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Petit Journal N°13 Page N°1

Auteur : Poulot  Créé le : 30/03/2015 15:44
Modifié le : 01/04/2023 11:22
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LE PETIT JOURNAL

N°13 - Mars 2013

 

Le mot du Président

Voyage dans le temps.

 

Vous êtes venus nombreux au 17ème Jeudi de l’Histoire’ Variations agricoles’’. Cette journée était  consacrée au monde rural, au sortir de la guerre, partagé entre des pratiques qui s’effacent peu à peu et un machinisme agricole qui s’impose de façon incontournable. Pour beaucoup d’entre nous, c’était l’évocation d’une jeunesse  insouciante, des vacances chez la grand-mère, de l’authenticité de tous ces êtres enracinés à leur terre et à leurs traditions beauceronnes. Pour d’autres, c’était  le souvenir des journées de moisson, de battage avec ses anecdotes plus ou moins truculentes … Pour tous, le rappel d’un travail quotidien, d’une époque où le temps n’était pas compté, avec ses aléas, ses joies et ses peines. C’était, surtout, l’apparition d’outils mécaniques nouveaux adaptés à des travaux spécifiques, liée à une importante activité industrielle, entrainant l’évolution des habitudes, de l’habitat et des métiers. Un beau moment de nostalgie ; mais, voilà, il a fallu se quitter avec un vague parfum de regret. Je vous rassure, tout n’a pas été dit ; d’autres Jeudis répondront aux vœux que vous avez exprimés lors de notre dernière consultation. En attendant, j’ai hâte de vous retrouver le jeudi 14 mars 2013 à Tournoisis pour un autre « voyage dans le temps ».

François GENIES

 

 

Epopée Rivierre-Casalis

Le machinisme agricole s’est développé au 19ème siècle: création de petits matériels mais aussi du matériel de grande culture tels les engreneurs, les locomobiles, les machines à battre. C’est en 1886 que Désiré Rivierre, originaire de Gaubert, créa son entreprise de matériel agricole sous le nom de Rivierre-Casalis ajoutant le nom de famille de son épouse Aline Casalis afin de personnaliser la marque. Leur fils Eric la transformera en société anonyme en 1922. Pendant la guerre, les usines du 25 rue de Coulmiers et rue des Murlins à Orléans furent bombardées et l’activité industrielle réduite. Mais heureusement le commerce de machines d’occasion prendra plus d’importance et donnera ainsi du travail aux ouvriers et de plus rendra service aux clients. Au moment de redémarrer ses activités après la guerre, l’entreprise n’a pas reçu l’autorisation de reconstruire l’usine sur son emplacement. C’est en 1950 que la nouvelle usine fut construite par Francis Bouygues dans la zone industrielle de Fleury les Aubrais. Au fil des années ce sont 800 puis 1500 machines qui sont fabriquées annuellement: presses botteleuses, presses ramasseuses pour fourrages et pailles, presses à paille puis plus tard les cueilleurs maïs et épanouilleurs. On assiste à un grand développement tant en France qu’à l’étranger. En 1962 au décès de monsieur Eric Rivierre, la direction est confiée à messieurs François Legueu et Jean Brodeaux. En 1964 il est pris une participation de 80% dans la Société Omnium qui fabrique des séchoirs à maïs complétant ainsi la gamme des machines. En 1966, le bureau d’études met  au point un appareil automoteur puissant, de grand débit pour récolter le maïs malgré les pluies d’automne. En 1970 survient une crise, tandis que l’usine augmentait son potentiel de production, un renversement de tendance du marché du machinisme agricole créa une distorsion grave qui s’est traduite par l’existence d’un stock important particulièrement lourd à financer. Il a donc fallu demander des concours bancaires importants. En 1972 cette crise générale est pour le groupe une épreuve sévère voire dangereuse qui entraîne une réorganisation avec un nouveau conseil d’administration. Nommé à sa tête, Antoine Borderie et de nouveaux collaborateurs mettent en place un plan de redressement qui permettra une meilleure évolution de la Société dont l’effectif s’élève à 1161 salariés. Les automoteurs ABM pour le maïs sont exportés en Pologne, les presses à balles rondes apparaissent en 1977 et les presses ramasseuses moyennes densités, les ensileuses, les broyeurs sous les cueilleurs à maïs remplissent les carnets de commandes. Ainsi l’évolution de Rivierre-Casalis après la guerre fut bénéfique grâce aux nouveaux matériels, puis la situation s’est dégradée pour ensuite, heureusement, se redresser. Peu après la Régie Renault s’intéresse à Rivierre-Casalis et propose un projet pour les deux sociétés. En effet la Régie souhaite créer derrière ses tracteurs  une chaîne de matériels agricoles et ainsi avoir une gamme plus complète de produits face aux sociétés multinationales. L’accord sera signé, le nom de la marque et la société seront vendus en 1978. Pour gérer le patrimoine de la société Rivierre, les actionnaires font confiance à Antoine Borderie .Il achète la Société des eaux minérales de Chambon dans la forêt d’Orléans qu’il fera évoluer grâce au creusement d’un nouveau forage.

En 1994, Antoine Borderie succombera des suites d’une grave intervention chirurgicale du cœur. Le conseil d’administration me demande alors d’accepter la présidence du groupe. En 1997 les Eaux minérales de Chambon sont vendues, il est alors décidé de construire une résidence de vingt-cinq appartements «les Jardins de Coulmiers».  Mais se pose le problème de l’avenir du groupe: la gestion d’un patrimoine boursier et  immobilier important était- elle vraiment sa vocation, d’autant qu’il n’y avait pas de repreneurs potentiels? C’est ainsi qu’en 2001 la société sera vendue, les cinq membres du personnel seront indemnisés et les cent trente-trois actionnaires recevront la valeur de leurs actions. Telle fut l’épopée de la société Rivierre-Casalis qui s’est déroulée sur cent vingt-cinq ans.   J’ai eu un grand plaisir de vous la raconter dans ses grandes lignes lors de cette sympathique journée du jeudi 20 novembre 2012.                   Joëlle BORDERIE

 

https://rivierre-casalis.fr/histoire/