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le COMPA

Auteur : Poulot  Créé le : 30/03/2015 15:58
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Le Compa-Conservatoire de l’agriculture à Chartres

 

1er musée de l’agriculture français, labellisé Musée de France

 

Lorsqu’il ouvre en 1990, Le Compa est le Conservatoire du Machinisme et des Pratiques Agricoles, un musée technique consacré à l’agriculture. Il est installé dans l’ancienne rotonde de réparation des locomotives à vapeur de Chartres, un bâtiment construit en 1905. Il sera réhabilité par les architectes spécialistes des architectures industrielles, Reichen et Robert, en 1989-1990.

 

L’exposition permanente

Elle est marquée par la présence très forte des machines agricoles, qui sont ses objets fondateurs et son sujet principal. Son parti-pris muséographique et scénographique est exempt de sentimentalisme ou de nostalgie : il s’inspire, des travaux de Georges-Henri Rivière fondateur du musée national des ATP à Paris, ainsi que des innovations développées alors par la Cité des Sciences ou par le Conservatoire National des Arts et Métiers.

Il propose un parcours par séries de machines, témoins de la mécanisation et de la motorisation de l’agriculture des 19ème et 20ème s :

 

Les tracteurs : sont exposés les premiers tracteurs américains, le Case (Racine, USA, 1912), le Sawyer Massey (Ontario. Canada, 1910), ceux de la 1ère guerre mondiale, le Waterloo Boy (USA, 1916), le Moline (USA, 1918), le Renault HO (France, 1920), ceux de l’entre - deux guerres, le "Robuste ” (1930), le Lanz Bulldog (1938), ceux du Plan Marshall et des années 50/60 comme le Ford Ferguson, le Pony, le Percheron, Société Française ....

 

Les charrues : il s’agit de la collection emblématique de l'Institut National Agronomique de Paris-Grignon avec la charrue navette (France, 1850), la charrue dite “tic-tac” (France, 1850), le brabant double Bajac (Oise, 1930), la charrue Paillard de Pithiviers, de nombreuses charrues de pays… La collection comprend 200 araires et charrues - la plus importante de France.

 

Les moissonneuses : la première moissonneuse McCormick (USA 1831), la moissonneuse Guillotin (France, 1938), la moissonneuse-lieuse McCormick-Deering (USA, 1940)…

 

Les batteuses : une batteuse à manège fixe (France, 1860), une trépigneuse Egeley à tapis roulant (France, 1900), une locomobile Société Française (Vierzon, 1928) associée à une batteuse Merlin (Vierzon, 1930)…

 

Sans oublier d’autres machines-témoins qui viennent compléter ce grand panorama mécanique : semoirs, tonnes à traiter, pulvérisateurs, moteurs…

 

Les fermes : 8 maquettes de fermes aident à une double comparaison : celle de deux territoires différenciés (Beauce et Perche, champs ouverts et bocage) et de 2 types de fermes (grande ferme céréalière à cour carrée fermée en Beauce, petite ferme d’élevage dans le Perche, ainsi que leur évolution entre 1860 et 1990.

 

La patrimonialisation de l’agriculture

Des années 1970 aux années 90, on assiste à une floraison de musées d’agriculture dans toute la France. Une sorte d’âge d’or qui s’inscrit dans la période des Trente Glorieuses qui a vu disparaître la société rurale traditionnelle et ses pratiques agricoles.

L’idée d’un conservatoire de l’agriculture traduisait ainsi une volonté collective de sauver les vieilles machines délaissées dans les champs et les hangars. Ce sont les professionnels du machinisme agricole qui ont pris l’initiative en lançant en 1979 une collecte nationale de matériel agricole avec une grande chaîne de télévision publique. Cette collecte a suscité le don de 200 machines. Suite à ce succès et à un concours national lancé par l’Etat pour accueillir ces collections en créant un musée, 2 sites sont choisis, Niort et Chartres : le Musée des Ruralies est ouvert dès 1985 sur un site autoroutier. Il est consacré au matériel de polyculture/élevage, tandis que Chartres accueille 5 ans plus tard, le COMPA, avec le matériel de la grande culture céréalière et de la mécanisation agricole.

Un musée de société 

Quelques années après l’ouverture, le lieu connaît de profondes mutations, avec un élargissement des sujets traités. C’est à dire qu’aux questions strictement agricoles s’ajoutent celles, situées à leur immédiate interface, à savoir celles de l’alimentation et de l’environnement. Ce qui amène d’ailleurs ce musée à changer de nom en 1995. Il devient le « Conservatoire de l’agriculture » ou Musée Le Compa aujourd’hui.

La muséographie évolue parallèlement : des supports de muséographie plus interactifs et plus ludiques sont intégrés dans les expositions, et la collaboration avec des artistes s’installe de manière récurrente à partir de 1995.

 

Le Compa est devenu ainsi, au fil des ans, un musée de société, voire de civilisation. Il tente de donner des repères dans un monde changeant, afin de comprendre les mutations du monde contemporain et la relation rural / urbain. Les approches pluridisciplinaires sont systématisés : aux sciences et techniques sont désormais associés l’histoire, les arts, la sociologie, l’ethnologie, l’ensemble des sciences humaines …

 

Une politique de médiation forte qui propose une grande exposition par an, des expositions plus courtes, un programme événementiel dense, une cinquantaine de produits pédagogiques (de la maternelle à l’université), les anniversaires pour les enfants, un site internet : www.lecompa.fr très riche de contenu.

Cette politique culturelle très intense permet au musée de recevoir tous les ans entre 50 et 55 000 visiteurs, ce qui le place parmi les tous premiers musées de la Région Centre.

 

Les collections 

Le Compa dispose d’une collection de référence dans le domaine agricole, principalement sur les grandes révolutions agricoles du 19 et 20ème siècle (près de 5 000 pièces).

L’évolution de la collection est liée à l’évolution du musée (passage d’un musée de techniques à un musée de société). Elles se sont élargies à l’artisanat rural, en particulier les outils et machines utilisés par les métiers du cheval (bourrellerie, maréchalerie) ainsi que les objets significatifs du travail à la ferme, dans les champs et les jardins, mais aussi à l’alimentation, à l’élevage, aux modèles réduits et jouets agricoles.

Un fonds graphique a été constitué : affiches agricoles, gravures, dessins techniques, photographies, qui porte sur les représentations du monde rural. Enfin, très tôt, le musée s’est intéressé à la création contemporaine (par ex. les Bottes de Lilian Bourgeat, représentation décalée du jardinier ou du paysan).

 

Le Compa connait depuis 2 ans un afflux important de collections nouvelles. Il s’agit essentiellement de 2 transferts de collections provenant de deux musées de France qui ont fermé : Agropolis-Muséum de Montpellier (objets liés à l’alimentation et à l’agriculture provenant de différents continents : Europe, Asie, Afrique; musée des Ruralies de Niort (objets concernant la polyculture et la viticulture). Le Compa possède aussi une importante bibliothèque de plus de 2000 volumes.

A signaler: un atelier de restauration intégré qui fonctionne avec l’association des Amis du Compa pour restaurer les machines.

 

Le Compa 2  -  2013 / 2015

Ce nouveau projet de refonte des espaces et des contenus a pour objectif de remettre l’homme et les sciences humaines au centre du discours et d’intégrer aussi le questionnement lié au développement durable et à une nouvelle approche de la ruralité…