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Le Petit Journal N° 23

Auteur : Poulot  Créé le : 22/01/2022 21:58
Modifié le : 01/02/2022 21:43
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Le Petit Journal

 

 

N° 23 :Janvier 2022

 

Editorial 2022

 
Au terme de l’année 2021 qui a vu la pandémie due au Covid 19 et à ses variants nous ralentir dans notre activité, notre association, dont l’animation essentielle, était d’organiser les jeudis de l’histoire, s’est vu privée de cette manifestation chaleureuse, conviviale et culturellement enrichissante. Pour ceux qui disposent d’une adresse électronique, notre ami Régis Phélut a compensé, cette distanciation et le manque de contacts entre nous, en adressant autant qu’il le pouvait, toutes informations ou toutes actualités susceptibles de nous intéresser et de nous rappeler que, malgré le virus, Racines du Pays LoireBeauce est toujours vivante. De même tous ceux qui sont inscrits à la newsletter de loirebeauce-encyclopedia.fr reçoivent, le lundi matin, un mail leur annonçant qu’un nouvel article avait été publié sur le site. Je ne saurai inciter les adhérents qui ne l’ont pas encore fait, à s’inscrire à cette newsletter sur le site. C’est gratuit et permet de garder un lien avec l’association.
 
Par ailleurs, nous constatons : -que nombre d’inscrits à cette newsletter ne sont pas adhérents, -que le site est visité par des personnes dont la répartition géographique dépasse le périmètre du pays LoireBeauce, voir de l’hexagone. Ce qui nous conforte dans l’idée de faire vivre ce site et d’en poursuivre son alimentation et d’en améliorer la consultation. Je rappelle que ce site est mutualisé et que chacun d’entre nous peut être contributeur en apportant une histoire, un évènement,…qui lui est cher et dont il a envie d’en faire partager la connaissance.
 
L’année 2021 a surtout été marquée par le démarrage du projet I 2 PLB (Inventaire des éléments patrimoniaux du Pays LoireBeauce). Il a mobilisé tous les bénévoles du bureau et de l’extérieur et va déboucher, début 2022, sur la création d’un nouveau site dédié patrimoscopia.eu .com .fr. Nous en reparlons ci-après.
 
Nous n’avons malheureusement pu organiser la tenue de notre assemblée générale ordinaire en 2021. Dès que les circonstances le permettront nous en convoquerons une au titre de 2021 et 2022. Pour 2022, nous ne désespérons pas de relancer les jeudis de l’histoire. Le lancement de « Patrimoscopia » donnera lieu à un vernissage dès la fin de l’hiver.
 
Nous rappelons que, comme toutes les associations, le fonctionnement de la nôtre est assuré par ses adhérents, la disponibilité que chacun peut consacrer à la vie de l’association en constitue la force vive. J’invite le plus grand nombre à rejoindre le pool des bénévoles.
 
François Pointereau, président

 

Le projet I 2 PLB-Patrimoscopia

 
Dans notre petit journal n°22, nous vous avons décrit les difficultés que nous avons rencontrées pour monter le projet I 2 PLB (Inventaire du Patrimoine en Pays LoireBeauce) et trouver les financements notamment auprès de l’Union Européenne. Les calendriers de mise en œuvre du projet et d’attribution contractuelle du financement leader (acquit le 15 juin 2021) nous ont contraint à prendre des risques mesurés de façon à démarrer le projet le plus tôt possible en 2021, sachant que les engagements financiers doivent être achevés le 31 mars 2022.
 
Lors de la dernière assemblée générale de l’association, le 2 octobre 2020, nous évoquions le recrutement de deux volontaires du Service Civique. Nous avons dû, toute affaire cessante, changer notre fusil d’épaule, les projets Leader n’étant pas éligibles à l’emploi de ces volontaires. Nous nous sommes alors orientés vers la recherche d’étudiants en master pour laquelle nous avons eu vingt-cinq réponses au niveau national. Compte tenu de la situation sanitaire, l’audition des candidats s’est faite par visio-conférence. C’est ainsi que nous avons retenu un étudiant en géographie de l’université de Nancy, Valentin, qui a une spécialisation en géomatique, et une étudiante en histoire-patrimoine avec une orientation tourisme de l’université d’Angers, Clara.

