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Charsonville - La ferme de Mortelle

Auteur : Patrick  Créé le : 23/05/2024 12:26
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Le but de ce document est de recenser les propriétaires et quelques exploitants, à partir du 17ème siècle jusqu'en 2024, de la ferme de Mortelle située sur la commune de Charsonville. Cette ferme est implantée au milieu des champs, à l’extrémité d’une petite route dite « de Villorceau à Mortelle » ou chemin vicinal n° 13. 

 

Aujourd’hui le « corps de ferme », se compose ; de bâtiments d’habitation et d’une ancienne grange implantés autour d’une cour rectangulaire d’environ 50 m par 25 m. Derrière ces bâtiments historiques une grande mare offre un espace très agréable. Au sud, de nouveaux bâtiments agricoles servent à l’exploitation de la ferme (voir vue aérienne ci-dessous).

 

 

Origine de la ferme

La signification du nom de cette ferme n’est pas connue actuellement. Par contre l’origine de la ferme date probablement de la période gallo romaine car des fondations de murs, des tegulae (tuiles plates de l’Antiquité qui servait à couvrir les toits) et de la céramique ont été retrouvées dans la ferme de Mortelle en 1890.

 

 

Propriétaires au 17ème siècle

 

Simon de Croisilles, seigneur de Charsonville

Un bail fut signé le 23 juillet 1677 entre Simon de Croisilles et François Martineau (né en 1643 de Pierre Martineau et de Marie Grillon, marié avec Marie Henault  en 1688), laboureur.

Par la suite, dans un acte de l’église, daté d’octobre 1680, il est écrit que Jacques Nouvelon était laboureur à Mortelle.

 

Propriétaires au 18ème siècle

 

Catherine Perrochel, dame de Charsonville, veuve de Simon de Croisilles, seigneur de Charsonville.

Catherine Perrochel signe le 11 septembre 1703 un bail de 6 ans avec 2 couples : Etienne Boucheron (laboureur et meunier) et sa femme Perrine Gasnier d’une part ainsi que Léonard Gasnier le jeune (labour à la Mercellerie) et Marie Hurault sa femme d’autre part.

 

La ferme comprenait à cette époque :

- une maison avec chambre basse dans laquelle il y avait un four pour cuire le pain

- une autre petite chambre à côté

- une écurie, le tout couvert de tuiles,

- une grande grange

- une bergerie

- un toit à vaches, le tout couvert de chaumes,

- une cour close de « murailles »

- un puits à eau dans la cour

- 12 à 13 muids de terre environ (soit 90 hectares).

 

Pour information, en 1967, il existait un puits avec margelle dans la cour de la ferme de Mortelle côté route. Ce puits avait une profondeur de 11m environ et la hauteur d’eau était de 5m.

 

Marie de Croisilles, fille de Simon de Croisilles et de Catherine Perrochel, marié avec Charles Joseph Prevost.

 

Jean Nicolas Martinet, Seigneur de Charsonville.

 

Anne Helvétius Martinet, veuve de Jean Nicolas Martinet. Elle habitait l’Hôtel de Chatillon à Paris.

 

Jean Adrien Martinet fils de JN Martinet, Seigneur de Charsonville. La ferme avait droit de volière et de colombier. Martinet habitait Paris et le Château de la Renardière.

 

Charles François Tassin (1723-1804), seigneur de Charsonville.

Un bail de 9 ans fut signé en 1778 entre Tassin, Pierre Genty et sa femme Marie Juchet .

 

Augustin Prosper Tassin (1728-1814) devient en 1783 seigneur de Charsonville après la vente de la seigneurie de Charsonville par son cousin Charles François Tassin.

 

En 1792 François Hénault (né en 1760 de François Hénault et de Louise Doucet) et sa femme Marie Péan (née en 1767 de Jean Péan et de Michelle Chardon, décédée en 1831 à Charsonville) deviennent propriétaires de la ferme qui comprend 55 hectares de terres imposables.

 

 

Exploitants au 19ème siècle

 

Après le décès de son père en 1806, Jean Charles Hénault (né en 1792 de François Hénault et de Marie Péan, décédé en 1863), fut le nouveau fermier de la métairie de Mortelle. Il a été un des spectateurs, avec son charretier, de la chute des trois célèbres  météorites de Charsonville en 1810.

 

 

Entre 1836 et 1846, Sébastien Maurice Bracquemond (né en 1793 à Boulay Les Barres, décédé à St Sigismond en 1859), marié à Huisseau Sur Mauves le 1/12/1818 à Marie Anne Rose Pinsard (décédée à Baccon en 1873) deviendra le fermier de Mortelle.

Ils auront plusieurs enfants : Célestine Marie (née en 1820), Claris (née en 1827), Adrienne Onézime (née en 1829 à Charsonville), Joséphine Léonie (née en 1832 à Charsonville), Eugènie Florentine (née en 1834 à Charsonville),  Désiré Théodule (né en 1837 à Charsonville).

