Petit Journal N°19 Page 3

Auteur : Poulot Créé le : 19/02/2016 14:18
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PHARES AERONAUTIQUES

Les phares aéronautiques sont des repères de navigation aérienne à vue, de nuit ou par temps brumeux, employés à partir des années 1920. En France, ils furent, dans un premier temps, destinés à l'Aéropostale et les premières lignes aériennes régulières (Londres-Paris). Ancêtres des moyens de radionavigation actuels, ils étaient allumés peu de temps avant le passage de l'avion, par un habitant local (instituteur, garde-champêtre, meunier) qui en recevait la demande par la Poste ou Télégramme. À en reprendre l'œuvre de Saint-Exupéry, Vol de nuit dans lequel la philosophie du courrier sacré y est décrite, on comprend à quel point les aviateurs ont risqué leur vie pour faire passer les lettres par ''vol de nuit''. En effet, pour annoncer une heureuse ou triste nouvelle dans les familles, pour porter les mots d'amoureux, ces phares aéronautiques constituaient la dernière main tendue vers les pilotes.

Historiquement, les phares aéronautiques sont d’abord des signaux lumineux utilisés pendant la Première Guerre mondiale sous forme de projecteurs adaptés pour permettre aux bombardiers de nuit de rejoindre les lignes amies. Puis, la paix revenue, ils aident les pilotes à trouver et à identifier les champs d’aviation. Les pilotes emportent avec eux les fiches (BANé)* de chaque terrain mentionnant la position de l’aérodrome par rapport à la ville, le balisage, les aides à l’aviation et a anticiper les principaux obstacles. Assez rapidement, les principales routes vont être équipées : Paris - Strasbourg, Bordeaux - Toulouse - Marseille, Paris - Bruxelles, Paris - Bordeaux. L’axe le plus important est celui qui relie la Grande-Bretagne à la Méditerranée et qui passe par Paris, Lyon et Marseille. Ce réseau national de phares est raccordé aux réseaux belges, hollandais, anglais, allemands et même...suédois……….

Les Allemands avaient avant la 1ère guerre mondiale développé ce système sur leur territoire eux qui contrairement aux pilotes Français ne couraient pas après les records sportifs ; en effet leur but étaient les longues distances les amenant à voler loin et longtemps soit par temps couvert ou de nuit. Les Américains, comme les Français s'équiperont après la guerre. Le réseau français va se développer jusqu’à compter 182 phares en 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

*Un Bulletin de la Navigation Aérienne, le BNAé, est une publication mensuelle du ministère de l’Air qui informe les équipages et les compagnies des évolutions des infrastructures utilisées pour les vols. Ce document est édité de 1920 à 1940. Les N° 1 & 2 de mars et avril 1920 paraissent ensemble, suivent les N°3 en juin, le N°4 en juillet etc....Au total 232 N° rassemblés peuvent être consultés ; soit 6000 pages (bonne lecture !)

Phare de BASIEGE

CONTACTS

C'est le ''cercle historique'' de Villereau (59) qui a interpelé l'association ''Anciens-Aérodromes'' ''2A'', intrigué par ce mât en béton avec plateforme à l’abord de leur village qui aurait servi autrefois à l'aéronautique (sic). Notre association dont les membres avertis et très pointus selon leurs spécialités toutes aéronautiques n'avaient pas isolé ni détaillé l'histoire particulière de ce qui pour eux n'était qu'un élément parmi les autres signaux lumineux qui servirent au repérage et à la signalétique de sécurité sur les aérodromes. Il se trouve que suite à nos travaux deux personnages de LMBC ''La Mémoire de Bordeaux Contrôle'' ; Louis DELALONDE & Daniel JOUSSE, qui de leur côté avait travaillé sur le sujet adhérèrent et à notre travail et à notre association; Ils proposent dans le sud-ouest expositions et conférences. Seul représentant de cette association en région centre, à cause ou grâce au phare aéronautique de l'aérodrome ''Orléans-Saran'' j'ai pris l'initiative de créer un diaporama que je présente aux associations demandeuses et intéressées par le début des activités aéronautiques. Ce diaporama détaillé raconte à la fois l'efficacité des signaux lumineux et la création des routes aériennes ainsi que les débuts difficiles des 1ères compagnies aériennes. Je profite de l'occasion pour mettre en valeur le travail de l'association ''2A'' et celui des gens de LMBC ainsi que tous ceux qui ont contribué à faire connaître cette époque particulière ou seuls les phares aéronautiques jalonnaient les routes aériennes repères indispensables pour les pilotes pendant leurs ''vol de nuit''.

TRAVAIL DE MEMOIRE ''lieu de mémoire ? Ou mémoire des lieux ? ''

- « Se souvenir d'un lieu, c'est habité le temps ; se souvenir de l'éphémère, d'un spectacle vivant dans l'émotion de la mémoire individuelle ou collective sur un lieu ou seuls subsistent des vestiges ; ruines de quelques bâtiments et empreintes des hommes »

Jean- Claude CARPENTIER