 

Clara

Valentin
 
Ces deux stagiaires ont été accueillis par des membres du bureau, au Relais Saint Jacques à Tournoisis où ils se sont installés le 14 mars 2021. Dès le lundi 15, une twingo a été louée et les premiers rendez-vous pris avec les élus ou les représentants des municipalités désignés pour leur connaissance du patrimoine et l’histoire de leur commune. Nous avions convenu qu’il était plus judicieux que les stagiaires eux-mêmes arrêtent leur programme de visite dans les communes, en privilégiant le circuit court entre eux et l’homme ou la femme- ressource désignés par les communes. Chaque commune a été visitée deux voir plus fois en fonction de la disponibilité des correspondants ou de la multiplicité des sites à inventorier et photographier. Cette phase de prise contact s’est globalement déroulée au mieux. Pour seulement quelques communes nous avons dû intervenir pour terminer les visites de terrain avant le départ des stagiaires.
 
Pendant les quatre mois de l’enquête terrain, Clara et Valentin ont parcouru 4422kms dans le pays LoireBeauce. Muni d’un smartphone géolocalisateur, ils ont pris près de 7500 photos relatives à 960 points d’intérêt patrimonial. Chacune des 48 communes du pays sont représentées en fonction du patrimoine présenté par les interlocuteurs. Tout en collectant les informations sur les lieux patrimoniaux mentionnés par les communes, ils ont rédigé pour chaque point une note synthétique de présentation et d’explication d’un maximum de 500 caractères (3, 4 ou 5 lignes). Ce projet nous a permis d’identifier dans chaque commune des correspondants histoire patrimoine. D’autre part l’engagement pris dans ce projet de mettre à disposition des visiteurs du site l’accès direct aux livrets militaires et fiches nécrologiques des morts pour la France de 14-18 a été tenu et vous est présenté ci-après.
 

Avec les membres du bureau impliqués dans le suivi du projet, les stagiaires ont participé aux échanges permettant de trouver un nom suffisamment explicite pour désigner le projet à savoir patrimoscopia. Les noms de domaine  patrimoscopia.eu/.fr/.com ont été immédiatement réservés. La même méthode a été utilisée pour arrêter la charte graphique du nouveau site avec la création du logo, présenté ci-dessous. La mise en service du site sera l’occasion d’un vernissage, vraisemblablement en mars ou avril.

 

Patrimoscopia honore les morts pour la France du pays Loire Beauce

Dans le projet « Patrimoscopia », la mise en ligne des livrets militaires et fiches nécrologiques de chaque mort pour la France, durant la guerre de 14-18, sur l’ensemble des 48 communes du pays Loire-Beauce est prévue. A partir des points géolocalisés de chaque monument aux morts, il sera possible d’obtenir la liste des noms des morts pour la France de la commune et d’accéder à chacun d’entre eux en cliquant sur leur nom. S’ouvriront alors les pages du livret militaire et de la fiche nécrologique. C’est ainsi une façon de ne pas oublier ces milliers d’hommes fauchés dans leur jeunesse pour la défense de la France et de leur rendre hommage. Ce sera également un moyen facile et rapide pour compléter d’éventuelles recherches généalogiques ou découvrir pour des plus jeunes des bribes de leur histoire familiale.

 
Pour ce faire, un gros travail est en cours de réalisation par plusieurs bénévoles de l’association. En partant de la liste des noms sur les monuments aux morts, ils recherchent sur le site des archives départementales du Loiret et du Loir et Cher et sur celui de Mémoire des hommes les documents correspondant à chacun d’eux qu’ils téléchargent et qu’ils enregistrent. C’est au total plus de 2000 morts pour la France qui concernent notre territoire. Parmi les difficultés rencontrées lors de ce travail, il y a les différences d'orthographe, les prénoms (le second parfois utilisé à la place du premier ou un surnom), les homonymes...
 
Pour chaque Mort pour la France, on a donc une fiche Mémoire des hommes avec les renseignements succincts et une fiche Registre matricule plus complète avec son identité, celles de ses parents, sa profession, quelques indications sur son physique et son parcours militaire, citations... (ou condamnations !). Sont précisés les lieux de décès, lieu de sépulture, adresses successives...

Ci-dessous le ressenti d’une de nos bénévoles, Maryline, au fil de ses recherches : "Ces relevés, qui concernent des tout petits villages, m'ont permis de mieux me rendre compte notamment du nombre d'hommes disparus en ces 4 années sur des très petites communautés et donc de réfléchir à la transformation de la vie des familles mais aussi du village (par exemple quand je vois dans un village qu'ont disparu un boulanger, un épicier et une bonne dizaine d'agriculteurs... entre autres). Le désarroi de ces familles de disparus, très nombreuses, dont le décès n'a été "validé" qu'en 1920 ou 1921... Qu'ont-ils pu ressentir devant une telle incertitude ? Certains cas "particuliers" très marquants comme ce jeune tué le jour de ses 20 ans, ou cette famille où 3 frères ont été tués à la guerre en moins d'un an et où le père est décédé (à son domicile) la même année...Ma tristesse devant ces très nombreux hommes dont la vie se résume sur leur registre matricule à "incorporé le ...", "tué le ...). 2 lignes sans aucun détail pour résumer une vie de 20 ou 30 ans, voire plus, et un combat de parfois plusieurs années...Et ma (toute petite) satisfaction de participer à ce relevé et de redonner un petit instant "vie" (ce n'est pas du tout le bon mot, je n'arrive pas à trouver !!!) à tous ces Morts pour la France."

