et femmes) ne savaient pas signer et 20 à 30% ne savait pas lire à 20ans.

Louis Boissonnet décéda à Charsonville en 1818 à l’âge de 71 ans.

 

M Charles Boissonnet

Vers 1810 Charles Boissonnet succéda à son père (Louis) comme instituteur à l’école de Charsonville. Il avait alors 20 ans et son père 63 ans. Charles était né à Charsonville en 1790. Il fut instituteur à l’école de Charsonville durant 40 ans et devait instruire, comme son père, les filles et les garçons.

Charles épousa en 1827 Marie Anne Imbault (cultivatrice au hameau d’Ourcis). Le couple eut un enfant ; Charles Constant né en 1828. Mais Marie, malheureusement, décéda lors de l’accouchement. Deux ans plus tard, en 1830, Charles épousa Marie Anne Cornuau (cultivatrice à Charsonville), veuve de Jean Rabier (décédé en 1829). Le couple eut 4 enfants : Marie Louise née en 1831, Constance Eugénie née en 1834, Joséphine Appoline Euphrasie née en 1836 et Alphonse Médéric en 1840.

Le nouveau couple habitait une maison dans le bourg. En 1836, Jean Rabier (journalier), âgé de 18 ans, fils unique issu du 1er mariage de Marie Cornuau avec Jean Rabier vivait chez Charles Boissonnet.

Après 1840 le traitement fixe de Charles augmenta de 50 à 200 francs. Son traitement se composait d’un traitement fixe, réglé par la commune, plus d’une rétribution scolaire réglée par les parents d’élèves, d’un montant variable selon le nombre d’enfants présent à l’école.

Charles Boissonnet était encore instituteur des garçons en 1849 et devint « rentier » l’année suivante à 60 ans.

Beaucoup plus tard, Charles et Marie décédèrent et furent enterrés dans l’ancien cimetière de Charsonville qui était accolé à l’église actuelle ; Marie en 1854 et Charles en 1863.

Durant cette période le curé et le maire étaient chargés de la « surveillance » de l’école primaire de Charsonville. Ils délivraient, par exemple, à l’instituteur le certificat de bonne conduite lorsque l’instituteur voulait changer de commune. La commune était tenue par la loi à ce que les enfants indigents reçoivent gratuitement les cours. Par exemple en 1834 il y avait 36 enfants « indigents » à l’école de Charsonville. La rétribution était réglée par la commune.

 

M Alluis

Athanase Désiré Alluis naquit à Prénouvellon en 1827. Il était le dernier enfant d’une famille de 4 enfants. Son père, Jean Sylvain Alluis (1794-1862), était maître maçon et sa mère ; Marie Madeleine Boucher (1792-1852), était domestique.

Il fut d’abord instituteur à Prénouvellon en 1849 et épousa la même année Marie Louise Boissonnet (la fille de Charles Boissonnet, ancien instituteur à Charsonville), ce qui l’amena peut être à devenir l’instituteur des garçons à Charsonville en 1850 au départ de son beau père Charles Boissonnet.

Le couple habitait le bourg et eut trois enfants : Marie Eugénie née en 1852, Louise Adeline née en 1853 et Juliette Alix Anna (née en 1859 à Saint Sigismond et qui épousa Arille Gonelle né à Charsonville). Il resta à Charsonville jusqu’en 1855. Il fut le premier instituteur à enseigner dans l’école actuelle le lundi 10 mai 1852.

Puis Athanase fut instituteur à Andonville…. M Désir lui succéda à Charsonville.

Ensuite à 47 ans (1874), il revint à Charsonville comme instituteur des garçons avec Mlle Champdavoine pour les filles. De lui, il nous reste un cours à ses élèves (voir extrait ci-dessous), intitulé « une leçon » sur l’histoire, la géographie, l’économie de Charsonville… entre 1873-1874 :

 

…..Les premières fondations de l’école où nous sommes en ce moment ci ont été jetées dans les premiers jours du mois de mars 1851. Elle a été achevée dans le courant de la même année, mais l’instituteur et l’institutrice n’en ont pris possession que le 10 mai 1852.

A cette époque l’instituteur était M Alluis et l’institutrice Mlle Rémy.

L’école est placée dans une position désavantageuse pour l’arrivée des enfants, à l’opposé de tous les hameaux de notre commune. Vous êtes obligés de traverser le bourg qui a une longueur de 600 mètres au moins pour y arriver. Mais à cette époque on avait hâte de construire une maison d’école, Charsonville était en retard sous ce rapport. On s’est emparé du premier terrain qu’on a trouvé à acheter. Cependant les chemins pour y arriver sont en très bon état….

Charsonville, le 18 février 1874

L’Instituteur

Signé : Alluis

Léon Fortepoule remplaça M Alluis en 1875.

Le couple décéda à Charsonville ; Marie Louise Boissonnet en 1903 et Athanase Alluis en 1907.

 

M Désir

Pierre François Désir, né en 1832 à Erceville (Entre Toury et Angerville). Ses parents étaient cultivateurs. Il succéda à M Alluis en 1856.

Pierre habitait, avant son mariage, dans le logement de l’instituteur au 1er étage de l’école de Charsonville. Puis Pierre épousa en 1858 Justine Emérence Péan, née en 1836 à Charsonville.

Le couple eut deux enfants : Clothilde Marie Emérence née en 1859 et Marie Marthe Angélique Lucie née en 1861.

