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Patay fête les 110 ans de la statue de Jeanne ce 18 juin 2023

Auteur : Admin  Créé le : 23/06/2023 17:29
Modifié le : 25/06/2023 16:39
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A l’occasion de cet anniversaire, la Mairie de Patay a demandé à Patay

Françoise MICHAUD-FRÉJAVILLE présidente honoraire de la Société Archéologique et Historique de l’Orléanais.

Son discours, place Jeanne d’Arc est retranscrit ci-dessous

 

Il y a 110 ans, le dimanche 22 juin 1913, à 4 jours près 594 ans après les combats, Jacques Soyer (1870-1950), conservateur des archives départementales du Loiret, fut invité à prononcer le discours de l’inauguration de la statue de Jeanne d’Arc due à Louis Fournier sur la « place Jeanne d’Arc ». Le texte fut édité en huit pages dans le Bulletin la SAHO de l’année (p. 427-434), et republié en un livret avec des reproductions de cartes postales, montrant la place, les fleurs, et un nombreux public… mais pas le moment de l’orateur. Il y avait eu aussi prises de parole du maire M. E. Léger, du conseiller général L. Daviau. Nous avons de ces mêmes fêtes une évocation dans les Annales religieuses du diocèse (1913/n° 27, du 5 juillet) : celle du triduum du samedi 21 au lundi 23 juin, avec messes, homélies, chants et, nous dit-on, très grande assistance. On y passe sous silence cette cérémonie laïque du dimanche, tout en soulignant que « l’entente cordiale des autorités religieuses et civiles, du comité organisateur et de la population a eu pour résultat des fêtes admirables qui ont dépassé tout ce que l’on pouvait admirer ». Une image-souvenir pieuse : « L’inauguration et la bénédiction » fut éditée par la maison Blanchard avec l’image intitulée « La Bienheureuse jeanne d’arc communie dans l’église de Patay, le 19 juin 1429 ». Le journal du Loiret du 23 juin relate qu’une apostrophe regrettable interrompit brièvement le discours du conseiller Daviau.

J’ai lu dans la presse le compte rendu de l’inauguration, le 18 juin 2021, dans le jardin de la mairie, sans public pour des raisons sanitaires, de l’autre statue de Jeanne d’Arc, la longiligne œuvre de Claire Boris, aux cheveux au carré -ou est-ce le casque ?-, la main gauche sur le cœur, la droite tenant l’épée nue mais pointée presqu’à terre. Elle est en marche. Une hachette est accrochée à la ceinture. Étrange rappel de l’autre Jeanne de 1472 à Beauvais, en face des Bourguignons de Charles le Téméraire ?

Que dira la presse demain, si elle en parle, de la présente journée du 594e anniversaire de la « bataille de Patay »?

Nous voici donc devant cette statue de Jeanne, une effigie de taille humaine, debout, en armes, marchant vaillamment, l’étendard flottant. Hélas, ce n’est peut-être pas la meilleure de la douzaine des modèles proposés entre 1803 et 1910 en pierre ou en métal, en vue d’installation en plein air, et dont un certain nombre ont disparu, par fonte ou déplacements. Que l’on veuille bien me pardonner ce jugement abrupt. Le bacinet à la visière levée de Jeanne est surmonté d’un superbe panache de plumes totalement incongru pour l’époque, mais ces blanches plumes étaient presque devenues une marque distinctive depuis le « portrait des échevins » d’Orléans. L’artiste Louis Fournier (né vers 1843 dans la Drome à Saint Donat-sur-l’Herbasse et on ne sait quand décédé) est un sculpteur qui n’a été présent au Salon à Paris qu’entre 1864 et 1872. La « Jeanne d’Arc libératrice » apparaît, en fait, à Vaylats sur le causse de Limogne du Lot en 1894, puis celle de Beaugency fut inaugurée en 1896 et la même année dans un collège de Bazas (Gironde) ; une autre fut commandée pour Langres (Haute-Marne) en 1903, placée devant l’église paroissiale (Saint-Martin) elle a été fondue pendant la seconde guerre mondiale (loi du 11 octobre 1941) pour en récupérer le cuivre. Vint la vôtre à Patay en 1913, grâce à un don privé (l’abbé O. Rivet) et à une souscription publique conjointe du maire et du curé de l’époque. Une réduction s’en trouvait autrefois dans la cour de l’ancien Musée de Jeanne d’Arc à Orléans, disparue sous les bombes en 1940. Ces statues étaient réalisées dans les ateliers des établissements Capitain en Haute-Marne (connus depuis 1831 et qui continuent sous diverses formes, noms et produits) : peut-être savez-vous qu’il subsiste une très grande partie du modèle de « votre » Jeanne d’Arc en plâtre creux, mais désormais inutilisable ?

 

Pourquoi Jeanne d’Arc ici ?

