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Patay dans la tourmente de la guerre de 1870.

Auteur : Admin  Créé le : 18/02/2024 17:03
Modifié le : 22/02/2024 22:26
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LBE reproduit ci-dessous un résumé de la conférence, organisée par la Médiathèque Marcel Proust de Patay d’Eric Guiset Président du comité du Souvenir français de Patay :« Patay dans la tourmente de la guerre de 1870 » le vendredi 9 février,à la salle des fêtes, Le thème central de cette conférence était de présenter les évènements et leurs répercussions sur la population et les bâtiments.Dans les champs situés sur les sites des combats comme à Coulmiers ou Epieds-en Beauce, on retrouve encore de nombreux objets de cette guerre. Une belle collection de souvenirs est visible au musée de la Guerre de 1870 à Loigny-la-Bataille.

Pour rappel :

La guerre franco-allemande de 1870-1871, parfois appelée guerre franco-prussienne, guerre de 1870 ou guerre de septante est un conflit qui oppose, du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871 soit 6 mois et 10 jours, 230 000 fantassins français contre 462 000 fantassins prussiens, 25 000 cavaliers français contre 56 000 cavaliers prussiens et 1 600 000 hommes mobilisés français contre 1 400 000 hommes mobilisés prussiens. Napoléon III contre Guillaume 1er.

Les pertes 139 000 morts français et 51 000 morts prussiens, 474 414 prisonniers français.

Victoire allemande, traité de Francfort. Chute du second empire, proclamation de la troisième république et unification de l’empire allemand.

Déroulé des évènements à Patay et dans les environs:

Le 19 juillet 1870, dans le Loiret, mobilisation de tous les hommes jusqu’à l'âge de 45 ans afin d’assurer la défense de Paris. Les MOBLOTS, comme on les appelle, constituent le 37e régiment des Mobiles du Loiret et complètent le 73e régiment de l'Isère. Ils se confrontent au Uhlans et Cuirassiers blancs, ces derniers avancent inexorablement et envahissent les territoires. Il en résulte, dès le 30 septembre, des réquisitions (bétail et vivres). Le 11 octobre 1870, les hommes de Bricy sont arrêtés et déportés à STETTIN en Prusse.

Joseph FAUCHEUX, maire de Saint Péravy la Colombe est battu, fouetté, emmené tiré par un cheval. Il creuse sa tombe, il doit être fusillé au petit matin. Un prussien le libère, il retourne chez lui pour y mourir en 1873 des suites de ses blessures, il est âgé de 45 ans.

Le 9 novembre 1870 se déroule la bataille de Coulmiers sous les ordres du Général D’AURELLE DE PALADINES. Le Général CHANZY se loge ensuite avec son état-major au Château de la Fontaine à Saint Péravy.

Le 1er décembre, Les troupes françaises se trouvent alors à Patay et le clocher de l’église sert d’observatoire. Le général reçoit les informations sur le toit terrasse d’une maison voisine.

Le champ de bataille se trouve du côté de Guillonville.

Les combats de la bataille de Villepion voient la mort du Capitaine Henry DE SUAREZ D’AULAN, du quatrième régiment des dragons.

Avant leur engagement, les zouaves pontificaux entendent la messe le 2 décembre à 2h00 du matin en l’église de saint Péravy.

La bataille de Loigny se révèle un désastre. Les blessés sont soignés dans l’église de Patay. La sacristie voit les amputations s’effectuer. 8 chirurgiens irlandais prêtent main forte.

Dans la nuit du 3 décembre, l’évacuation des blessés s’effectuent en direction d’Orléans. Il y a un embouteillage de voitures hippomobiles : Certains blessés prêts à 15 heures ne partirons pour Orléans qu’à 6 heures du matin !

Des barricades sont montées pour tenter de défendre Patay. Le 75e régiment des mobiles du Loir et Cher est en première ligne. Pendant ce temps, l’armée prussienne basée à Rouvray Sainte Croix bombarde Patay. La plus grosse cloche du clocher de Patay est touchée par un obus. La fonderie Bollée de Saint jean de Braye la remplacera en 1871 par une nouvelle qui se prénomme Ernestine.

Combats devant l'église de Patay

Ce combat de Patay sera la cause de 38 habitations touchées par les bombardements ainsi que de 17 incendies. L’hospice de Patay, à l’emplacement de l’actuelle maison de retraite, sert d’hôpital. La température extérieure est de – 17°. Blessée par un obus, Juliette PIGALLE, âgée de 15 ans, est amputée des deux mains.

Une souscription sera lancée pour la reconstruction des maisons détruites ; elle se nomme « La souscription du sou des chaumières ».


 

En 2023, une plaque complémentaire est apposée dans le carré militaire du cimetière de Patay. Y figurent les noms de 8 soldats français, de 3 soldats Prussiens et de 11 Bavarois et celui de Jules Ferrand, âgé de 16 ans, mort le 10 mars 1871 dans les Deux Sèvres. Il était conducteur de voiture hippomobile au 1er régiment des hussards.

Le 4 décembre 1870, vers 2h00 de l’après-midi, reprise des bombardements sur Patay. Le vicaire accompagné de deux prisonniers allemands, agitant un drapeau blanc, demande la cessation des combats. Fuite des hommes de Patay. Il en restera seulement 22, essentiellement des hommes âgés, avec toutes les femmes. Les Prussiens envahissent pour la deuxième fois Patay. Ils pillent et s’installent dans les maisons qu’ils saccagent. L’abbé Garnier organise le ravitaillement en tuant des vaches en liberté qu’il vend 6 sous la livre.

Après le retrait des Prussiens, une indemnisation des victimes s’effectue avec la création d’un emprunt de 17 000 francs or avec des obligations au porteur d’un montant de 100 francs.

La légion d’honneur est demandée pour Hippolyte Garnier, vicaire de Patay mais Monseigneur DUPANLOUP s’y oppose.

En 1903, création des associations d’anciens combattants : à Patay ce sera la 1790 ème section des Vétérans et le drapeau portera la devise « Oubliez jamais ».

On peut trouver en hommage à cette guerre courte et bien souvent méconnue :

  • Le restaurant de Faverolles à Terminiers « Aux Zouaves ».

  • Le bouclier décoratif commémorant la bataille de Loigny par Maurice Edme  DROUARD à la mairie de Patay

  • Dans l’église de Patay, une plaque pour honorer les héros de la bataille PATAY-LOIGNY des 2 et 4 décembre. En 1884, un vitrail représentant Charrette existait également et sera détruit par l’explosion du train de munitions en gare de Patay le 15 août 1944.

Tous les ans, le 11 novembre, pour respecter la devise du Souvenir Français « A Nous le Souvenir, à Eux l’Immortalité », les enfants sont invités à fleurir les tombes des morts de 1870.

Inauguration du Monument aux Morts de Gémigny

Le carré militaire consacré aux morts de la guerre de 1870 au cimetière de Patay