Rechercher un article, un évennement, un acteur à l'aide de mots clé    

Raymond RABIER : ce Cravantais qui a refuse le STO.

Auteur :  Créé le : 21/11/2021 21:39
Modifié le : 21/11/2021 22:20
Exporter l'article au format pdf

LBE reproduit ci-dessous un article d'Agostino ZAGO des Nouveaux Horizons qui nous a été transmis par le mémorialiste de Cravant , Daniel MAILLARD

Ce 24 décembre 2014, l’église Saint Martin de Cravant, n’est pas assez grande pour accueillir les très nombreux membres de l’Union Nationale des Parachutistes, venus accompagner leur camarade d’armes, Raymond RABIER.

Né le 11décembre 1922, Raymond RABIER, avait à peine 18 ans quand survint la débacle de 1940 .

Alors qu’il débutait le métier de marchand de volailles, la capitulation de juin 1940 le met hors de lui. Vivant en zone occupée il refuse le diktat de l’occupant « boche ».

Le 4 juin 1943 , il passe la visite médicale et est reconnu bon pour le Service du Travail Obligatoire (STO) en Allemagne. Avec son camarade leur refus est catégorique et leur désir le plus cher : « Foutre le Camp ». Mais aller vers le nord est impossible, car la France occupée est trop surveillée.

.

Donc le sud s’impose aux deux amis qui dès le 7 juin 1943 partent à bicyclette, passent la ligne de démarcation sur le Cher et se retrouvent en zone libre.

Après de multiples péripéties, ils arrivent aux Pyrénnées le 17 juin, mais ils sont rapidement arrêtés par une patrouille franquiste. Le 19 juin, ils sont enfermés à la prison de Balbastro.

Le 12 juillet 1943 ils sont transférrés au camp de concentration de Miranda del Ebro et en novembre vers Malaga.

La chance va alors sourire aux audacieux Cravantais. L’Espagne de Franco a du mal à nourir sa population. Elle va répondre favorablement aux propositions américaines d’échanger des prisonniers contre des sacs de farine, sous l’égide de la Croix Rouge.

Le 29 novembre 1943 les deux amis embarquent pour Casablanca où ils arrivent le 1er décembre.

Le 4 décembre 1943 ils s’engage au 1er régiment de Chasseurs parachutistes.

En janvier 1944, en Algérie il obtient le brevet de para américain et français.

A partir de ce moment Raymond RABIER va participer activement à la libération de la France occupée. Ce sera successivement la Sicile, l’Italie, la Provence puis la remontée vers le nord.

En septembre 1944, il rejoint de Lattre dans les Vosges. Blessé, le 21 octobre 1944 il sera opéré au Val de Grâce.

Raymond RABIER sera démobilisé le 28 février 1946 à Pau.

Il rentre à Cravant et va reprendre le cour de sa vie civile et rentrer dans le rang:c’est la suite logique.

C’est le livre de ses mémoires « l’Evadé de France » qui dévoilera son incroyable histoire.

Le 29 août 2010 il est fait chevalier de la Légion d’Honneur des mains du colonel Para ZERAFA.

 

Le chant des Parachutistes entonné par ses camarades d’armes à la sortie de sa dépouille de l’église Saint Martin reste très présent dans les oreilles de Cravantais.