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Petit Journal N°8 VIDOCQ / Bande d'Orgères?

Auteur : Poulot  Créé le : 12/07/2012 09:00

VIDOCQ SERAIT-IL ISSU DE LA BANDE D’ORGERES ?

 

« Et si le Beau-François et Vidocq ne faisaient qu’un ? On va crier aussitôt haro sur ce prétendu historien qui accable d’inepties un passage de notre histoire parfaitement vérifiable. Et pourtant ! Depuis la découverte à Chartres, en 1824, d’un corps à moitié déchiqueté par les loups, et à ses côtés un bâton noueux, digne des bandits d’Orgères, d’aucuns ont pu certifier qu’il s’agissait bel et bien du beau-François, alias François Pelletier, ou Jean Auger, plus vraisemblablement  François Girodot, 24 ans, chef emblématique de la Bande d’Orgères.     En cette année-là, une page se tournait officiellement, mais pour autant était-elle réellement fermée et pour toujours ? Eh bien non car la légende du Beau-François qui s’est évadé deux fois, la deuxième pour de bon en juillet 1799, est passé au travers des mailles pourtant serrées de la gendarmerie, et l’image du bandit vont rester ancrées dans la mémoire beauceronne. Les anciens que l’oralité a nourris de légendes affirment que le cadavre en question n’était pas celui du Beau-François.

Plusieurs thèses se font jour à partir de témoignages plus ou moins fiables, mais qui ont le mérite d’entretenir la mémoire collective et faire le bonheur des conteurs pour maintenir la pression sur les esprits en mal d’histoires.

Nourrissons-nous d’abord de cette première approche sur le destin du Beau-François due à la perspicacité légendaire de mon ami Gérard Boutet, écrivain et historien de talent dont les ouvrages sur la Beauce ne se comptent plus. En 2009, il publie La nuit des chauffeurs (Editions du Corbeau), ouvrage complémentaire dans la droite ligne de ses nombreux divertissements théâtraux où il nous régale par l’intérêt qu’il suscite en faisant revivre des personnages cauchemardesques avec cet accent du terroir bien ancré dans ses racines régionales. Mais revenons sur terre, puisqu’il nous apprend que des témoins ont vu le Beau-François en uniforme rutilant dans les troupes autrichiennes en 1815, ou dans la marine. On croit le reconnaître mais on le confond. En 1824, l’homme le plus recherché à théoriquement 49 ans, ce qui n’est pas encore un âge tout à fait canonique. Mais à force d’être traqué, physiquement il tente de se vieillir ou de se rajeunir. Mais de là à évoquer des théories de gens qui n’ont vu qu’un fantôme, il y a un pas que l’on ne saurait franchir.

Dans mon ouvrage Sur la trace de la  Bande d’Orgères (Sutton -2007), je me fais l’écho de certains témoignages qui l’ont vu faire le coup de feu en Vendée.  Mais en l’absence de pièces d’identité fiables, seule la description de l’individu, par exemple sur son passeport, tenait lieu de signalement potentiel. De passeport, il n’en avait point, préférant, contraint et forcé, de continuer à séjourner en Eure-et-Loir, son lieu de prédilection et de chasse du temps où il était à la tête de sa bande. A défaut d’être sûres, des personnes de bonne foi supputaient, et il suffisait de peu de choses pour puiser dans leur mémoire l’approximation de leurs certitudes.

Mais alors si le Beau-François n’était pas le cadavre de 1824, qu’était-il devenu ? Après tout, à moins de deux cents ans après les faits, pourquoi n’irions-nous pas de notre thèse au risque de choquer ? …»

A suivre

Philippe REGNIER  - 28 juin 2010

 

 

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