 

Ce Papillon qui fait la fierté des Cravantais

         
Le 22 août 1882 à huit heures du matin, Ferdinand BOUCHERON maire de Cravant, ne se doute pas que le garçon dont Médard VALADON, entrepreneur de battages, vient de déclarer la naissance sera, 40 ans plus tard la fierté de son village.
 
Gaston le fils en question va grandir au milieu des activités de son père.
 
Ces activités paternelles incitent le jeune Gaston à s’engager comme compagnon du tour de France en tant que maréchal ferrand-mécanicien. De retour à Cravant, il va rapidement diversifier l’activité paternelle en y ajoutant la vente et la réparation de bicyclettes, de machines à coudre, de chaudières à vapeur et bientôt d’automobiles.
 
En 1919, il achète le moulin désaffecté de Vétille à Beaugency où il va entreprendre une activité de « mouchetier » (apiculteur). Outre le miel, les abeilles produisent beaucoup de cire que Gaston va très rapidement valoriser sous forme de cirage sous la marque « Avion ». Ayant installé un atelier d’emboutissage dans son moulin, il conditionne le cirage dans des boites qu’il fabrique lui-même.
 
Toujours attentif, à ce que son produit réponde bien aux attentes de ses clients, il se rend rapidement compte que ses boites sont difficiles à ouvrir. L’idée de mettre au point une « clé magique » pour en faciliter l’ouverture germe rapidement dans son esprit. Et c’est ainsi qu’il met au point le fameux « papillon » qu’il va riveter sur le coté des boites circulaires.
 
En 1922, cette invention est primée au concours LEPINE et brevetée. Bientôt il fournira toutes les grandes marques en papillon et rivet de fixation comme l’Eclipse, Lion Noir, Ca va seul, Kiwi.

 

Boite de cirage avec son papillon

 

L'Exode en 1940 d'un Paysan du Hameau de Chandry d'Ouzouer le Marché,

rapporté par lui même (Armand Pelle

 
Ce texte nous a été transmis par la secrétaire de mairie de Charsonville lors de la rencontre avec les stagiaires. A la suite d’une lecture à voix haute, il nous est apparu qu’il était écrit en vers. Nous nous sommes, alors, attelés à lui redonner une transcription sous forme de poème. Celui -ci comporte dix pages dont voici quelques extraits. La totalité du poème est accessible sur le site Loire beauce encyclopedia.
 
en tapant Chandry dans la case Recherches
 
10 feuillets sur papier de soie écrits au crayon de bois,
 
Document transcrit, le 12 décembre 2013 par Sylvie Pousset 45130 Baccon
 
Mis en forme de poème par M.-C MARINVAL  Racines du Pays Loire-Beauce en nov 2021
 

Le Petit Echo de Beauce

En juin 1982 était publié le numéro 1 du « Petit écho de Beauce », bulletin intercommunal du Pays de Beauce du Loiret. Il a été édité par la toute nouvelle association « Vivre au pays » créée à l’initiative de quelques-uns dont Messsieurs Jean-Claude Menard et Philippe Parou, respectivement maire de Sougy et Huêtre. L’objectif de ce bulletin était d’en faire « un lieu de rencontre entre tous les habitants ». « Nous avons réalisé avec les membres de la Jeune Chambre un test sur la commune d’Huêtre, la plus petite des communes en nombre d’habitants et le résultat fut jugé satisfaisant. Nous avons alors décidé de créer une structure pour éditer entre autre ce bulletin, c’est pourquoi une association loi 1901 a été constituée le 5 mai … ». L’idée qui animait cette association était que le contenu du «Petit Echo »soit réalisé par les habitants. Le premier numéro a vu le jour en juin 1982.

Les membres fondateurs

Au terme de 38 ans d’existence lors du dernier Conseil d’administration, les administrateurs de l’association « Vivre au pays » ont décidé de la dissoudre. Ils ont choisi d’attribuer le solde de ses comptes à notre association. Le leg a été de 1570,17 euros, versé en juin 2020 sur le compte de l’association RPLB.