Le couple, par la suite, habita Orléans et Pierre abandonna la profession d’instituteur pour devenir, jusqu’à sa retraite ; vérificateur des poids et des mesures. Sa femme décéda à Orléans en 1890.

 

M Bergeron

Pierre Alfred Bergeron naquit en 1841 à Chécy. Son père était maçon.

Pierre épousa en 1863 Arsène Eudexie Boucher née à Charsonville en 1839. Il remplaça M Désir. Le couple eut trois enfants : Rosa Alice en 1864, Anne Marie Luce Clotilde en 1865 et Albin Pierre Alfred en 1869.

Pierre Bergeron donna des cours pour les adultes de 1866 à 1869. Il reçut une indemnité de la commune pour ses cours du soir. En effet, dans un grand nombre de communes, les conseillers municipaux et les fermiers ne savaient pas lire, d’autres ne savaient à peine signer. Des femmes venaient également suivre les cours.

En 1873, Pierre Bergeron avait un traitement fixe annuel de 200fr (montant qui n’avait pas évolué depuis 1851) et une rétribution scolaire selon le nombre d’enfants présents à ses cours. Le montant de la rétribution mensuelle, fixée par la commune, par enfant (filles et garçons) était moins élevé pour apprendre à lire que pour apprendre à écrire car les deux opérations n’étant pas simultanées dans la pédagogie traditionnelle. Par exemple à Charsonville il était perçu de 1871 à 1881 ; 1,60 francs par mois et par enfant pour les élèves de moins de 7 ans et 1,85 francs pour ceux de 7 à 13ans.

Le montant mensuel du salaire variait au cours de l’année. Les travaux agricoles d’été étaient responsables de l’absentéisme saisonnier et de plus l’état des chemins des hameaux vers le bourg interdisait aux plus petits enfants de venir à l’école. L’enfant venait plus tard à l’école, vers 9 ans ou en dehors des mauvaises saisons.

Pierre Bergeron avait un salaire annuel d’environ 1300 francs en 1873.

 

M Fortépaule

Léon Constant Fortépaule fut instituteur à Charsonville entre 1874 et début 1876.

Il était né en 1846 à Meung sur Loire et son père était jardinier dans cette ville. Il épousa à Meung en 1870 Louise Alphonsine Denis.

Le 11 septembre 1874, Chardon, menuisier à Charsonville, remonta les meubles de Léon Fortépaule pour un total de 3,50 francs.

 

M Girard

Athanase Alexandre Girard fut instituteur de la classe des garçons à 27 ans. Il remplaça M Fortépaule en septembre 1876.

Il était né à Boulay et avait épousé Marthe Clotilde Léontine Tardif (née vers 1852 à Tournoisis).

Lors de son aménagement à Charsonville Chardon, menuisier à Charsonville, déchargea ses meubles dont une armoire, un bois de lit, un vaisselier….

Dès son arrivée Athanase Girard fit réaliser plusieurs travaux d’entretien dans la classe des garçons. Le menuisier remplaça deux dessus de table en bois blanc, colla d’autres tables, entailla 29 ardoises, répara quelques bancelles (banc peu large)….

Le couple habitait le bourg avec ses cinq enfants ; Marie Louise Emilienne née en 1880, Gaston Fernand né en 1882, Moise César né en 1884, Marguerite Emma née en 1889 et Alice Reine née en 1892.

Athanase Girard décéda à Charsonville en 1902.

 

M Cosson

Constant Cyprien Cosson occupa le poste d’instituteur adjoint à Charsonville en 1881. Il était né vers 1859. Il habitait chez Athanase Girard.

 

M Langer

Emile Zéphir Langer occupa le poste d’instituteur adjoint à Charsonville en 1886. Il était né en 1862 à Charsonville de Jean louis Langer et de Honorine Henault. Il habitait chez Athanase Girard. Il décéda en 1923 à Fleury les Aubrais.

 

M Duffée

Théophile Duffée occupa le poste d’instituteur adjoint à Charsonville en 1891. Il était né vers 1865. Il habitait chez Athanase Girard.

La loi de 1889 fixa les traitements du personnel de l’instruction primaire publique et imposa que désormais le traitement des instituteurs était à la charge du Trésor Public.

 

M Chambon

Victor Désiré Chambon occupa le poste d’instituteur adjoint à Charsonville.

Il habitait chez Athanase Girard en 1902.

 

M Derouin

Joseph Parfait Derouin était né en 1874 à Binas (fils de Théophile et de Marie Pichet). Il habitait Charsonville en 1894. Il avait épousé Marie Eugénie Alphonsine Doucet née en 1875. Le couple avait un enfant : Anne Marie née en 1899.

Le couple habita ; Saint Ay à partir de 1898, Ingré à partir de 1901…..

Joseph mesurait 1,73m, visage ovale, cheveux châtains, légère cicatrice à la joue droite. Il avait fait la guerre de 14/18. Il était instituteur à Pithiviers de 1917 à 1919.

 

Sources Internet

  • Le Loiret Généalogique
  • Site des archives du Loiret (Archives numérisées)
  • AURELIA (Bibliothèque numérique d’Orléans)
  • Gallica

 

Sources écrites

  • Archives Départementales du Loiret (6 rue d’Illiers, Orléans)
  • Livre de compte du menuisier Chardon (archive personnelle)