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Tournoisis au 18?me:chorographie par l,abb? BORDAS

Auteur : Poulot  Créé le : 23/05/2013 15:13
Modifié le : 15/10/2021 07:09
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Histoire chorographique de Tournoisis ;

Au 18ème, les villages de l'Ouest du département du Loiret étaient rattachés au comté du Dunois

Quelques informations liminaires sur l'Abbé BORDAS et l'histoire du Comté de DUNOIS ,

L’œuvre de l'Abbé BORDAS, ancien curé d'Ymonville qui a été rééditée en 1884 puis plus récemment en 2007 se situe dans la continuité de travaux réalisés sur cette région par quatre auteurs

L'étude chorographique (histoire d'un Pays) de l'Abbé BORDAS a été publiée en 1762.

Elle faisait suite au travail de Raoul BOUTRAYE, rédigé en latin en 1627.

César-Augustin COSTE avait composé un poème sur le Comté en 1604.

L' Abbé GARCIS avait lui, écrit un petit mémoire sur la période 1567-1598 qui venait compléter le travail de Michel MARTIN qui rédigea son œuvre en1575 .

En français du 18ème

 

TOURNOISY (Turnefiacum), Evêché de Blois, cy-devant de l’Archidiaconné de Dunois, élection de Châteaudun, d’où il eft efloigné de douze mille toizes, fur la routte d’Orléans ; de fon baillage pour la majeure partie, le refte de celui de Dunois. Ce bourg étoit ruifné par les guerres dans le XIe fiécle ; fon Eglife étoit détruitte & prefque toutte la paroiffe en frifche (a). L’Eglife, les champarts & la juftice appartenoient à St-Pierre-Le-Puellier, à Orléans, qui n’en retiroit prefque plus de revenu. Il n’en revenoit non plus aucun profit à Guy, chambellan du Roy Loüis-le-Gros qui, en qualité d’abbé fieffé ou advoüé de St-Pierre-Le-Puellier, avoit droit à la moitié des revenus de la ditte Eglife. Pierre, maire de Ste-Croix d’Orléans, & Gui, fon oncle, qui tenoient la moitié des revenus de l’Eglife de Tournoifis en arriere-fief du fufdit chambellan, n’en retiroient prefque rien non plus. Ce fut ce qui donna occafion à Guillaume, abbé de St-Pere de Chartres, de traiter avec les laïques dont je viens de parler, pour l’acquifition de la moitié defdits revenus de l’Eglife de Tournoify, par l’entremife de Gilbert, facriftain de fon Abaïe ; ce qui lui réuffit l’an 1111. L’acquêt fut confirmé par Louis-le-Gros, authorifé par Jean, Evêque d’Orléans, & confenti par le Chapître de St-Pierre-Puellier, qui ceda aux acquéreurs l’autre moitié qui lui reftoit, à condition que les religieux de St-Père à Tournoify leur feroient part de la moitié des champarts des terres que l’on défricheroit. L’acte fut figné par Adele, femme de Guy ; par Odeline, mere du maire Pierre, & Elizabeth, fa femme ; Ebrard, chanoine de Ste-Croix, & Jean, dit Payen, fon frere ; Aremburge, furnommée Bretonne, fœur dudit Pierre, maire de Ste-Croix ; Marie, femme de Droefius, beau-père du mefme Pierre ; par Zacharie, doyen ; Jacques, fous-doyen, & Barthelmy, maire de St-Pierre-Puellier, & autres. Telle eft l’origine de l’obédience de Tournoify, aujourduy Prieuré fimple, à la nomination de l’abbé de St-Pere.

Les religieux de St-Père, après cette acquifition, donnerent des terres de Tournoify & de Sorency à differents particuliers qu’ils y attirerent, à la charge de leur faire une redevance annuelle de deux deniers & d’un feptier d’avoine par arpent, que ces détempteurs feroient tenus de vendre à Châteaudun ou à Orléans, felon que la vente feroit plus avantageufe, & cela à la volonté des religieux. Ils exigeoient auffi deux gélines & deux pains. Ces cens, avenages, avec la juftice & une petitte métairie, font la portion du prieur de Tournoify. L’Abaïe de St-Père a retenu les champarts.

Les religieux de Tournoify obligerent auffi leurs tenanciers à quatre deniers pour la paiffon de chaque bœuf ou vache « bovis » ; ce qui indique que la furface du terrain de Tournosy étoit différemment chargée qu’aujourduy. Peut-eftre y reftoit-il des bois qui la rendoient plus fraifche & plus propre aux pafturages qu’à préfent.

Dès le Xe fiécle, Arnoul, vaffal d’Ardoüin, chevallier de la fuitte du Comte Eude 1er, avoit donné à St-Père & à l’abbé Gisbert des prés & de l’eau dans les villages de Theoun (b), prés de Nids, dans le mefme canton. Je ne fçais fi ces prés & cette eau ne font pas évanoüis avec les pafturages de Tournoifi.

SORENCY eft du baillage de Dunois & de fa coutume. Ce peut eftre vers ces quartiers qu’étoient fcitués Inteot & Meriville en Dunois, du domaine de l’Evêque d’Orléans. L’an 990, Hugues Capet, voulant affurer les poffeffions de cet Evêché, donna des lettres dans le détail defquelles il eft dit que l’Evêque poffede « in Pago Dunenfi, Inteo & Merivilla ». (Gal. Chrifi., t. VIII, col. 487).

  1. Cartulaire de St-Père.

  2. Dans le Cartulaire de St-Père, page 90, on lit : « In villa quæ dicitur Teubas ».*