Me faut-il, une fois de plus, conter les malheurs du passé à vous qui les entendez chaque année ? Je n’oserai dire que ceux-ci sont bien derrière nous et que notre monde est en paix ? Nous sommes toujours sur le bord de volcans… au pluriel. La terre tremble…

 

Après avoir dû quitter Orléans le 8 mai avant midi, durement éprouvées mais en bon ordre sous le commandement de John Talbot, les troupes anglaises eurent grand peine à conserver les villes de Jargeau, Meung, Beaugency, en espérant l’arrivée des renforts annoncés de John Fastolf (ou Falstaff). Elles durent lâcher pied et quitter ces trois villes fortes, tandis que les poursuivaient les troupes royales confiées au jeune duc Jean d’Alençon (20 ans), cousin de Charles VII pris à Verneuil en 1424 et avait été 3 ans prisonnier. Jeanne et lui étaient - en vérité - dûment encadrés par de plus vieux routards et étaient accompagnés par les Écossais, dont une plaque de l’ « Auld Alliance » rappelle depuis 2001 sur le socle de la statue l’active participation à l’action.

 

« En ung autre lieu lieu, nommé Patay, les Angloys marcherent devant les François en cuidant aller prendre leur champ et furent desconfiz. Et pour ce, on doit prendre champ de bonne heure, qui veult combattre à pié » lit-on dans le Jouvencel.

C’est l’un des combattants de Patay, mais du côté des vaincus (« moi, acteur étant présent »), Wavrin, dans la partie de sa Chronique rédigée après 1456 et en s’inspirant fort d’une autre chroniqueur, Monstrelet, qui précisa que les Anglais, attendant les Français, s’étaient cachés dans les bois taillis (les hayes médiévales) que l’on pense être ceux de Lignerolles (près de Coinces), sur un chemin de Meung-sur-Loire à Blois. Ils escomptaient couper la route de leurs poursuivants en surgissant sans crier gare ; tous avaient mis pied à terre - et donc ôté leurs très malcommodes éperons - mais ne pensaient pas leurs ennemis si près. On rapporta, ici tout le monde le sait, que ce serait un cerf qui, jaillissant des fourrés, se jeta sur eux, provoquant « un moult haut cri », une clameur, qui permit à l’avant garde française de repérer et bousculer l’ennemi. Le cerf, ici miraculeux guide de ceux qui ne se croyaient pas si près de leurs adversaires, était depuis une quarantaine d’années l’un des insignes des rois de France sous la forme d’un cerf ailé (ou « volant »). Un emblème ou « devise » royale surgit ici au secours de l’armée des « Armagnacs » ennemis et, peut-être, dans l’idée de Wavrin fut-il l’envoyé du Diable, plutôt qu’un jumeau - sans croix - de la légende de saint Eustache. Aujourd’hui, ce cerf fait partie des armoiries de votre ville. Cependant, aucun des partisans contemporains de Jeanne n’a évoqué cet épisode lors des enquêtes, ce fut sans doute une prudence, pour ne pas risquer la critique du surnaturel satanique, aussi bien à l’égard de la Pucelle que de Charles VII.

C’est, avec ou sans cerf, une image fulgurante, où depuis longtemps on a lu la revanche de Crécy et d’Azincourt, dessinée avec assez d’exactitude en portrait de groupe par Boutet de Montvel pour les enfants d’après 1896. Mais Frank Craig (1874-1918), dans une totale fougueuse irréalité de 1907 laquelle fait les bonheur des documentalistes éditoriaux pour d’hasardeuses couvertures de fort bons ouvrages, nous montre les Anglais, totalement surpris par l’irrésistible arrivée de cavaliers menés par Jeanne tête nue, sur un cheval blanc qui se cabre… avant, irrémédiablement, devoir glisser dans le fossé ! Elle a dû dégainer : on ne voit pas la poignée de l’épée à son côté mais un fourreau vide ; le manteau de son costume blanc se mêle à l’ondulation d’un immense étendard dont on ne sait qui le tient (son page Louis de Coutes, pour les connaisseurs). Ce fut, hélas, la couverture du dernier ouvrage de Philippe Contamine († janvier 2022), ce très grand historien, si scrupuleux, lequel avait toujours rigoureusement voulu ne pas situer Jeanne « dans le mythe mais dans la réalité » (1992) ! Or, selon les divers textes, il est certain qu’avant le groupe de la Pucelle deux vagues de Français - une avant-garde et le corps principal - étaient déjà venues « percuter » les archers anglais hâtivement démontés. Nous savons aussi que tenir un étendard aussi encombrant était un véritable danger de bascule pour son porteur… et ses voisins. Et enfin, une Jeanne tête nue, elle qui six jours auparavant avait été assommée, casque en tête, par une pierre dans les fossés de Jargeau serait preuve de la sottise de son entourage !