 

Entre 1847 et 1851 les nouveaux fermiers sont : Maurice Aimable Lenormand (né en 1800 à Epieds En Beauce, décédé en 1878 à Epieds En Beauce), marié à Epieds le 9-5-1826 à Marie Angélique Chardon (née en 1797 à Charsonville de Pierre Chardon et de Marie Simon).

Ils auront plusieurs enfants : Angélique (née en 1827), Françoise (née en 1829), Eugénie (née en 1831), Désiré (né en 1834), Virginie (née en 1837), Zéphyrine (née en 1840).

 

Cependant le dimanche 30 novembre 1851 (extrait du journal du Loiret du 15-11-1851), la ferme est à vendre par adjudication à la salle de la mairie de Charsonville ainsi que 147 hectares de terres labourables dépendants divisés en 89 pièces.

 

Entre 1856 – 1886, Charles Chardon était « cultivateur fermier ». Il était né à Charsonville en 1815 (de Jean François Chardon et de Véronique Poullin),  marié le 8/5/1849 avec Eugénie Cornuau (née en 1819 de Louis Cornuau et de Marie Pousse).

En 1857 ils possédaient 2 taureaux, 8 vaches, 130 moutons, 30 brebis et agneaux, 3 porcs et 5 chevaux.

Ils auront deux enfants : Pascal Prudent Chardon (né en 1850 à Huisseau Sur Mauves, marié avec Marie Poullin et décédé en 1927 à Charsonville), Joseph Omer Chardon (né en 1856).

 

Entre 1891 – 1901 : Joseph Omer Chardon reprend la suite de son père. Il était né le 9-9-1856 à Charsonville, décédé le 21-2-1940, marié le 17/6/1890 avec Louise Albertine Hubert (née en 1864 à Charsonville de Jacques Hubert et de Armantine Poullin).

Ils auront plusieurs enfants : Agathe Laurence Marie Joseph Chardon (née en 1891), Antonia Fernande Jeanne Chardon (née en 1892), Prudent Oscar Louis Chardon (né en 1893), Anne Marie Madeleine Andrée Chardon (née en 1903).

 

 

Exploitants au 20ème siècle

 

Entre 1906 et 1921 : Adolphe Dancarville (né en 1874 à Lombreuil de Antoine Dancarville et de Joséphine Delaveau) marié à Marie Thérèse Rouleau (née en 1874 à Charsonville de Paulin Rouleau et de Lucie Carrougeaux) marié le 7/1/1896.

Les beaux parents (Paulin Rouleau et Lucie Carrougeaux) habitaient la ferme ainsi que le grand père (Joseph Rouleau né en 1820 à Membrolles) en 1906.

Ils auront deux enfants : Charles Dancarville (né en 1898 – décédé en 1921, marié avec Agnès Guédet en 1920), Marie Louise Dancarville (née en 1900).

 

En Août 1919 (extrait du journal du Loiret), la ferme de Mortelle a été mise en vente (contenance de 97 hectares), mise à prix 30000 francs. Dépendant de la succession de Mlle Marie-Henriette Derré demeurant à St Hilaire St Mesmin. La ferme comprend : des bâtiments d’habitation et d’exploitation, une cour au milieu des bâtiments, un jardin au levant, une mare au nord des bâtiments et 9 pièces de terres labourables en différents endroits, le tout d’une contenance d’environ 97 hectares. La ferme est louée pour 9 ans, du 1er novembre 1916 pour les bâtiments et de mars 1917 pour les terres, avec la faculté pour les bailleurs et pour les preneurs de faire cesser le bail à l’expiration des 6 premières années, en se prévenant réciproquement 2 ans à l’avance.

 

Entre 1926 – 1931 : Joseph Abel Guédet (né en 1898 à Charsonville de Frédéric Guédet et de Léa Fricheteau décédé à la Chapelle St Mesmin le 11/2/1974) marié le 19/4/1922 avec Marie Louise Joséphine Dancarville (née en 1900 à Charsonville de Adolphe Dancarville et de Marie Thérèse Rouleau).

Les beaux parents (Adolphe Dancarville (né en 1874 à Sombreuil) et Thérèse Roulleau (née en 1874)) habitaient la ferme en 1926.

Ils auront deux enfants : Marie Thérèse Guédet (1922), Michel Guédet (1924)

 

Entre 1936 – 1946 : Désiré Anatole Isidore Hurault (né en 1885 à Epieds de Paul Hurault et Marie Breton), marié le 14/1/1920 avec Thérèse Chavigny (née en 1889 à Charsonville de Célestin Chavigny et de Judith Desmaisons).

Ils auront trois enfants : Irène (1920), Roger (1922 - 2015)  et Suzanne (1925 - 2006)

 

Dans la dernière moitié du 20 ème siècle, MM Nouvelon et Piedallu furent les derniers exploitants de la ferme.

 

Aujourdhui, la famille Piedallu est la dernière famille propriétaire de la ferme de Mortelle.

 

 

 

Sources :

Extrait de l’ouvrage de Michel Provost  « carte archéologique de la Gaule », « le Loiret » édition 1988

Loiret Généalogique

Archives Départementales du Loiret

Géoportail

BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières)

Archive privée (plan de Charsonville de 1670)