 

Le Pain par André Gilbert dit Dédé, L’haritage pardu, 1995

 
Au moment où la baguette de pain blanc est patrimonialisée d’une part et où les grandes surfaces en font un produit d’appel d’autre part, ce clin d’œil de Dédé à nos boulangers et au bon pain de quatre livres rappellent à nombre d’entre nous des souvenirs d’enfance chargés d’émotion.
 
ci-dessous le texte de Dédé en patois beauceron tiré de son livre « L’haritage pardu » l
 
Quanqu’ j’ étin gna et pi d’une grande famille, y avé des corvées qu’fallé bin fère ; l’ matin avant d’allé à l’école, on allé au pain ; y avé bin l’ boulangé qui passé dans l’bourg, avec sa dérouine à 3 roues, mé cété l’ pétit pain, ç’lui des bourjoués et des renquiers qu’avint des sous ; nous on ach’té qu’ du grou, des pains d’quate livres,fendus ; on payé avec la taille et l’ boulangé y fésé l’appoint du poids avec une pesée ; comme on até huit ou dix à la méson, en fallé deux ; cété du bon pain ; l’ four chauffé au bon boulio fendu, quanqui l’ été chaud, y raclé lé braises, lé metté dans l’ étoufoué en tole, ça s’ applé du brasi et ça sarvé dans les fournios à braises, donc apré y l’enfourné ; en sortant du four on senté l’ pain chaud dans tout l’village ; on allé au pain à deux ; en r’venant on commencé par mangé d’la pésée, mé on amé mieux pignoché les croutes qu’y avé dans la fente ou bin l’ bout du grignon ; si ça s’voyé d’trop, on s’ fésé attrapé.
 
Cheu nous l’ matin on déjeuné avec un grand bol de café au lait avec deux ou trois tartines routies, c’été une tartine d’ la largeur du pain fendu,de deux ou trois centimètres d’épaisseur, grillée su les braises ou l’ fournio. A tous les r’pas, y avé la soupe au pain ; la mère a coupé des lichettes dans la soupière juste avant d’ la mangé ; quanqu’ y avé un plat avec de la sauce, on fésé dé saucettes pour pomper tout l’ jus ; y avé aussi les mouillettes pour les eus à la coque, du fromage sec, un petit bout et un gros chignon d’pain ; les gnas à la cantine deux grousses tartines de pain avec un bout d’ cochon apéli enter lé deu ; fallait pas fère de trop sou, fallé l’ mangé sec et par l’ dessus tavé l’ droué à la morale : « Mon p’tit gars, ça s’respecte, y’ en a tellement qui n’on pas et tu sé pas si t’ en aura toujou. ». J’ m’ en suis rap’lé en Allemagne pendant la guerre.
 
           Dans les lé farmes on en mangé encore pu ; y avé la soupe matin, midi et soir, ou la trempée l’été ; y avé aussi l’ gouté pendant lé quate mois avec un creusiot d’ fromage mou, et pi dans lé plats y avé défoué pu d’ jus qu’ d’ pitance.
 
         Nous les ouvriers-on disé pas lé artisans- on mangé moins d’cochon, mé eux y n’avint à tous lé r’pas, fré l’ amtin et le souère, chaud l’ midi ; dans une farme de trois charrues y tuin un cochon tous les mois.
 
       Pour l’ fromage sec, les gars y n’en mangint pas tant qu’y voulent bin dire, un grou bout à chaque repas, ça fésé un peu pu d’ cent grammes, mé y mangint aussi du fromage mou, l’ matin avec un gendarme et pi l’ été au gouté et l’ souère avec du sel, du poivre, d’ l’ognon, mé jamais avec du sucre.
 
     J’oublie d’ dire, l’ pain cété sacré, cété l’ chef de famille ou l’ mète charquier dans les farmes qui l’ coupint avec pour tout l’ monde ; y fésé l’ signe de croix d’ sus avec la point de leu coutio avant d’ fère l’entame ; on l’ metté jamé sen d’su d’ sou, ç a v’lé dire que y avé l’ diable dans la méson.
 
Surceu, bon appétit

 

Des fidèles de Jeudis de l’Histoire et des actifs dans le monde

associatif culturel : ils nous ont quitté.

 
L’année 2021 a aussi été marquée par la disparition de deux de nos fidèles adhérents, René Burgevin et Bernard Chevolot. Nous avons une pensée toute particulière pour leur famille.
 
Bernard comme René tous deux étaient engagés dans le monde associatif patrimonial.

 

René Burgevin

Bernard Chevolot