 

Pourtant, devons-nous nous être attristés de cette mise sous protection de Jeanne au troisième rang par ses compagnons ? Était-ce ne pas lui accorder confiance ? Non, sans aucun doute, c’était sauvegarder une précieuse personne.

Les textes immédiatement contemporains ne donnent pas tous l’organisation précise des corps de bataille de l’armée, mais tous insistent sur le rôle fédérateur de la Pucelle. Ils nous disent que pour ne pas laisser une vallée de la Loire avec la seule délivrance d’Orléans sans qu’une bataille ait eu lieu le jour de la confrontation du 8 mai des deux armées face à face avant midi, il fallait dégager les villes ligériennes toujours aux mains d’un ennemi presqu’intact. En amont d’Orléans, le 12 juin Jargeau se rendit après des combats confus, et William de la Pole (comte de Suffolk) fut une belle prise. En aval, Meung, abandonné par Talbot après que les français aient refusé un combat singulier entre des champions, (un étrange tournois, du type du « combat des trente » de 1350 en Bretagne), fut réoccupé le 15 juin au soir : les Anglais étaient sortis à la rencontre des hommes de Falstof, annoncées arrivant de la Beauce. Il fallait alors pour les troupes de Charles VII poursuivre les troupes de Talbot apparemment en recul et démoralisées avant l’appoint approchant de celles de Falstolf.

Comme les victoires provoquent des ralliements, c’est bien Jeanne qui fit le meilleur accueil à ceux qui arrivèrent à Orléans après la victoire du 8 mai et pendant les reprises des villes ligériennes « à grande chevalerie, le seigneur de Rais, le seigneur de Chauvigny, le seigneur de Laval, et le seigneur de Lohéac son frère ». Ce fut elle qui tança les réactions hostiles de ses compagnons à Beaugency lors de l’arrivée du breton Arthur de Richemont, rappelant qu’« il était nécessaire de s’entr’aider », et s’adressa à Richemont avec cette apostrophe : « Beau connétable, vous n’êtes pas venu de par moi, mais puisque vous êtes venu soyez le bienvenu ». C’est un jeu de mot – qui passe en latin - du témoignage de J. d’Alençon, un quart de siècle après, « quia venistis, vos bene veneritis ». Cette présence de l’ancien connétable (le plus haut grade militaire !) renforçait sérieusement les effectifs royaux et aussi le poids auprès de la Pucelle des nobles de l’ouest du royaume. L’union fait généralement la force. Nous en avons ici un exemple.

 

Louis de Coutes, le page qui se tenait effectivement au côté de Jeanne à Patay, a pu révéler lors du procès en annulation de la condamnation de 1456 qu’un autre visage, essentiel, de l’héroïne était tendresse et piété, et il répondait ainsi, à travers les années, à l’accusation de « cruauté » des juges de Rouen en 1431. Au moment où le groupe de la Pucelle, ayant gagné la partie, se lançait vers Janville à la poursuite des Anglais fuyards, elle vit un Français qui ramenait des prisonniers en frapper un à la tête, le laissant pour mort. Alors, Jeanne mit pied à terre, et le soutenant réconforta l’ennemi blessé. Coutes ne dit pas si elle chercha un prêtre, des religieux accompagnant toujours les armées, cependant frère Jean Pasquerel, moine augustin, qui cite Patay lors de son témoignage de mai 1456, ne dit rien de sa propre présence. Cette scène, doublet, de ce qui avait déjà été raconté à Orléans après la prise de la bastille de Saint-Loup, est une belle image compassionnelle. Elle fut reprise, des siècles après (1845) par une poétesse bien oubliée, Stéphanie Bigot :

[elle ] dicte au guerrier mourant les mots de la prière

Et l’anglais prie et meurt en bénissant son nom

[…] Oh que j’aime voir, ma Jeanne bien aimée […]

appuyer des blessés la tête sur ton sein.

Sur un vitrail de l’église de Patay (par Lorin et Cie, Chartres), après 1920 et la canonisation, par un gauchissement de l’Histoire, on voit un moine ressemblant fort au frère Pasquerel du sacre d’Ingres, soutenant le mourant et… [sainte] Jeanne bénit [secourt] ce dernier. Hissée au rang des exempla johannique à destination populaire, le modèle de la charité nécessaire envers l’ennemi vaincu - mais aussi envers tout soldat mourant sur le champ de bataille - se trouvait déjà au xve s. dans le Mistère du siège d’Orléans  qui lui fait dire : « Il nous faut ainsi […] confier ces morts à des gens qui voudront tous les enterrer, et qu’ils soient enlevés d’ici pour qu’ils ne soient pas mangés par des bêtes et leur corps endommagés. Ils sont chrétiens comme vous l’êtes ».

Ces épisodes appartiennent désormais à l’un des grands thèmes des chapelles commémoratives des guerres de 1870-1871 (et de 1914-1918). Cela, après que vos plaines et taillis aient encore connu les terribles journées des 1er – 4 décembre 1870, durant lesquelles l’armée de La Loire, après une victoire d’Aurelle de Paladines, à Coulmiers (9 novembre 1870), subit une défaite sanglante (sous le général de Sonis) à Loigny le 2 décembre, malgré les héroïsmes individuels. Deux vitraux du chœur de votre église, dus à Champigneulle de Paris – entre 1881 et 1908 - , ont ensuite présenté une Jeanne en pied et, en symétrie, (Athanase) de Charrette qui avait mené au sacrifice ses 300 zouaves pontificaux, avec la bannière du sacré-Cœur non loin du drapeau tricolore, vitraux détruits en 1944 ; une croix du souvenir pour 73 français fut élevée en 1871 dans votre cimetière. J’ignore la date d’installation de la statue de Jeanne dans l’église due aux ateliers Nicot (après 1890) de Vendeuvre –sur-Barse (Aube).

On pourrait trouver tardif le 22 juin 1913 et la statue de Louis Fournier Jeanne d’Arc libératrice créée 18 ans auparavant.

Entre temps, ne l’oublions pas, l’histoire de Jeanne d’Arc était de plus en plus présente, dans une concurrence entre religion et patriotisme laïque, concurrence ou alliances, qui pouvait, d’ailleurs trouver des objets quotidiens représentatifs en collections parallèles chez les particuliers (« bimbeloterie », assiettes, collections d’images, de cartes postales… et aussi marges de missels).

Je vous éviterai Waterloo (17-18 juin 1815) et ses effectifs de combattants et de morts toujours discutés, minorés ou décuplés encore de nos jours (de 68 000 à 700 000 Anglais, -Blucher arrivant avec 50 000 hommes, 74 000 à 200 000 Français), sinon pour rappeler que dans la Chartreuse de Parme (1841), Stendhal écrit  en se plaçant au côté de Fabrice del Dongo au service de Napoléon, égaré avec quelques soldats : « on marchait sans rien dire depuis deux heures, lorsque le caporal, regardant la grande route, s’écria avec un transport de joie : Voici le régiment ! On fut bientôt sur la route ; mais hélas, autour de l’aigle il n’y avait pas deux cents hommes ». Un régiment comportait alors entre 1000 et 3500 hommes : on mesure les pertes ! Mais le héros de Stendhal n’aurait eu alors que 17 ans et son créateur lui a donné bien peu de jugeote.

Faut-il, pour terminer, évoquer un 18 juin encore célèbre dans la France entière ? Ayant gagné l’Angleterre le 17 juin 1940, le général De Gaulle refusa les appels à cesser le combat et à la négociation d’un armistice lancés la veille par le maréchal Pétain. Le 18 juin (1940) il appela, lui, à la Résistance, terme qui s’adressait d’abord aux militaires avec cependant une petite phrase, oserait-on dire, péguyste et johannique : « Mais le dernier mot est-il dit ? L’Espérance doit-elle disparaître ?

La défaite est-elle définitive ? NON » On sait que ce discours fut entendu par fort peu de personnes. La presse anglaise s’en fit l’écho le lendemain. Le général résistant a réitéré l’ « Appel » le 22 juin (jour de l’armistice signé dans la forêt de Compiègne). C’est dans ce second appel que se trouvait l’exclamation : « La France a perdu une bataille ! Mais la France n’a pas perdu la guerre ». On en garda, de fait, la date première. Le général connaissait son histoire de France et la victoire de Patay, il reprit la parole chaque 18 juin  jusqu’en 1944. Peu à peu, sa résistance visa à être celle du pays tout entier : une « France libre ». Cela fut long et difficile il devint « celui qui dans l’épreuve détourne ses concitoyens de la tentation de la résignation » ce que l’on pourrait appliquer à Jeanne d’Arc. Même si, le 18 juin 1945,la victoire fut affirmée par un grand défilé, de l’avenue des Champs-Élysées jusqu’au Mont-Valérien, la fête nationale, demeura bien le 14 juillet - elle l’était depuis 1880. Aussi Ch. de Gaulle le réaffirma-t-il ; « la France y fête sa victoire en même temps que sa liberté » dans son discours du 14 juillet 1945, dont le défilé alla de l’Arc de Triomphe à la place de la Nation.

Les personnalités présentes à cette manifestation

En la période actuelle parfois pour moi inquiétante, et peut-être pour vous, j’oserai reprendre la petite phrase de Péguy dont le Mystère du Porche de la troisième vertu a sans doute inspiré la phrase de De Gaulle, et qui, je le sais, a soutenu ma mère dans les épreuves :

« Cette petite Espérance qui n’a l’air de rien du tout. Cette petite fille Espérance.

Immortelle ».